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Le plus beau match !
Nouveau président de l'Etoile—Quel profil?
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 04 - 2011

Le pays a gagné le droit à la liberté, les supporters de l'Etoile ont le droit à la démocratie
Dans trois mois, le rideau tombera sur les différentes compétitions sportives dans notre pays, toutes disciplines confondues, et on se dirigera vers la tenue des assemblées générales électives. Comme l'exige la révolution du 14 janvier. A Sousse comme ailleurs, on aura les yeux rivés sur ce rendez-vous électoral historique pour voir enfin naître un bureau directeur légalement et démocratiquement choisi par les adhérents de l'Etoile. Il était temps que l'on mette un terme à plus de 50 ans d'un véritable diktat d'une personne, d'une famille ou d'un clan politiquement ou financièrement (parfois les deux) dominant. C'est que parfois, on avait l'impression que les têtes changeaient. Mais ce n'était qu'illusion car on retrouvait derrière les mêmes personnes, les mêmes clans et les mêmes pratiques. La même exclusion des autres aussi.
Des candidatures en l'air...
Pourtant, aujourd'hui encore et à quelques encablures de cette échéance tant attendue, tout se fait en sourdine, et entre quatre murs comme s'il s'agissait d'une affaire d' Etat à garder jalousement pour le jour " J " et les secrets de Polichinelle car les rumeurs ne manquent pas et les noms des futurs ou potentiels candidats circulent partout. On cite au passage Jalel Krifa, qui, par le passé, avait occupé le poste de vice-président sous l'ère de Moëz Driss ( 2006- 2009 ) et qui n' a jamais caché son ambition dévorante. On cite également le nom de Slaheddine Ben Ahmed, un hôtelier qui aurait des liens de parenté avec la famille Driss dont l'histoire depuis 1956 a été toujours confondue à celle de l'Etoile. Faut-il, en effet, rappeler que la présidence du club a souvent tourné dans le giron des Driss avec Ali Driss de 56 à 59 puis de 60 à 61, ensuite avec Othmane Jenayeh, le gendre du premier mécène de l'Etoile Mhammed Driss de 1993 à 2005 et tout récemment Moez Driss de 2006 à 2009.
Un troisième nom revient également avec insistance, celui de Husseine Jenayeh. Un jeune ambitieux qui s'initie à la responsabilité avec l'équipe dirigeante présidée par le Dr Hamed Kammoun et qui pourrait coiffer tout le monde et prendre ainsi le témoin de son père Othman.
Le renouvellement de la candidature de l'actuel président, le Dr Hamed Kammoun, n'est pas à écarter non plus.Mais objectivement parlant, cela dépendra du bilan sportif et de la section de football de la saison en cours.Au cas où l'équipe première remporterait un titre , tout plaiderait en faveur de cette hypothèse et l'encouragerait peut-être à reprendre cette expérience à la tête du club où il avait évolué en tant que joueur et où il avait assumé des responsabilités au sein des comités directeurs précédents.
Mis à part ces noms, les échos qui nous parviennent d'ici et là ne font pas état d'une véritable opposition qui s'est manifestée, fût-ce pour animer la campagne électorale estivale du côté de "Boujâfar".A moins que les jours à venir ne nous réservent quelques surprises et donnent lieu à des rebondissements spectaculaires.
Des avis partagés, des réflexions à méditer
Pour élargir le débat sur ce sujet d'actualité et sonder les opinions des différentes composantes et ramifications sportives de l'Etoile du Sahel, nous avons été demander leur avis à d'anciens présidents, celui de l'actuel, le Dr Hamed Kammoun, mais aussi d'anciens joueurs et de quelques supporteurs sur le profil du futur président et sur les modalités de son élection en fonction de la nouvelle conjoncture politique et sociale de la Tunisie libre au lendemain de la révolution. Le sondage a débouché sur une mosaïque d'attitudes et de positions parfois diamétralement opposées.
Anciens présidents : continuité, diplomatie et... mutisme
Sur un sujet pareil, il est indiqué de tâter le terrain auprès des anciens présidents étoilés qui , du temps de la dictature et de l' hégémonie du parti politique unique un demi - siècle durant, n'étaient jamais passés par les urnes, mais avaient été tout simplement "désignés" à leur poste et bénéficié de l'appui inconditionnel des autorités qu'ils leur rendaient bien. Interrogés sur leur idée de l'avenir du club appelé à vivre une première expérience démocratique par la tenue d'une assemblée générale réellement élective, leurs réponses ont été plutôt équivoques.
Pour Hamadi Mestiri , qui avait pris la succession du Dr Hamed Karoui durant deux mandats ( 1984 - 1988 et 1990 - 1993 ), il estime que les élections sont inévitables." Mais je pense que le nouveau candidat pour la présidence doit bénéficier de l'aval et du consentement du comité des sages ", tient - il à préciser.
Me Abdeljelil Bouraoui, qui avait lui aussi assuré deux mandats à la tête du club ( 1981 - 1984 et 1988- 1990 ), a été plus tranchant sur ce sujet."Il n'est plus question que les scénarios précédents se reproduisent.Il faut se mettre dans l'esprit que l'idée de l'homme indispensable n' a plus sa raison d'être.Dans ce sens, je me rappelle encore la pertinente réplique du Général Charles De Gaulle qui avait dit que le cimetière est rempli de gens irremplaçables. Cela ne devrait pas nous empêcher de continuer à travailler. En d'autres termes, la présidence de l'Etoile ne devrait plus être l'apanage d'une minorité élitiste. Laissons pour une fois les urnes dire leur mot", martèle-t-il.
Quant à Othman Jenayah qui avait eu la part du lion en matière de présidence de l'Etoile de 1993 à 2006 ( il vient en seconde position derrière le Dr Hamed Karoui qui avait présidé l'Etoile de 1961 à 1983), il a déclaré que polémiquer sur un sujet pareil en cette conjoncture difficile n'était pas opportun." Il faudrait plutôt serrer les rangs et soutenir l'équipe dirigeante actuelle pour relever les défis, résoudre les difficultés matérielles qui entravent la bonne marche du club et reporter la discussion sur les élections du nouveau président à plus tard " , a - t - il remarqué.
Moëz Driss qui avait pris le pouvoir de 2006 à 2009 a préféré ne pas s'immiscer dans ce débat et garder le silence."J'aimerais bien rester à l'écart de ce tumulte.Il y a d'autres dirigeants à l'Etoile forts de leur longue expérience qui sont mieux placés que moi pour s'exprimer sur ce sujet", a - t - il indiqué
Le Dr Hamed Kammoun : "C'est la légitimité démocratique qui tranchera"
Pour que le tour de table soit complet, il fallait passer du côté du Dr Hamed Kammoun, le président en exercice, pour connaître sa position sur ce débat qui alimente actuellement les débats à Sousse et en Tunisie. En toute sérénité, il considère que l'on a tendance à soulever une tempête dans un verre d'eau, et ce, tant que les règlements généraux qui régissent les associations sportives dans le pays n'ont pas été amendés.Dans cet ordre d'idées, il précise: " Pour le moment, personne n'est habilité à opérer la moindre révolution, le moindre changement.Il faut continuer à respecter les textes juridiques en vigueur.Cela ne veut pas dire que je m' y oppose. Il faudrait attendre que le conseil constitutionnel soit élu et que le nouveau gouvernement soit installé pour penser à la réforme de la réglementation du sport en Tunisie.Pour cette raison, tous ceux qui parlent maintenant de conseil d'administration ou de société anonyme et d'actionnaires au sein des clubs sont en train d'anticiper.Tout ce programme est bien beau, mais à condition d'être légalisé.
Revenons au sujet-clé du débat qu'est l'élection du futur président de l'Etoile ou d'un autre club. Disons que par le passé, il y avait dépôt de candidatures avant la tenue des A G. Mais la hiérarchie politique, régionale et locale arrivait toujours à trouver à un compromis qui plaçait un seul candidat à la course.Ce qui va changer cette année, c'est qu'aucune autorité ne va plus intervenir pour imposer ou pour dissuader tel ou tel candidat. Il y aura certainement des candidats d'ici la tenue de l'A G élective (qui se tiendra vraisemblablement dans la seconde moitié du mois de juillet).Ce dont je suis profondément convaincu, c'est que les électeurs vont certainement choisir la personne qui bénéficie le plus de crédibilité et de légitimité. L'électeur étoiliste tranchera en faveur du candidat qui répondra au moins à quelques critères comme le fait d'avoir fait une carrière sportive au sein du club, d'avoir assumé quelques années de responsabilité, d'avoir été un donateur et bienfaiteur pour le club ou d'avoir supporté avec fidélité et loyauté ses couleurs. Franchement, je n'imagine pas un autre profil qui puisse recueillir un consensus pareil. Cela est valable pour tous les clubs et non spécifiquement à l'Etoile.Quoi que l'on dise, personne ne peut discuter la légitimité historique d'un Chétali ou d'un Jenayah.Pour toutes ces raisons , je persiste à croire que les supporteurs vont sans la moindre pression faire prévaloir la raison, la démocratie et la transparence.", conclut - il.
Les anciens joueurs : transparence, intérêt suprême du club et charisme
Par souci d'objectivité, nous avons essayé d'interroger trois anciens joueurs appartenant à trois disciplines sportives différentes.
Raouf Ben Amor, le footballeur des années 60, estime que la transparence en matière de gestion financière devrait être la première qualité du futur président de l'Etoile.Tawfik Bouzgarrou, un ancien basketteur, renchérit sur ce point de vue en disant qu'en plus de la probité, le futur président de l'Etoile devrait posséder du charisme et surtout avoir fait preuve de loyauté envers les couleurs du club.Nabil Fattahallah, un ancien handballeur, a été plus catégorique."Peu importe la couleur du futur président.L'important c'est qu'il mette l'intérêt du club au-dessus de toute autre considération. Il est temps que les anciens vampires quittent la scène et laissent la voie aux mains propres.Il faut dès à présent être vigilant quant aux éventuelles magouilles des éternelles "chauve-souris" qui peuvent "fausser" leur campagne électorale par les moyens les plus frauduleux et les plus bas en achetant la conscience des électeurs par la mise en vente en cachette des cartes d'adhésion" , a - t - il souligné.
Supporters : le temps des allégeances est révolu
Qu'il soit jeune, vieux, intellectuel, simple ouvrier ou abonné du virage des "Ultras, le supporteur de l'Etoile, comme tous les Tunisiens ulcérés par tant d'années de dictature, d'oppression et de répression, a pris part au grand soulèvement populaire qui avait amené la chute de l'ancien régime et avait conduit à la reconquête de la liberté le 14 Janvier dernier. Ce supporteur est devenu plus que jamais conscient que la gestion des associations sportives ne devrait pas être à l'écart de ce souffle libre et démocratique et que la remise en cause des anciennes pratiques tyranniques et d'appropriation des clubs par les hommes puissants et proches du régime est l'une des revendications populaires les plus urgentes.Ce sentiment d'indignation, de rupture définitive avec le passé glauque, de nécessité d'assainir les clubs et d'instaurer de nouvelles traditions démocratiques était perceptible chez la plupart des personnes apostrophées.Elles étaient toutes assoiffées de s'exprimer et de délier la langue après tant d'années de censure, de frustration et de marginalisation.
Anouar Fani, un historien universitaire ne s'est fait pas prier pour rappeler que tous les bureaux directeurs précédents avaient travaillé dans l'opacité et avaient cultivé la politique du président vénérable et idolâtré qui faisait la pluie et le beau temps."Le peuple en a marre des fantoches et des vassaux au seigneur. Ils se prenaient pour des intouchables.Il suffisait de leur faire le moindre reproche pour que le crime de lèse-majesté soit hautement clamé.Que les supporteurs aient pour une fois l'occasion de donner leur voix à celui qu'ils plébiscitent", a - t - il martelé.
Habib Ajimi, avocat, n' y va pas par quatre chemins et déclare qu'il est outré par cette tradition qui faisait des fortunés de la région et des fidèles du régime politique les seules habilités à détenir les rênes des associations sportives."Est - ce une épée de Damoclès qui devrait être éternellement suspendue au-dessus de nos têtes ? La Révolution du 14 janvier est un mouvement de jeunesse.Alors, donnons aux jeunes le témoin et la chance de travailler et de diriger le pays. Par ailleurs, il est honteux de se taire sur les pratiques louches et suspectes des anciennes équipes dirigeantes en matière de gestion financière.Levons le voile sur des dossiers longtemps enterrés dans les tiroirs.Un audit interne devrait être mis en place pour déterrer ces dossiers et les examiner afin que les personnes fautives ne restent pas impunies."
Mohamed Ali Bouraoui, un autre avocat, va dans le même sens que son collègue, en précisant que le mouvement est irréversible et qu' il n'est plus permis d'accepter un président nommé par une instance politique donnée."Il faut adopter l'âme de la révolution du 14 janvier.Pour cela, il est urgent de revoir la réglementation afin de fixer de nouvelles conditions d'éligibilité dans le but de barrer la route aux candidats qui auraient d'autres finalités que celles de servir l'intérêt du club.Une fois les élections faites, le président élu devrait travailler en collégialité pour ne pas s'approprier la décision et le pouvoir absolu. En parallèle du travail collégial, de cette concertation et de responsabilité partagée, il est impératif d'instaurer une nouvelle structure juridique chargée de contrôler strictement la gestion financière du B D élu", a - t - il insisté.
Le débat est lancé et le décor planté. Croisons les doigts.


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