Le cœur de pas moins de 30.000 supporters battra tout à l'heure au stade de Radès pour le Club Africain. C'est la présence de cette multitude assoiffée de football, en plus des dizaines de milliers qui retiendront leur souffle devant leur petit écran qui feront sans doute le fond du spectacle. Le reste n'est qu'une rencontre de 90 minutes qu'entraîneur et joueurs entendent gagner avec quelques buts d'avance pour pouvoir poursuivre une aventure continentale. Techniquement parlant, le Club Africain possède aujourd'hui les moyens pour ne pas décevoir ce public grandiose venu lui, pour soutenir le moral. Car, il serait faux de ne prendre en considération que la valeur physique et technique des acteurs. Laissons, quant à nous, de côté, cet atout qui va peser lourd dans la balance et soupesons les chances de notre représentant à l'aune de sa propre valeur sur le terrain. Celle-ci, c'est une évidence, n'est plus ce qu'elle a été il y a quelques mois quand devant la faiblesse d'une défense et l'inefficacité de ses attaquants, le Club Africain était tributaire d'un coup d'éclat de son gaucher Dhaouadi. Si ce dernier, ne sera pas là, aujourd'hui, pour donner le coup de pouce dont il a le secret d'autres joueurs et surtout une autre mentalité sont aptes à compenser cette absence. Depuis, le match au Soudan, on a remarqué la trop visible progression des Clubistes sur le pan de l'automatisme et l'explosion de Ben Yahia et Mouihbi, revenus à leur niveau d'antan. Avec la confiance que le gardien Adel Nefzi inspire désormais, la détermination du reste des joueurs, enfin, conscients qu'ils peuvent se transcender et les deux hommes revenus en forme qu'on vient d'évoquer, le Club Africain peut cet après-midi prétendre qu'il va présenter son meilleur profil. Il nous reste à définir la tactique qu'utilisera Kaïs Yaâkoubi pour prendre le dessus sur son adversaire et décoder l'état d'esprit dans lequel il a conçu cette tactique. Comme les deux questions s'interférant puisque la tactique devra tenir compte du résultat de l'aller, donc de l'état d'esprit devant ce déficit. La logique voudrait donc que le Club Africain soit offensif. Et comme la principale force de l'adversaire est dans son « entrejeu » comme constate il y a quinze jours, il serait essentiel de tenir ce milieu de terrain. D'ailleurs, Kaïs Yaâkoubi ne s'est pas caché dans sa conférence de presse, ce dilemme auquel il s'est attelé à sa résolution. Quelle que sera la clef laquelle il pense, elle exigera des joueurs, surtout ceux de l'entre-jeu un abattage et une mobilité supérieure à ce dont ils nous ont habitués. C'est devant cette exigence que nous pensons à Wissem Ben Yahia et Youssef Mouihbi. Tous les deux peuvent venir de l'arrière, surtout le premier et parvenir eux-mêmes à servir la dernière passe une fois dans les quarante mètres devant les buts adverses. Cette imagination toute théorique pour se traduire en pratique, exige évidemment ses appuis, des couvertures instantanées et que prudence rigoureuse en face des lignes médianes où l'adversaire, nous dit-on, compte le plus de chances pour rééquilibrer cet atout potentiel du Club Africain. Bien sûr, qu'il existe mille autres possibilités que des joueurs rompus peuvent improviser. Peut-être que la qualification se jouera sur des balles arrêtées. De toute façon il est à attendre que le spectacle ne sera pas seulement dans les gradins. On verra sûrement des choses sur le gazon.