Le béton envahit le Bélvédère, sans que personne ne lève le petit doigt. Une marche pacifique est prévue le 2 avril pour protester contre les dépassements. Des arbres centenaires sont abattus et des villas sont en train de pousser à leur place. Des amies de Leïla Ben Ali ont obtenu de la municipalité de Tunis des autorisations «spéciales» pour construire dans le parc du Belvédère. A l'instar de cette villa qui ouvre sur le rond point Chedly Zouiten, boulevard du Grand Maghreb appartenant au fils d'une couturière de Leïla Ben Ali. Cette villa se situe sur un terrain municipal que la ville de Tunis a cédé en octobre 2010 et qui est l'un des 4 autres lots dont l'ensemble de la superficie dépasse les 5.000 m2! Le parc est inviolable Les travaux d'arrachage d'arbres dont certains sont centenaires pour «dégager» la place ont-ils été autorisés, sachant que cette opération est interdite par la loi et que tout abattage d'arbres est passible d'amende allant de 1.000 dinars à l'emprisonnement. Les protestations de l'Association des Amis du Belvédère auprès des autorités compétentes de l'époque n'ont abouti à rien. Au contraire, l'association avait reçu des menaces pour qu'elle cesse toute action contre ces constructions «protégées». Maintenant que la révolution est là, on pouvait s'attendre à ce que tout s'arrête. Or, les chantiers sont toujours actifs et ils progressent à grande vitesse, défigurant totalement le parc. Et qui sait, y aura-t-il d'autres lots cédés à des tierces personnes. La municipalité et les autorités compétentes sont appelées à faire le nécessaire pour bloquer l'invasion du béton. Car le parc est inviolable et doit le rester! Il ne faut pas se taire ! Il faut se mobiliser pour sauver le Belvédère et empêcher les amies de Leïla Ben Ali de continuer de sévir. C'est pourquoi l'Association des Amis du Belvédère organise une marche de protestation pacifique le samedi 2 avril 2011 à 15h00, qui ira du parking du stade Zouiten jusqu'au rond-point du boulevard de la Ligue arabe et un sit in devant l'un des chantiers les plus actifs. Pour que cette action puisse porter ses fruits. A tous ceux qui aiment le Belvédère, et qui pensent que ce parc centenaire appartient à tous les Tunisiens, faut-il rappeler que ce joyau de la capitale a échappé in extremis à la disparition ayant fait l'objet d'une concession aux Trabelsi. Concession qui devait le reconvertir en zone urbaine. Nous sommes toutefois dans le grand regret de constater que des alliés du pouvoir déchu sont en train de grignoter le parc au vu et au su de tout le monde ! Les conseillers municipaux avaient appelé de tous leurs vœux lors de la réunion de la commission des parcs et des zones vertes le 9 décembre 2011, à la préservation de toutes les composantes du Parc du Belvédère mais la réalité parle d'elle-même. Par ailleurs, la municipalité a consacré une enveloppe de 340 mille dinars en 2009 pour la réhabilitation du parc du Belvédère. Cette enveloppe a été consacrée, entre autre, au boisement (1.000 arbres et 1.500 plants). Pourquoi alors fermer aujourd'hui les yeux sur le massacre des arbres centenaires ?