Mêmes personnes, mêmes réflexes et même langage pour les mêmes… résultats Ça se confirme de jour en jour : les milieux sportifs n'ont pas encore fait leur révolution. On raisonne, on agit et on gère avec les mêmes réflexes et les mêmes procédés d'avant le 14 janvier. Et pourtant, le sport tunisien s'est débarrassé de quelques symboles d'un passé bien sombre, tels Slim Chiboub ou encore Abdelhamid Slama. La mafia du sport a-t-elle pour autant disparu? Deux mois et demi après la révolution, nous n'avons pas l'impression que grand-chose a vraiment changé. Désormais, plus discrets sûrement, ces dirigeants (pas tous bien sûr) sévissent toujours avec l'incontournable méthode de la langue de bois. Avant, on servait un président, un homme et un système, aujourd'hui on surfe allègrement sur la vague de la révolution on contourne les faits, on efface le passé et on cherche à se refaire une virginité. Comédie… Un président de fédération qui doit être prêt à démissionner, mais qui se heurte au refus du bureau fédéral, d'autres qui livrent une bataille pour le poste continental, d'autres, pour qui tous les coups sont permis pour rester solides aux postes… on n'en finit pas avec la comédie. Clubs de football, fédérations et la plupart des structures «jouent le jeu». On veut, coûte que coûte, enterrer les dossiers noirs du sport tunisien (corruption, détournement de résultats, de fonds, abus de pouvoir, jeux d'intérêts, etc.). Aucun mea culpa, aucune démission ou départ dans la dignité. Stoïques, rien ne semble les toucher, les atteindre. Pis encore, ils sont toujours là pour promettre réformes et transparence. Peut-on faire du neuf avec de l'ancien? Peut-on imaginer un seul instant que des ex-membres du RCD peuvent encore faire quelque chose pour notre sport? Saïd Lassoued, a, lui au moins, eu la décence de partir et le courage de démissionner sans plus chercher à intervenir dans la vie de son club de toujours. Un geste noble et significatif. Pourquoi ne lui a-t-on pas emboîté le pas? Pourquoi ne pas avoir laissé aux urnes le soin de dessiner l'avenir? Tout le monde reste accroché à sa maudite chaise, faisant fi d'une véritable politique sportive, des résultats et de la… révolution qui, nous l'espérons bien, emportera tout sur son passage.