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A l'ombre des cerisiers en pleurs
Asie
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 03 - 2011


Par Hamma HANACHI
C'est le printemps, la végétation s'éveille, les arbres fleurissent, mais les fleurs et les branches des cerisiers sont tristes au Japon et pour cause. La violence du désastre qui y sévit est épouvantable et assombrit au passage notre printemps. Fukushima ,un nom de ville du nord qui sort de l'anonymat, devenue même célèbre, mais pour de mauvaises raisons, de terribles raisons, un séisme, un tsunami et des accidents en série dans les centrales nucléaires en ont fait un paysage désolé, affligeant et effrayant. Une terre sans vie. Les scènes vues et revues sur les écrans, jusqu'à plus soif, entendues sur les ondes jusqu'à vous donner la nausée, nous replongent dans des images du siècle dernier, lorsqu'une ville au sud du même pays qui, pour d'autres raisons aussi navrantes et apocalyptiques, a connu un sort semblable, elle incarne encore la chair du malheur et la graisse de l'horreur : Hiroshima. Fukushima, dont le nom veut dire l'île du bonheur ou de la fortune, s'est transformée en région qui évoque la douleur, le chagrin et l'infortune, qui rappelle par bien des côtés les effets dévastateurs de la sombre bombe. La catastrophe que vit actuellement l'Empire du Soleil Levant a déplacé l'épicentre des événements enflammés du monde arabe à l'arrière-plan de l'actualité. En ce moment, il concentre sur lui un faisceau de malheurs qui nous fait mal dans la chair. On en vient même à relativiser et minimiser le drame des réfugiés chassés qui affluent à nos frontières.
Les images qui nous parviennent de ce lointain pays sont terrifiantes, elles bouleversent l'ordre du monde : de gros bateaux projetés à l'intérieur des terres, des habitations qui naviguent et tanguent sur l'eau, les habitants d'une grande puissance économique dans le dénuement total, mais avec quelle dignité !
Le mont Fuji et Boukornine
Comment décrire notre lien d'amitié avec ce pays pour rendre hommage à son peuple ? Par exemple par les deux cornes de la montagne Boukornine et le mont Fujiyama, les deux éminences abondamment peintes, ici omniprésentes chez Jalaleddine Ben Abdallah, là honorées par l'immense Hokusaï. Autres liens moins abstraits, l'inauguration du square du Japon à Montplaisir à Tunis et des noms de notre pays au Japon que Salah Hanachi, ancien ambassadeur et amoureux du Japon, nous a cités des années plus tôt : à Ishimari, une ville du nord, où les responsables ont donné des noms à leurs rues, tels que "Carthago Dori", "Tunisia Dori" et "Jasmine Dori" et l'on médite à nouveau et tristement au printemps sans cerisiers fleuris.
Les liens solides sont aussi ceux de l'être humain, sensible aux malheurs de ceux qui souffrent où qu'ils soient, dans n'importe quel territoire; nous les accompagnons en pensée, parce qu'à bien y voir, il y a tellement d'enseignements à apprendre de celui qui subit le malheur dont cette catastrophe qu'on vit à distance est un exemple. Tant d'émotions qui pourraient nous arracher les larmes des yeux et qui nous font réfléchir sur la dignité des Japonais face à un séisme que le pays n'a pas connu depuis 140 ans, face à cet ennemi venu du ventre de la terre. On n'a remarqué aucune ostentation dans la douleur, pas de gestes théâtraux. Ici, on est loin de la tragédie grecque et d'Eschylle. Les habitants, tels les personnages de l'admirable cinéaste Ozu, s'expriment sans convulsion, avec l'économie des gestes et dans le minimum de l'expression, une image : au milieu des décombres, au-dessus des cadavres, une femme qui a perdu son abri et des êtres chers, le visage maigre, ridé et lumineux, assure calmement, sans pathos. "Nous gardons l'espoir…" Des mots mesurés qui claquent comme une gifle aux ennemis invisibles que sont les plaques tectoniques, les tsunamis et autres typhons dévastateurs. On se trouve loin des considérations terrestres. Comment ne pas penser aussi à ce qui nous frappe et nous épate encore : l'attitude sublime de ces physiciens nucléaires, des experts et autres volontaires, tous inconnus qui, au risque de leur vie, s'acharnent à l'intérieur des réacteurs à refroidir l'eau des bassins et éviter l'explosion. Evoque-t-on l'esprit rituel du harakiri ? Nous, on songe plutôt au patriotisme dans sa vertueuse définition, et on admire. Pendant ce temps, dans un pays voisin, un tyran désaxé et paranoïaque affiche une démonstration personnelle, monstrueuse et abominable de son «patriotisme» en bombardant son peuple par avion et par des armes lourdes.


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