• Création de 400 emplois, octroi de subventions allant de 5.000 à 40.000 dinars et lancement de 60 projets à Kasserine et Mahdia Le programme intégré migration et développement en Tunisie (Imad), mené par l'Organisation pour les migrations (OIM) dans le gouvernorat de Kasserine et de Mahdia, a permis la création de 400 emplois et la réalisation de plus de 60 projets dans ces deux régions grâce à l'octroi de subventions allant de 5.000 à 40.000 dinars. Il a aussi contribué à la formation de 150 cadres opérant dans des entreprises, des associations, des institutions publiques et l'élaboration de stratégies et plans d'entrepreneuriat, de développement et de réseautage. Par ailleurs, près de 376 jeunes promoteurs et ressortissants tunisiens ont bénéficié, dans le cadre de ce programme, de journées d'information sur les opportunités d'investissements en Tunisie et les activités et projets futurs qu'ils peuvent créer dans le pays. Il s'agit aussi de faire participer plusieurs jeunes originaires de ces deux gouvernorats, qui enregistrent une forte dynamique migratoire, à des rencontres internationales sur les raisons de la migration et les solutions optimales pour réduire le phénomène de l'émigration clandestine. Le programme, qui a démarré en 2009 et cofinancé par l'OIM, l'Union européenne et le gouvernement italien, a pris fin hier, dans le cadre d'un colloque organisé à Gammarth par le ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, en présence des experts de l'OIM et de bénéficiaires du projet. Maîtriser les flux migratoires M. Naceur Gharbi, ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, a indiqué que la question de la migration n'est plus posée seulement en termes d'échanges, elle suscite aujourd'hui de nombreux autres facteurs liés aux coûts et bénéfices des pays émetteurs et récepteurs. Il a précisé que la gestion des flux migratoires nécessite la coordination des efforts entre les pays des deux rives de la Méditerranée et exige le renforcement des liens institutionnels, des échanges et du dialogue entre les structures et acteurs concernés dans les pays du Sud et du Nord chargés de la question. Il a fait remarquer que la Tunisie a appelé à maintes reprises à lier ce phénomène aux besoins de développement et la nécessité de réduire les disparités dans la région, tout en tenant compte des intérêts réciproques des pays d'accueil et pays d'origine, ainsi que des migrants eux-mêmes. Le ministre a mis l'accent sur le souci de la Tunisie de défendre les intérêts de ses ressortissants et de les aider à s'intégrer dans les pays d'accueil, rappelant que plusieurs incitations financières et réglementaires ont été mises en place pour les encourager à investir en Tunisie et tirer profit de leur expertise. De son côté, Mme Carmela Godeau, directrice régionale adjointe à l'OIM, a indiqué que ce programme vise à soutenir les efforts de la Tunisie pour développer et promouvoir des capacités locales dans les zones favorables à l'émigration, à travers des schémas innovateurs de microfinancement, la formation pour la réalisation de coopératives, la facilitation de la création de joint-ventures et l'association des ressortissants tunisiens au processus de développement local. Elle a affirmé l'engagement de l'OIM à continuer à coopérer avec le gouvernement tunisien pour faire face aux défis croissants de la migration, soulignant que la migration et l'intégration sociale des migrants constituent un enjeu partagé qui nécessite une approche stratégique visant à renforcer les avantages de ce phénomène pour tous les partenaires. Lutte efficace contre l'émigration clandestine M. Antonello De Riu, premier conseiller à l'ambassade d'Italie en Tunisie, a souligné que son pays est engagé depuis plusieurs années à côté de la Tunisie dans la gestion migratoire dans une double perspective fondée sur l'aide au développement socioéconomique et l'identification des moyens d'appuyer la gestion concertée des flux migratoires et la lutte contre l'émigration clandestine. Les participants ont été unanimes à souligner que la mobilité des travailleurs migrants constitue un élément clé de la mondialisation et exerce une influence considérable aussi bien pour la croissance des économies européennes à travers la compensation du déficit du marché de l'emploi que des économies maghrébines par le biais de la réduction de la pression sur les marchés de l'emploi. Toutefois, ils ont précisé que nombre des travailleurs migrants et travailleurs «saisonniers» continuent de faire face à des difficultés dans beaucoup de parties du monde, à de mauvaises conditions de travail et à diverses formes d'abus et de discrimination. A noter que la communauté tunisienne établie à l'étranger a atteint en 2009 environ 1.057.797 personnes dont 48,5% ont moins de 25 ans. Près de 83% des ressortissants tunisiens à l'étranger sont installés en Europe, en particulier en France, en Allemagne et en Italie.