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La question du Quai d'Orsay
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2011


Par Hmida Ben Romdhane
Peut-être a-t-il fait les frais des "erreurs d'appréciation" de la diplomatie française des événements qui ont changé le cours de l'histoire en Tunisie, mais M. Pierre Ménat, le dernier ambassadeur de France, était un vrai diplomate.
Nous l'avons rencontré à plusieurs reprises chez lui à La Marsa ou au siège de l'ambassade à l'avenue Bourguiba ; nous lui avons posé des fois des questions gênantes. Il s'en sortait avec diplomatie, le sourire en prime.
Avec du recul, nous regrettons son départ. Nous aurions souhaité qu'il prolongeât son séjour parmi nous. L'aurait-il fait, nous aurions eu une manifestation de moins dans les rues de Tunis et une épine en moins dans les relations diplomatiques franco-tunisiennes qui passent par une crise ces temps-ci, suite à un séjour mouvementé en Tunisie de la ministre des Affaires étrangères, Mme Michèle Alliot-Marie, MAM pour les intimes.
Pourtant le successeur de M. Pierre Ménat a bien commencé. En effet, au cours d'une rencontre avec la presse, et s'exprimant parfaitement en arabe, M. Boris Boillon affirmait : "Je suis ici pour écrire une nouvelle page des relations bilatérales, ce qui suppose un nouveau style, une nouvelle approche."
Le "nouveau style" et la "nouvelle approche" n'ont mis que quelques heures pour éclater au grand jour. Au cours de sa deuxième rencontre avec la presse, "Boris", comme l'appellent déjà les Tunisiens, est sorti de ses gonds. Il n'a pas apprécié une question relative au tintamarre provoqué par le voyage de MAM en Tunisie et à son clair positionnement du côté de la dictature.
La consœur qui a posé la question n'en revenait pas. Elle a posé sa question, dans le cadre de son travail, au diplomate qui voulait "écrire une nouvelle page des relations bilatérales". Mais au lieu de la réponse qu'elle attendait, elle fut agressée par des propos fort peu diplomatiques qui, loin de contribuer à l'apaisement, ont failli envenimer la crise entre Tunis et Paris, déclenchée par MAM.
En réagissant brutalement, M. Boris Boillon voulait peut-être cacher ce que tout le monde connaît déjà, et pas seulement les lecteurs du Canard Enchaîné. Tout le monde sait que ce qu'on appelle désormais l'affaire des vacances de Michèle Alliot-Marie en Tunisie prend "une tournure de plus en plus accablante". Ce n'est pas en vociférant et en fulminant devant des journalistes qu'il a par ailleurs lui-même invités dans sa résidence, ce n'est pas de cette manière qu'il va servir sa patronne ou, encore moins, l'image du pays qu'il est censé représenter.
L'erreur fatale du successeur de M. Pierre Ménat est qu'il n'a pas mesuré l'ampleur des changements intervenus en Tunisie en quelques semaines. En Tunisie aujourd'hui, la presse et la parole sont libérées, le droit de manifester assuré, et quiconque dépasse ses limites, aussi haut placé ou aussi immunisé soit-il, ne pourra ni se prévaloir de son immunité, ni se faire protéger par les silences imposés naguère par le pouvoir dictatorial.
M. Boris Boillon est la énième victime de Facebook en Tunisie. Ce site associatif fait décidément des ravages chez nous. C'est après la diffusion des propos peu amènes et des gesticulations déplacées du nouveau diplomate sur Facebook que des centaines de jeunes étaient descendus hier manifester devant l'ambassade de France aux cris de "Boris dégage".
Après une telle manifestation où prévalaient colère et fureur, il est très difficile pour le nouvel ambassadeur de France de représenter correctement son pays en Tunisie.
Il n'a pas eu le temps d'"écrire une nouvelle page dans les relations bilatérales", mais il a eu largement le temps de les perturber encore à un moment où Tunis et Paris s'efforcent de dissiper les malentendus et de repartir du bon pied. La France et la Tunisie ont toujours eu des relations développées. Quelques crises passagères ont de temps à autre troublé ces relations, mais, il faut bien le dire, la sérénité et l'entente ont été les traits dominants de la longue histoire franco-tunisienne.
La crise d'aujourd'hui n'est ni grave ni durable. Elle s'estompera sans doute très bientôt. La France est un pays souverain et aucun pays étranger n'a le droit de contester le choix de l'un ou l'autre de ses ministres. Quant aux diplomates, leur choix par le Quai d'Orsay est lié à leur acceptation par les pays qui les reçoivent. A voir le bruit et la fureur qui ont troublé le calme habituel de l'ambassade de France à Tunis hier, le Quai d'Orsay ne peut pas ne pas se poser la question si M. Boillon est la personne la mieux indiquée pour servir les intérêts de la France auprès de la Tunisie.


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