Il est évident que cette trêve prolongée de l'activité du football des deux ligues professionnelles donne du souci à tous les intervenants et particulièrement les entraîneurs et les joueurs, alors que pour les dirigeants et les présidents des clubs, très pessimistes et qui préfèrent temporiser encore, avant de s'engager dans une aventure qu'ils pensent risquée. L'arrêt de la compétition depuis plus de deux mois déjà, a pesé lourd sur l'état d'esprit des joueurs qui sont fatigués moralement et poussent pour la reprise du championnat, comme leurs délégués l'ont fait savoir au ministre de la Jeunesse et des Sports et au bureau fédéral de la FTF. Ces mêmes joueurs qui veulent se constituer en corporative qui aura pour principale mission de défendre leurs droits et les défendre auprès de leurs clubs et des instances fédérales. D'une part des gens du terrain qui sont avides de retrouver les terrains de jeu pour leur redonner vie et couleurs, et d'un autre côté des dirigeants réticents qui craignent une quelconque violence qu'ils ne peuvent affronter en l'absence d'un service d'ordre efficace, et qui s'arrachent les cheveux pour trouver des liquidités afin d'honorer leurs engagements envers les joueurs, les entraîneurs et toutes les parties prenantes dans la sphère du football national. Ce blocage ne peut en aucun cas s'éterniser, un blocage qu'il faut à tout prix rompre en affrontant la vérité de face et que chacun prenne ses responsabilités, et s'efforce de contribuer à la réussite de cette reprise, y compris le public qui reste le principal acteur sur la scène sportive et le premier garant de la sécurité dans les stades. Fragilisés par une situation financière très précaire, des sponsors inscrits aux abonnés absents, des redevances du promosport et des retransmissions télévisées qui tardent à venir, les subventions municipales impossibles de recouvrir par les temps qui courent, les présidents des clubs ne peuvent en aucun cas faire face à de nouvelles dépenses, et payer des « stadiers » pour assurer la sécurité dans les stades et faire régner l'ordre dans les gradins. De-là, il est du devoir du public sportif de se montrer à la hauteur de la révolution qui a ressuscité le sens du devoir et du patriotisme des jeunes et moins jeunes, qui sont appelés aujourd'hui à faire valoir la raison. Celle qui dit que la reprise de l'activité sportive doit être une réussite et les supporters doivent-être au devant de la scène pour prouver que quelque chose à changer dans notre chère Tunisie.