• Des milliers de Tunisiens attendent d'être rapatriés Nombreux sont les Tunisiens qui résident et travaillent en Libye depuis des années, alors que d'autres font la navette chaque semaine et jouissent du respect de tous les Libyens comme c'est le cas pour les nombreuses familles libyennes en Tunisie. Mais, subitement, et plus précisément dès le déclenchement de la révolte des jeunes Libyens contre leur propre régime, leur comportement envers les Tunisiens a pris une autre tournure. Pourchassés, agressés, des milliers de Tunisiens ont fui la Libye depuis dimanche. «J'ai été battu et ils ont pris tous mes biens, alors que je n'ai rien fait», dit le jeune Houcine, en larmes. Rassemblés au poste frontalier de Ras Jedir, ils ont demandé secours à leurs compatriotes. Les habitants de Ben Guerdane ont vite répondu à l'appel. Neuf bus, des louages et des véhicules privés ont rapatrié des centaines de ces travailleurs à Gafsa, Sfax, Gabès, Sidi Bouzid, Douz, Kébili surtout. Après le discours de Seïf El Islam Gueddafi, qui s'en est pris aux Tunisiens, les flux se sont multipliés et tous les hôtels de Ben Guerdane ont fait le plein. L'armée libyenne, pour sa part, a interdit le passage d'un groupe de volontaires porteurs de médicaments et de produits alimentaires à ces milliers de personnes choquées et parquées en terre libyenne. Hier matin, les voitures de louage et les bus étaient introuvables à Ben Guerdane. Heureusement, un officier de l'armée nationale tunisienne, et plus précisément de la caserne de Jallel, a pris les choses en main et a bien géré les opérations de rapatriement. Il a fourni des autorisations à des taxis et d'autres véhicules de transport urbain pour qu'ils puissent pouvoir se déplacer vers les différentes villes tunisiennes. Une grande manifestation regroupant des centaines de personnes a parcouru les artères de la ville de Ben Guerdane, hier matin, en signe de soutien à nos compatriotes qui ont été humiliés et chassés.