Si le CA a toutes les cartes en règle sur le plan individuel, on ne peut pas en dire autant sur le plan collectif Nous étions doublement heureux vendredi après-midi au stade 14-Janvier de Radès. Heureux pour le Club Africain, mais aussi d'avoir retrouvé l'ambiance des stades et du football. C'est que les habituels épouvantails avaient tout fait pour dissuader les décideurs de rouvrir les arènes du ballon rond, réduisant l'activité footballistique aux seuls matches amicaux, à leur tour réduits à leur plus simple expression. On fait peur avec ce qu'on veut, avec ce qu'on peut. La réponse, on l'a eue hier car, exception faite des fumigènes (il est grand temps qu'ils disparaissent de nos stades!), le peuple clubiste s'est parfaitement comporté. A l'intérieur et en dehors du terrain, ce qui ouvre la voie au retour de la compétition et du public. Voilà pour le premier volet. Le second a trait à la performance du Club Africain face aux modestes Rwandais. Nous n'apporterons rien de nouveau si nous disions que les Clubistes ont clairement payé la trêve prolongée. On a beau suer à l'entraînement, rien ne vaut l'enchaînement des rencontres officielles. L'inactivité s'est fait ressentir sur le plan physique mais aussi sur le plan mental avec des joueurs qui ont mis du temps à entrer dans le match et à le prendre par le bon bout, risquant même (mais pas trop tout de même) de donner confiance à l'adversaire. Mais en définitive, la qualité individuelle des Clubistes a fini par prendre le dessus. Ça on le savait à l'avance pour avoir longtemps affirmé que le problème du Club Africain ne se situe pas au niveau des joueurs mais au niveau du collectif, du jeu. Avec les arrivées de Soltani, Eziechel, Gharzoul et la nouvelle ambiance qui devrait remettre plus d'un joueur en selle, le Club Africain peut et doit franchir un palier. C'est que la course au titre plus que compromise, et avec une élimination en coupe, les Clubistes n'ont plus grand- chose à espérer dans la compétition nationale. En revanche, il y a un très bon coup à jouer en Ligue des champions, et selon notre humble avis, Ez-zamalek ne devrait pas constituer un obstacle insurmontable. Le club cairote est, en effet, aujourd'hui dans la même situation que le club de Bab Jedid avec des contraintes post-révolutionnaires qui le réduisent à l'inactivité. Mais ne nous y trompons pas tout de même : Ez-zamalek domine à l'heure actuelle le football égyptien et peut se targuer de disposer de qualités individuelles et collectives. Collectif, clé de la réussite A propos de collectif, revenons un peu au Club Africain. C'est vrai que Kaïs Yaâkoubi a pris le train en marche, mais il a travaillé depuis, et il sait pertinemment que le jeu et les automatismes demeurent le talon d'Achille de son équipe. Nous l'avions encore constaté vendredi face à une modeste formation rwandaise. Manœuvre lente, joueurs portant un peu trop le ballon et très peu d'opportunités de déséquilibrer l'adversaire et de le mettre en danger. C'est vrai que Dhaouadi a un peu manqué là- bas sur son flanc gauche à son équipe, mais Mouihbi a plutôt fait dans le show, alors que Melliti s'est visiblement beaucoup ressenti de la trêve forcée. Des réglages sont à faire au niveau des automatismes latéraux-demis et entrejeu-attaque, surtout sur le plan de la construction, de la fluidité et du jeu direct et dépouillé. Trop de déchets tant sur le plan individuel que collectif actuellement au Club Africain. Le saut de qualité passe également par cela. Il passe aussi par une optimisation des choix au niveau du onze rentrant. Et ça, c'est le boulot de Kaïs Yaâkoubi. On saura lors de la double confrontation face à Ez-zamalek si l'entraîneur a lui aussi passé la vitesse supérieure.