[mon_pays.jpg]Moi, si je viens à avoir de l'affection ou de l'amour pour quelqu'un, pour quelque chose, j'aurai à cœur de préserver cette personne ou cette chose de tout ce qui pourrait altérer sa beauté. Je l'aimerai belle et immaculée et je veillerai à ce que, constamment, elle le reste. En éliminant tout ce qui pourrait l'enlaidir, en rajoutant à tout ce qui peut l'embellir. J'aime mon pays et je m'enorgueillis de l'aimer. Je souffre lorsque je le vois agressé, attaqué, enlaidi. Et ma souffrance est décuplée lorsque les agresseurs et les salisseurs sont ses propres enfants. On a changé mon pays ! On a changé ses fils et ses filles ! Rares seront ceux qui viendront clamer leur amour pour le pays qui les a vu naître et grandir et le prouver. Pourquoi ? Comment ? Rien de plus évident, en réalité. Parcourez n'importe quelle cité, n'importe quel village. Que remarquerez-vous ? Des montagnes de détritus, des monticules de déchets de toutes sortes, des amas d'immondices, des tas d'ordures qui parsèment les rues, les squares, les places. Sans que personne ne s'en émeuve. L'on passera sous silence la très visible pollution citadine provoquée par les affichages anarchiques et plus récemment par les tags immodérés des façades et des murs. L'on ne parlera pas non plus de ces mers que l'on assassine, de ces forêts que l'on délabre,… Des Tunisiens, ceux qui sciemment salissent et maculent ? Des patriotes sincères, ceux qui agressent la vue, l'ouïe ; ceux qui délibérément encrassent à qui mieux-mieux ? Des gens de foi ceux qui, avec une effronterie agressive, balancent leurs saletés sur les lieux publics ? Que l'on me permette d'en douter ! Le prophète n'a-t-il pas dit « La propreté est un acte de foi, la saleté est un fait du diable » (النظافة من الايمان والوسخ من الشيطان). Or, en toute sincérité y a-t-il parmi nos compatriotes, de ceux qui se réclament d'un Islam pur, qui se conforment à ces dits sublimes du prophète ? S'il en existe c'est bien qu'il s'agit là de quelques exceptions qui confirment une règle, hélas de plus en plus généralisée. Et, en fin de compte, comment peut-on se prévaloir d'une foi sincère et d'être un fervent adepte du Prophète si l'on contrevient à ses directives ? Mais, j'y pense tout d'un coup. Ces prédicateurs qui puisent dans les répertoires les plus ésotériques pour prêcher les préceptes et les valeurs les plus abscons et les moins appropriés pour l'époque que nous traversons, ne pourraient-ils pas marteler ces évidences auprès des fidèles qui viennent à rejeter d'un revers de la main les civilités les plus élémentaires ? Aimer son pays, sa patrie, c'est lui vouloir du bien, sous toutes ses formes. C'est lui vouloir progrès et prospérité, c'est œuvrer pour lui procurer tous les moyens d'évoluer, c'est s'évertuer à le doter du plus beau visage que l'on puisse présenter aux autres. Personnellement, quand il m'arrive de voir des cités européennes, de constater la propreté dans laquelle tout le monde veille à les y tenir avec beaucoup de jalousie, une furieuse et folle envie s'empare de mon être. Et je suis conforté dans l'idée que eux, ils aiment vraiment leur pays et leurs concitoyens. Mais il semble malheureusement, qu'en ce qui nous concerne, nous devions commencer, et ce n'est pas trop tôt, par un toilettage et un récurage pressants et impérieux de nos mentalités.