• Le produit net bancaire a affiché une progression de 18,6% • 4% seulement du total des engagements de la banque ont servi à des affaires liées à la famille de l'ex-président «L'Ubci dispose de très bon fondamentaux permettant d'affronter les challenges des prochaines années», a affirmé M. Slaheddine Bouguerra, PDG de la banque, lors de la communication financière, tenue, hier, au siège de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (Bvmt). Cette communication est de nature à répondre au besoin grandissant d'information des investisseurs en Bourse, notamment avant la reprise de l'activité boursière, prévue pour cette semaine. Présentant la banque, M. Bouguerra a souligné que le réseau de l'Ubci a quasiment doublé en cinq ans, suite à la finalisation du programme de densification du réseau entamé en 2005 avec une présence plus marquée au Nord-Ouest (Béja, Jendouba, Le Kef ) et dans le Sud (Gabès 2, Zarzis,Médenine). Désormais, la banque dispose de 111 points de vente, dont 59 nouveaux et 126 GAB dont 10 hors site. Dans sa présentation, le PDG a mis en exergue les performances de l'exercice 2010 (provisoires), la stratégie commerciale de la banque et les engagements avec les entreprises liées à l'entourage de l'ex-président. Bilan positif en dépit des dégâts Le produit net bancaire de la banque a affiché une progression à deux chiffres en 2010. S'élevant à 109.801 millions de dinars, le PNB a progressé de 18,6% par rapport à l'exercice 2009. Cette progression est la résultante des bonnes performances réalisées auprès des clients particuliers et professionnels. Au niveau de la collecte des dépôts, la banque s'est avérée de plus en plus attrayante pour les clients. Malgré l'accentuation de la concurrence, les dépôts de l'Ubci se sont élevés à 1.662.719 milliers de dinars, affichant ainsi un taux de 18,9%, largement supérieur à la moyenne du secteur 12%. Au niveau des concours à l'économie, la communication montre une accélération crédits à la clientèle 1.594.213 milliers de dinars, soit une progression de 36.9% (moyenne du secteur 22%). Le PDG a expliqué que les projets reportés de l'année 2009, année de la crise financière, ont été relancés en 2010. Toutefois, comme toutes les banques de la place, l'Ubci a été touchée de plein fouet par les derniers événements du mois de janvier. D'après le PDG, le réseau de la banque a subit des dégâts estimés à près de 2 millions de dinars. Le bilan est de 32 agences endommagées dont 6 totalement détruites (5,4% du réseau) et 30 GAB ont fait l'objet d'actes de vandalisme dont 6 irrécupérables (4,8% du parc). Le PDG a précisé que la police d'assurance prévoit ce genre de risque, à savoir les dégâts causés par des émeutes. Mieux encore, depuis 2003 que la banque a prévu un Plan de continuation d'activité (PCA), répondant aux normes du Groupe BNP Paribas, capable d'assurer la continuité de l'activité de la banque en période de crise. Ce programme a pour objectif de maintenir les activités spécifiques de chaque métier afin de garantir le respect de nos engagements vis-à-vis de nos clients, contreparties, marchés et régulateurs, contribuer au maintien des activités essentielles définies par les autorités pour les grands acteurs bancaires et financiers et protéger le personnel en déployant un dispositif sanitaire complet opérationnel à tout moment en cas de pandémie ou mouvements sociaux. Ce dispositif a été renforcé par la mise en place d'une cellule de crise ayant permis de récupérer et de sauvegarder l'intégralité des données comptables et extracomptables, que ce soit au niveau du centre informatique et du 2e centre de secours, organiser la logistique et les ressources humaines nécessaires aux agences de repli grâce à la «saisie multi-agence» permise par notre système d'information et établir un planning pour la réparation des dégâts étalés sur 2 mois. Une offre commerciale personnalisée Pour se tailler une place sur un marché hyper concurrentiel, le PDG a précisé que le temps est pour la valorisation de la relation avec le client. «Aujourd'hui on a tout fait pour créer un service personnalisé pour chaque client», a déclaré M Bouguerra. Et d'ajouter : «L'Ubci a révisé l'organisation de la banque. On a la centralisation opérations administratives pour spécialiser davantage les agences à la commercialisation des produits». Dans cette logique, la banque s'est inscrite dans le développement des offres commerciales sur les différents marchés de clientèle. Plusieurs packs sont offerts aux particuliers, à savoir Mobigeb (recharge des lignes prépayées Tunisiana), le libre service bancaire (LSB) (Automates de change et dépôt espèces & chèques). Pour cibler les jeunes, la banque offre des cartes ADO et Vitavi pour les mineurs et les étudiants, ainsi que des crédits spécifiques aux besoins de ce segment de marché, à savoir AvanceEtudiant, CrédiPermis, CrédiOrdi. Pour le marché des entreprises Pack Essentiel destiné aux PME, Offre Cash Management, Connexis Cash… Pour montrer son caractère innovant, la banque a lancé un nouveau concept d'agence Libre Service Bancaire (LSB) à Sidi Bou Saïd. Dans ces agences, l'objectif est de valoriser la relation banque-client en offrant une plus grande disponibilité des conseillers, déchargés des opérations courantes. Un comportement boursier encourageant «L'Ubci a réussi à doubler sa capitalisation boursière par incorporation des réserves et non en numéraire, apport des actionnaires», a déclaré le PDG de la banque. En effet, le comportement boursier du titre Ubci ajusté, sans considération des actions distribuées gratuitement, a triplé pour atteindre 87,427 dinars au 31/12/2010. Même avec la baisse générale de l'indice de la Bourse, qui a commencé en octobre 2010 avec la loi stipulant l'imposition des plus-value réalisées sur la cession des titres, l'action de l'Ubci figure parmi les titres qui ont peu souffert de cette tendance. Les affaires douteuses des sociétés liées aux proches de l'ex-président Avec un total d'engagements de 84.971 millions de dinars qui a bénéficié à 7 sociétés, M. Bouguerra considère que c'est une opération limitée à 4% des engagements de la banque et sans impact sur le résultat 2011. Les grosses enveloppes ont été destinées en faveur d'Orange Tunisie (59%) et au Groupe Ennakl (39%), sous forme d'engagement par signature. Défendant sa thèse, M. Bouguerra a considéré que l'activité de l'opérateur mobile est très rentable, et rien n'entrave la solvabilité de la société «Orange». Pour ce qui est d'Ennakl, le PDG a souligné que c'est un client historique de la banque, bien avant sa privatisation. De plus, la vente continue des véhicules permet d'honorer tous les engagements. D'ailleurs, ces ventes ont réduit le volume des engagements de 28.2 millions de dinars, il y a six mois, à seulement 11 millions de dinars, aujourd'hui. Dans les dix prochains jours le reliquat sera de 8 millions de dinars. «Et dans six mois l'Ubci n'aura aucun engagement», a rassuré le PDG. Pour le dossier de «Bricorama», le banquier est très optimiste. Il a expliqué «Bricorama est une bonne carte, elle peut trouver facilement un repreneur. De plus les dégâts sont limités, ils ont porté principalement sur les stocks». Il a ajouté que la banque détient des hypothèques de premier rang, sur le bâtiment et le terrain, ainsi qu'une provision constituée en 2010.