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«Le rôle des médias dans la transition démocratique»
Rencontre-débat
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2011

Les médias, avec leurs balbutiements, auraient besoin de plus qu'une instance nationale indépendante pour assurer leur rôle dans l'information et la communication. Livrés à eux-mêmes après le 14 janvier, en phase de redécouverte de soi et de l'exercice du métier, ils prennent du temps pour s'habituer à ce nouveau climat et trouver leur voie. Résultat, les erreurs professionnelles se succèdent, agrandissant la faille entre les transmetteurs et le Tunisien-récepteur, qui préfère suivre l'actualité sur les écrans étrangers ou, pour ceux qui le peuvent, la chercher dans les blogs et les réseaux sociaux, supports de ce qu'on appelle le journalisme-citoyen ou alternatif. Ceci n'est qu'un constat parmi d'autres que l'on ne cesse d'entendre, surtout à propos de la télévision, étant le média de masse par excellence et ayant comme outil «l'image», plus tranchante et plus porteuse que les mots.
Aussi, le groupe «Horizons démocratiques» a-t-il bien fait de jeter un caillou dans la mare, en organisant, samedi dernier à El Teatro, une rencontre-débat sur le thème «Le rôle des médias dans la transition démocratique», qui aurait pu tout à fait prendre l'intitulé «La transition démocratique des médias», qui tarde à venir à son tour. Il est clair que l'un ne va pas sans l'autre, puisque pour accompagner le pays sur le chemin de la démocratie, les médias ont, eux aussi, besoin de se libérer. Et le débat n'a pas manqué de le rappeler, surtout qu'on a démarré par la projection, en début de séance, d'un reportage réalisé par Amal Jerbi sur la question.
Les médias entre principes et exploitation politique
Parmi les trois thèmes de la rencontre (Les médias, entre principes et manipulation politique; Nouveaux moyens de communication, nouveaux médias?; Paysage médiatique entre lois et libertés), c'est le premier qui nous a semblé le plus élaboré et le plus réussi, du point de vue interventions des invités et interaction du public. Ce dernier était composé autant de simples citoyens que de journalistes qui ont démontré qu'il y a beaucoup à dire sur ce sujet. Zied Krichène, modérateur de cette première table, est tout de suite entré dans le vif du sujet, en abordant le problème du professionnalisme. Il se traduit, selon lui, par la manière de poser les questions, de préparer son entretien en entreprenant des recherches sur son invité et même par le choix de ce dernier. «La question fondamentale à poser, à mon avis, est de savoir si les médias peuvent être intègres, et non pas démocratiques, en jouant leur rôle dans la transition démocratique», a-t-il dit, avant de rappeler, en même temps, que le journaliste n'est qu'un maillon de la chaîne. Il devait ensuite céder la parole aux intervenants.
Amani Boularès, une des voix de la Radio nationale, a insisté sur la responsabilité du journaliste qui doit être «au courant de ce qui se passe autour de lui, d'une grande culture générale et d'une impartialité à toute épreuve». Quant au récepteur, lui, il doit faire preuve de veille et d'esprit critique, selon elle. Elle a fini son intervention, en posant la question : «A qui s'adresse l'information et elle sert à dire quoi?».
Une vue plus générale a été proposée par le deuxième intervenant, Nassereddine Ben Hdid. D'après lui, les médias adoptent un nouveau discours qu'ils présentent avec des moyens anciens et obsolètes. Il va jusqu'à affirmer qu'il y a en Tunisie, une énorme «pollution médiatique» et que pour contrer cette situation, il faut de la profondeur individuelle et une conscience collective dans le corps du métier et dans son exercice. Avant de laisser la parole au dernier intervenant, Soufiène Chourabi, blogueur et journaliste indépendant, Salma Jelassi, du journal Echaâb, a évoqué les carences en formation continue dont souffrent les journalistes. Elle a également parlé de l'importance du respect et de la maîtrise des genres journalistiques pour être capable d'offrir un produit médiatique digne de ce nom. Soufiène Chourabi s'interroge, quant à lui, sur le rôle du journaliste, s'il doit se contenter de transmettre l'information ou s'il doit aussi donner son avis. Il s'interroge également sur l'identité des médias en général.
Ouverture et prise de position
Parmi les premiers à avoir pris la parole dans le public, il y avait le Dr Habib Jenhani. Pour lui, il faut que le profil du journaliste-écrivain apparaisse ou réapparaisse en Tunisie. Un profil capable d'analyser l'information et de diriger l'opinion. «L'information est disponible, mais qu'est-ce qu'il y a au-delà?», s'interroge-t-il.
Entre pessimistes et optimistes, les intervenants ont évoqué une «guerre de clans» dans les médias pour certains, la «victimisation» du journaliste pour d'autres. Il y a ceux qui ont appelé à trouver de nouveaux moyens pour empêcher le black-out médiatique de se poursuivre ou encore à ce que les médias jouent leurs rôles dans la conscientisation et la vulgarisation de la culture politique. Itidel Mejebri, ex-journaliste de la télévision nationale, a invité les présents à se rappeler le 7 novembre 1987, où les médias ont reçu toutes les promesses de liberté et de démocratie, avant de devenir l'outil de propagande que nous connaissons tous.
Dans ce débat où manquait terriblement le regard extérieur, en l'absence d'invités pouvant représenter l'expérience de médias étrangers, on ne pouvait passer à côté de l'intervention de Sahbi Ben Nablia, un expert tunisien en médias arabes, consultant en communication et enseignant en journalisme au Canada. En le questionnant sur la situation transitoire difficile des médias tunisiens, il nous répond que c'est une étape normale et nécessaire, un passage obligé. «Pour que cette étape évolue et pour qu'on se mette sur la bonne voie, dit-il, il faut tout simplement respecter les règles de l'art et suivre les codes des genres journalistiques». Et d'ajouter : «Dans tous les cas, le journaliste prend position, mais il n'est pas leader d'opinion». Il faut, selon lui, que nos médias s'ouvrent aux expériences d'autres pays. En ce qui concerne le thème du débat, il explique que «la mise des médias entre les mains du pouvoir» est un danger qui mène à la corruption et au favoritisme. Il ajoute que chaque média doit avoir une ligne éditoriale et une charte rédactionnelle claire, à travers laquelle sa position se manifeste. Il donne l'exemple des chaînes arabes qui qualifient les Palestiniens tués par les Israéliens de «victimes», de «morts» ou de «martyrs», selon les orientations politiques de chacune.
Du temps, il en faudra en tout cas, pour que nos médias arrivent à réduire le fossé qui les sépare de leurs citoyens. En attendant, des réflexes doivent naître, d'autres disparaître à jamais. Ouverture et professionnalisme restent deux mots à méditer, pas seulement dans ce genre de débat, mais surtout lors de la «confection» de l'information.
A rappeler que «Horizons démocratiques» est un groupe indépendant qui collabore avec l'Institut arabe des droits de l'Homme, afin d'initier les jeunes et la société civile à réfléchir sur des questions que la nouvelle donne de la scène politique et médiatique en Tunisie impose. Il y a, d'ailleurs, eu beaucoup plus de questions que de réponses, samedi dernier...
Dans l'après-midi de la même journée à El Hamra, et en l'absence des chaînes de télévision, s'est tenu sans doute l'un des plus importants débats de ces dernières semaines. L'invité n'était autre que Ahmed Ben Salah, ancien ministre (et opposant) du président Bourguiba, venu parler de l'Assemblée nationale constituante de 1956. Un épisode important de notre mémoire a ressurgi avec son témoignage. La télévision nationale et même les chaînes privées auraient gagné à transmettre ce débat en direct, au lieu de programmer de vieux feuilletons égyptiens et des documentaires des années 80.


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