Nombre de chefs d'entreprises spécialisés dans la sous-traitance de services et notamment du gardiennage et du nettoyage se sont donnés rendez-vous, hier, au siège de l'Utica à Tunis, le but étant d'exposer les problèmes dont souffrent ces secteurs qui se retrouvent, aujourd'hui, totalement bouleversés par la voix des protestations qui s'élèvent dans les rangs de leurs employés. Certains parlent d'une manipulation de la part de l'Ugtt qui serait, selon eux, l'agitateur principal des salariés des différents secteurs. Les sociétés de sous-traitance se retrouvent en effet, aujourd'hui, face à un avenir incertain et parlent même d'un risque de suppression de leurs activités. Si les ouvriers parlent de l'exploitation des responsables, ces derniers répliquent qu'ils seraient tout aussi victimes que leurs employés, victimes d'un système corrompu où la distribution des marchés publics n'obéissaient à aucune règle de transparence. M. Béchir Hajjar, responsable d'une société de nettoyage et de service évoque comme principal problème la distribution des marchés publics effectuée par les commissions spécialisées relevant des gouvernorats et les mesures d'exclusion prises par les contrôleurs des dépenses relevant du Premier ministère. «En effet, la commission écartait les dossiers des sociétés osant mettre une marge de bénéfice supérieure à zéro et ne gardait que celles qui proposaient des coûts fort réduits», précise-t-il. Ce qui obligeait, souligne-t-il, les professionnels à faire de même et à retirer leurs charges sur le salaire de l'ouvrier. Jameleddine Mehari, responsable d'une société de services et de nettoyage pointe du doigt le rôle que joue actuellement l'Ugtt pour agiter les employés et les salariés de tous les secteurs, fait qui pèse sur l'économie du pays en décourageant plusieurs investisseurs étrangers. Les professionnels relèvent, en outre, que la situation actuelle n'est qu'un héritage de l'ancien régime. Moncef Cherif (société Chaker de services) note que pour faire face à tous ces problèmes et pour sauver ces secteurs, il fallait, surtout, réviser les cahiers des charges relatifs aux sociétés de sous-traitance et mettre fin à la politique de pression exercée par les commissions des marchés publics ajoutant qu'il était essentiel de définir une marge de bénéfice minimale afin de permettre aux professionnels du secteur de rester compétitifs sans altérer les salaires. M. Faouzi Belhaj, président de la chambre syndicale nationale des entreprises d'études, de conseil et de formation a exprimé, pour sa part, la volonté des professionnels, toutes spécialités confondues, de soutenir les sociétés de sous traitance, pour sortir de cette situation critique. Pour sa part il pense qu'un autre problème, autrement important, est à résoudre de toute urgence citant, à ce propos, le départ du bureau exécutif actuel de l'Utica, un bureau qui serait, selon lui, non représentatif ajoutant qu'il faut mettre en place une nouvelle équipe crédible et solide qui serait le porte-voix des différentes professions aussi bien auprès du gouvernement que de l'Ugtt.