Sécurité, problèmes d'argent, manipulation par certains présidents de clubs, passivité du bureau fédéral… Il y a des forces occultes qui sabotent la reprise. Pour quels intérêts? Il s'en est fallu de peu pour que le match CA-Ezzamalek dégénère. Plus de 5' durant, on a craint le pire avec une course-poursuite stadiers-énergumènes en vadrouille sur le pré, sur fond de grondement de colère et de protestations du public contre les forces de l'ordre qui ont fait leur apparition quelques minutes après. Il aura fallu une admirable prise de conscience de ce même public pour temporiser les ardeurs et éviter le pire. Mais l'essentiel c'est que le match s'est terminé dans de bonnes conditions, et ce, en dépit de cette tentative de «déstabilisation». Il s'agit bien d'un match de la Ligue des champions, mais sommes-nous aujourd'hui en mesure de pouvoir reprendre le championnat avec, face à face, deux clubs tunisiens, deux publics tunisiens et de l'enjeu (titre ou relégation)? La controverse bat son plein : les joueurs et les entraîneurs réclament une reprise immédiate et veulent, coûte que coûte, réussir le rendez-vous du 17 avril, alors que certains présidents s'y opposent fortement pour des raisons de sécurité et de finance (?!). Qui a tort, qui a raison? Au vu de ce qui s'est passé à Béja et à Radès, on a le droit de douter, mais pas au point de demander un énième décalage. Il faut que ça reprenne ! D'ici le 17 avril, il y a tout le temps nécessaire pour arrondir les angles et pour rapprocher les points de vue. Problème d'argent, dites-vous ?! L'argent est un sujet qui divise clubs et bureau fédéral. Les présidents de clubs, invoquent la panne sèche et l'impossibilité de payer les salaires des entraîneurs et des joueurs, ces derniers multipliant les protestations et les grèves. Les impayés ont atteint des montants élevés, ce qui a poussé les présidents de clubs à crier au scandale. La bataille est transférée maintenant à d'autres domaines : droits de retransmission télévisée, le droit de toucher des subventions pour relancer la machine… Bref, la plupart des présidents de clubs sont pour le …renvoi aux calendes grecques de la date de la reprise du championnat. Ils n'ont pas les fonds nécessaires pour payer les arriérés des joueurs et entraîneurs. En même temps, ils rappellent à tout le monde que les matches risquent de déraper. Le public commence à s'énerver et le ministère de l'Intérieur n'est pas près à intervenir comme : avant, l'état des lieux n'incite pas à la reprise. D'autres raisons ? On peut comprendre ce souci de sécurité dans les stades. Mais est-ce un motif sérieux pour craindre la reprise du championnat. A voir l'attitude des présidents de clubs, nous avons comme l'impression qu'ils ont peur d'affronter le public. C'est que ces présidents n'ont plus «l'immunité» de l'ancien régime et qu'ils sont les derniers à pouvoir parler de transparence et de bonne gestion des tyrans du sport. Si demain le championnat devait reprendre, certains de ces présidents vont affronter le mécontentement de leur public et ils vont devoir confronter cette nouvelle réalité. Bref, la sécurité n'est pas la seule justification. Ceci bien sûr n'est pas valable pour tous mais la majorité qui a jusque-là gagné avec ce veto. Du côté du bureau fédéral, c'est encore le flou et l'incapacité de gérer cette situation. Là aussi, un énorme problème de légitimité se pose. Jusqu'à aujourd'hui, la FTF temporise. Jusqu'à quand? Ce bras de fer avec les clubs tarde à trouver une issue. Entre-temps, le contentieux clubs-joueurs-entraîneurs continue à s'alourdir.