• Le centre entend éditer, le 3 mai prochain, un livre qui portera sur les violations à l'encontre des journalistes de 1987 à 2011 Un nouveau-né dans le paysage médiatique. Il ne s'agit pas d'un nouveau média mais plutôt du Centre de Tunis pour la liberté de presse. Le comité fondateur de ce centre a tenu, hier à Tunis, une conférence de presse pour présenter cette nouvelle structure, ses objectifs et ses ambitions. La création de ce centre s'inscrit dans une logique claire : défendre la liberté de presse dans un pays qui a souffert, depuis son indépendance, d'une marginalisation du secteur de l'information, d'une répression tous azimuts des journalistes et d'une stratégie bien ficelée pour priver le citoyen d'une information libre, pluraliste et fiable. Le centre, qui regroupe 19 membres parmi les journalistes professionnels connus pour leur militantisme, est un espace ouvert à tous les journalistes désireux de promouvoir la liberté d'expression en général et de celle de la presse en particulier. Animé par des journalistes bénévoles, ce centre ambitionne de soutenir le rôle des structures déjà existantes et chargées de la promotion de la profession de journaliste. Car, expliquent les membre du comité fondateur de ce centre, le paysage médiatique d'aujourd'hui est un grand chantier qui nécessite la conjugaison des efforts de toutes les associations professionnelles, les différentes composantes de la société civile et les journalistes de tous bords pour promouvoir la liberté de la presse. Le centre s'est fixé un triple objectif : formation des journalistes, promotion des législations régissant la profession et observation des violations des droits des journalistes. Une mission délicate qui nécessite une collaboration soutenue avec des instances internationales oeuvrant en matière de défense de la liberté de presse. Ainsi, les fondateurs de ce centre ont eu des rencontres avec Reporters sans frontières pour étudier les opportunités de coopération, notamment en matière de formation des journalistes. Toujours en matière de formation, le Centre organisera une cession de formation pour les journalistes qui vont couvrir les prochaines élections législatives et présidentielles. Par ailleurs, le centre entend éditer, le 3 mai prochain, un livre qui portera sur les violations à l'encontre des journalistes de 1987 à 2011. Il est à rappeler que l'idée de créer ce centre remonte à 2008, notamment avec les évènements du bassin minier de Gafsa. Ces évènements ont été marqués par une violation flagrante des droits des journalistes désireux de travailler d'une manière professionnelle. Réprimés, ces derniers ont demandé au gouvernement du président déchu de leur permettre de créer, légalement, le Comité tunisien de protection des journalistes dont l'objectif est d'exposer les violations contre les journalistes lors de leur couverture des grands évènements nationaux. En dépit du refus du gouvernement de lui octroyer un visa, ce comité a poursuivi son travail durant cette période très délicate. C'est ainsi que trois de ses membres ont été arrêtés et emprisonnés. Il s'agit de Fahem Boukaddous, Slim Boukdhir et Zouheir Makhlouf. La révolution a permis à ces journalistes de pouvoir travailler désormais dans la légalité à travers la création du Centre de Tunis pour la liberté de presse.