Le nouveau numéro de la revue de cinéma Ecrans est dans les kiosques. Le mensuel se focalise, on le devine, sur la révolution du 14 janvier y consacrant sa couverture avec une photo désormais icône des manifestations qui ont accompagné le mouvement révolutionnaire et où trône la photo de celui qui a allumé par son acte l'étincelle de la révolution : Mohamed Bouazizi. Des cinéastes témoignent et parlent dans «Spécial 14 janvier» des documentaires qu'ils ont réalisés depuis cette date. Mourad Ben Cheikh a suivi la révolution en marche à travers un film produit par «Cinétéléfilms» et qui se clôturera probablement avec les élections. Autres sujets importants traités dans ce numéro du mois de mars 2011 : «Le cinéma alternatif en Tunisie», «Le cinéma militant et le militantisme du cinéma en Tunisie», «Le nouveau souffle des médias après la révolution», «Le cinéma égyptien à la lumière de la révolution du narguilé». Les nouveaux courts métrages produits récemment dont Houroub de Fathi Doghri ont été présentés à travers des interviews de leur auteur. Mais le sujet récurrent traité dans les deux parties arabe et française n'est autre que le vent de renouveau qui a soufflé sur l'ACT (Association des cinéastes tunisiens) qui «renaît de ses cendres grâce à la révolution». Sont donc mentionnés le rassemblement du 25 janvier à la maison de la culture Ibn-Khaldoun et l'assemblée générale élective du 1er février où un nouveau bureau a été élu démocratiquement se fixant pour objectif, selon Mounir Baâziz, le nouveau président de l'ACT qui a accordé un entretien à la revue, «de reconquérir sa base, regrouper tous ceux qui travaillent dans le secteur de s'enrichir de l'apport de tous ses membres, d'organiser des commissions pour réfléchir aux moyens de dynamiser la production et d'assainir les rapports avec le ministère de la Culture, cela dans la perspective d'organiser des ‘‘états généraux du cinéma'' avec la participation de toutes les sensibilités». Autre article concernant la profession : «Le communiqué des producteurs de cinéma» qui, apportent leur soutien à la révolution et promettent de l'exprimer dans leurs œuvres et recommandent vivement «l'organisation d'élections présidentielle, parlementaires et municipales libres et démocratiques, d'opter pour un régime parlementaire où le peuple aura la parole et de couper totalement avec le régime présidentiel qui favorise la dictature et, enfin, pour la nécessité de la séparation entre les partis et les institutions étatiques pour assurer la justice et l'indépendance de l'administration à l'égard du pouvoir». Enfin, d'autres articles aux thèmes variés, tels «Le festival des arts nègres à Dakar», «La critique dans les temps difficiles», etc. offrent une lecture diversifiée et agréable aux amoureux du cinéma.