Par Ahmed HOSNY La révolution tunisienne a forcément des répercussions dans le monde arabe, le régime du dictateur Moubarak vient de tomber ce vendredi 11 février. Inévitablement, les événements de Tunisie se répercutent dans plusieurs pays arabes, inspirant des manifestations politiques. Un «effet domino» à court terme sur d'autres régimes arabes, après la Tunisie et l'Egypte. En effet, la phase de transition en Tunisie a produit un exemple à suivre. Du Sultanat d'Oman à la Jordanie, en passant par le Soudan, l'Algérie, le Yémen ou la Libye. En Jordanie, une manifestation doit avoir lieu la semaine prochaine après des rassemblements antigouvernementaux pour protester contre le chômage et l'inflation. A Mascate, une manifestation contre la vie chère a rassemblé des centaines d'Omanais, défilé modeste mais rare pour une monarchie du Golfe. Au Soudan, l'opposition a appelé à la «fin du régime totalitaire» du Président Omar El Béchir, invoquant le précédent tunisien. Au Yémen et en Mauritanie, des individus se sont immolés par le feu, reproduisant de manière spectaculaire le geste du jeune Tunisien Mohamed Bouazizi qui avait déclenché la révolte à la mi-décembre. Au Yémen, probablement la prochaine cible, l'exemple tunisien a inspiré des rassemblements étudiants, mais aussi des manifestations du mouvement sudiste pour réclamer la sécession du Sud du pays. Très préoccupés par la tournure des événements, les Etats-Unis n'ont pas cessé ces derniers jours d'appeler Moubarak à quitter le pouvoir ou à engager des réformes économiques, politiques et sociales de grande envergure. Le Pentagone a appelé l'armée égyptienne à la «retenue», les autres pays européens ont modéré leurs appels à l'instauration de la démocratie en Egypte, comptant sur un apaisement de la situation. En définitive, le dernier mot est revenu au peuple égyptien. Plus la soirée avançait samedi soir, plus Le Caire s'enfonçait dans le chaos. Des unités militaires déployées aux côtés de la police se heurtaient aux manifestants, alors qu'à d'autres endroits, des soldats fraternisaient avec eux. Le régime égyptien paraissait sur le point de tomber, le 11 février vers 17h30 la nouvelle est tombée, le dictateur a démissionné. Le hasard a fait que Ben Ali et Moubarak ont réagi de la même manière quelques jours avant leur chute : le premier a promis qu'il ne se présenterait pas en 2014, du coup il a quitté le pouvoir le 14 janvier, et le second a fait de même promettant de ne pas se représenter aux élections de septembre 2011 et il a quitté le pouvoir le 11 février. Décidément, les chiffres 14 et 11 ne leur portent pas bonheur. En ce moment, les autres pays arabes s'enflamment partout du Maroc en passant par l'Algérie ou le Yémen. A qui le tour ? «Qui vivra verra».