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Sinologie et Taki confirment leur immense talent
Courses - Hippodrome de Kassar-Saïd
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 03 - 2011


• Troisième victoire consécutive pour Baraam
Deux épreuves au label de groupe II étaient à l'affiche de la dernière réunion dominicale sur l'hippodrome de Kassar-Saïd. Le Prix Bresil, un 1.600 mètres pour pur sang anglais «importés» en hommage au légendaire champion de M. Béchir Ben M'rad, avait réuni dix partants et s'annonçait assez ouvert, la suprématie de Slam Warrior meilleur sujet du dernier meeting ayant été cette année battue en brèche à plusieurs reprises. La course a démarré sous l'impulsion de Best Time suivi de Mr Sir, Slam Warrior, Lord A Leaping, Farasan….jusqu'à la montée des 1.400 m, où Slam Warrior s'empara du commandement. Sur sa lancée, il aborda les 1.000 m suivi de près par Mr Sir et en léger retrait par Sinologie, Farasan, Lord A Leaping et Wadowice. Le train s'accéléra sensiblement à partir des 600 m, avec l'attaque de Mr Sir et de la nouvelle venue Wadowice en pleine piste, tandis que Sinologie progressait à la corde. Dans le dernier tournant, Ali Ben Gouider propulsa Wadowice visiblement pleine de ressources, mais elle a été rapidement contrée par Sinologie lancée par Mounir Mansouri, tandis que Slam Warrior (à la corde) et Mr Sir (en pleine piste) s'efforçaient de se mêler à ce sprint final. A l'issue d'une belle fin de course, Sinologie arrachait avec brio la victoire avec 1 l. 1/2 d'avance sur le trio : Wadowice, Mr Sir et Slam Warrior qui ont terminé dans un mouchoir de poche et dans cet ordre (nez, tête !). Par cette nouvelle et probante victoire, la 5 ans Sinologie confirme sa grande forme du moment et sa présence régulière aux arrivées. A son retour aux balances, elle a été accueillie fièrement et joyeusement par son propriétaire M. Mohamed Rojbani et son entraîneur Mohamed Ben Ali. Hommage donc à la lauréate Sinologie (Berstein et Spaulwaki) mais aussi à sa dauphine la 4 ans Wadowice (High Yield et Zita Blues) dont c'était la première sortie à Kassar-Saïd et qui manquait de travail aux dires de son entraîneur Sami Bejaoui. Bien qu'ayant des aptitudes confirmées sur les longues distances, le 5 ans Mr Sir (Mr Greeley et She's The General) a figuré honorablement sur ce «mile». Les courses pour «importés» introduites depuis trois années ont incontestablement agrémenté le spectacle et crée une nouvelle dynamique à Kassar-Saïd. Elles sont toujours bien fournies (minimum 10 partants) et nous avons même eu vingt partants le jour du Grand Prix ! Une cinquantaine de chevaux ont été ramenés pour la plupart de France, dont une majorité de femelles qui devraient être recyclées dans l'élevage et renforcer ainsi l'effectif des nés et élevés. Plusieurs ont été vendus en Libye avec des bénéfices substantiels. Pourtant, plusieurs éleveurs contestent ces courses (on parle même de leur suppression le meeting prochain) prétendant que les chevaux importés sont des rebus des courses françaises. Soit, ce sont effectivement des chevaux aux performances très moyennes, mais leur valeur est en rapport avec les allocations offertes. Par ailleurs, les courses pour «importés» sont ouvertes aux nés et élevés en Tunisie, avec 5 kg de décharge. Un avantage appréciable, mais curieusement aucun né et élevé n'a été engagé dans ces courses qui sont pourtant dotées de 10.000 Dinars et plus ! On aurait souhaité de telles confrontations pour situer la qualité des produits de notre élevage. Mais leur absence pose question… En matière de pur sang arabe, nous menons depuis une dizaine d'années une politique d'ouverture, avec le libre accès aux étalons étrangers, l'autorisation de l'insémination artificielle, l'importation des paillettes… malgré l'opposition déclarée de nombreux éleveurs locaux. De la même manière, la politique protectionniste à l'égard du pur sang anglais né et élevé localement doit être revue. A cet égard, il ne faudrait pas avoir des vues à court terme. En évoluant, les courses pour «importés» ( qui restent ouvertes aux nés et élevés et j'insiste sur ce point) pourraient servir de «locomotive» pour l'ensemble de notre programme, en drainant de nouveaux propriétaires tunisiens et étrangers, en renforçant l'effectif des poulinières et des étalons, en relevant le niveau de notre élevage, en améliorant le spectacle et le jeu… Il ne faudrait pas oublier que dans le cadre du Grand Prix du Maghreb (qui devrait se dérouler cette année au Maroc) la Tunisie se doit d'être dignement représentée dans l'épreuve réservée aux importés et qui est richement dotée (100.000 $).
Le Prix Cheikh El Ourbane, un 1.600 mètres pour pur sang arabes de 5 ans et plus, en hommage à un grand sire importé de Syrie par les missions militaires françaises dans l'entre-guerre, avait réuni huit partants. Le gris Zamil El Zoumala s'est élancé en tête suivi de Sokrate, Tyn, Turkan Tej, Zinete bien regroupés. Zinete a forcé le train à partir des 1.400 m pour s'emparer du commandement. Elle a rejoint les 1.000 m avec 2 l. d'avance sur Turkan Tej, Taki, Sokrate et Tyn. Taki et Tyn entamèrent alors leur effort pour rejoindre la fuyarde. Ils abordèrent ensemble le dernier tournant détachés de Zamil El Zoumala et Sokrate. A l'entrée de la ligne droite, Taki sous l'impulsion de A. Ben Gouider a pris un net avantage sur Tyn. Energiquement soutenu par Ghofrane Ghrissi (qui avait de la peine à bouger ce cheval à la monte difficile) Tyn tenta de revenir sur son rival, tandis que Zamil El Zoumala se rapprochait. Mais Taki contrôlait aisément la situation…et il ralliait le poteau avec 1 l. d'avance sur Tyn (Dormane et Beldia) en gros progrès, suivi à 1 l. par Zamil El Zoumala (Darike et Khaddouj) auteur d'un bon parcours et à 1 l. également par Sokrate (Hajjam et Jamra) qui a déçu par rapport à sa dernière prestation. Taki reprend donc « son titre » mais il devra le remettre en jeu dans deux semaines et les bonnes dispositions affichées par ses adversaires nous promettent une course ouverte. Rappelons que Taki (Dormane et Dhamra) appartient à son naisseur le Haras Slaheddine Baccouri et est entraîné par Mustapha Maherzi.
Troisième attraction de l'après-midi, le Prix Ded (gr III – 1.600 m) pour poulains de 3 ans de pur sang arabe, en hommage un très bon cheval élevé par Charles Magnan, avait réuni 6 partants. Badeel, le plus rapide à la sortie des stalles, a été rejoint aux 1.400 m par l'inédit Bacha Bey. Les deux poulains ont ainsi assuré le commandement jusqu'aux 900 m où ils ont été débordés par les deux favoris Baraam et Brahim, suivis dans leur effort par Baklouti. Baraam et Brahim, bien soutenus par leurs jockeys respectifs Jemel Brik et Mounir Mansouri, se détachèrent du peloton. A l'issue d'une vive lutte le long de la ligne droite Baraam s'imposa avec 1/2 l. d'avance aux dépens de Brahim (Darman et Lokhra). A 8 l. Baklouti termina au troisième rang à distance de Bechfa et Bacha Bey. Baraam (Hamid et Izhar) appartient à M. Kouni Saadaoui et est entraîné par Sahbi Rajhi. Restons chez les 3 ans, mais de la catégorie « réservé » dans le Prix Caleh (1.200 m) pour pouliches (5 partants) signalons la victoire de haute lutte de Beriza (Jedel et Orjouane) qui a bénéficié de la rétrogradation à la seconde place de Bouchret El Khir (Samir et Leilat El Khir). Le Prix Abouhoum, un handicap de 1.600 m pour 4 ans et plus (12 partants) a été dominé par le surprenant Tir El Borni (Hajjam et Douar Al Badia) associé à A. Bern Gouider, auteur d'une judicieuse course d'attente jusqu'aux 600 m, où il a prononcé son effort pour se détacher irrésistiblement et rallier le disque avec 8 l. d'avance sur Tarikh El Arab à la lutte avec Zey Zamen suivi à 4 l. par Zilzel. L'épreuve la plus fournie du jour (16 partants) le Prix Lathlath, un sprint de 1.200 m pour poulains de 4 ans n'ayant jamais gagné, animée par Aykallem jusqu'au dernier tournant où il a été relayé par son compagnon du Haras Meddeb : Assariy'a (Hajjam et Nahdha) monté par Tarek Ben Ali qui a aussitôt creusé l'écart pour l'emporter avec 3 l. d'avance sur Almas Elkhouyoul à la lutte avec Alim et Aykallem qui ont terminé regroupés dans cet ordre. La réplique pour pouliches, le Prix Lohba (15 partants) longtemps animé par Achouak, a été enlevé par Achoura (Manguier de Piboul et Nechma) montée par le jeune T. Ferchichi qui s'est emparée du commandement dans le dernier tournant et a repoussé courageusement l'assaut de Almas qui a dû se contenter du premier accessit avec 3 l. d'avance sur Achouak et Assrar.
Côté professionnels, l'entraîneur Mohamed Ben Ali a sellé trois gagnants : Beriza, Achoura et Sinologie et les jockeys Mounir Mansouri et Ali Ben Gouider se sont distingués par des doublets. Par ailleurs, le jockey Khaled Mahfoud est parti en Allemagne où il aurait été engagé par un entraîneur.


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