TUNIS, 22 mars 2010 (TAP) - Le programme intégré migration et développement en Tunisie (IMAD), mené par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans le gouvernorat Kasserine et de Mahdia, a permis la création de 400 emplois et la réalisation de plus de 60 projets dans ces deux régions grâce à l'octroi de subventions allant de 5000 à 40 mille dinars. Il a aussi contribué à la formation de 150 cadres, opérant dans des entreprises, des associations , des institutions publiques et l'élaboration de stratégies et plans d'entreprenariat, de développement et de réseautique. Par ailleurs, près de 376 jeunes promoteurs et ressortissants tunisiens ont bénéficié dans le cadre de ce programme de journées d'information sur les opportunités d'investissements en Tunisie et les activités et projets futurs qu'ils peuvent créer dans le pays. Il s'agit aussi de faire participer plusieurs jeunes originaires de ces deux gouvernorats, qui enregistrent une forte dynamique migratoire, à des rencontres internationales sur les raisons de la migration et les solutions optimales pour réduire le phénomène de l'émigration clandestine. Ce programme, qui a démarré en 2009 et co-financé par l'OIM, l'Union européenne et le gouvernement italien, a pris fin lundi, dans le cadre d'un colloque organisé à Gammarth par le ministère des affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l'étranger, en présence des experts de l'OIM et de bénéficiaires du projet. M.Naceur Gharbi, ministre des affaires sociales ,de la solidarité et des tunisiens à l'etarnger a indiqué que la question de la migration n'est plus posée seulement en termes d'échanges, elle suscite aujourd'hui de nombreux autres facteurs liés aux coots et bénéfices des pays émetteurs et récepteurs. Il a précisé que la gestion des flux migratoires nécessite la coordination des efforts entre les pays des deux rives de la méditerranée et exige le renforcement des liens institutionnels, des échanges et du dialogue entre les structures et acteurs concernés dans les pays du Sud et du Nord chargés de la question. Il a fait remarquer que la Tunisie a appelé à maintes reprises à lier ce phénomène aux besoins de développement et la nécessité de réduire les disparités dans la région, tout en tenant compte des intérêts réciproques des pays d'accueil et pays d'origine ainsi que des migrants eux- mêmes. Le ministre a mis l'accent sur le souci de la Tunisie de défendre les intérêts de ses ressortissants et de les aider à s'intégrer dans les pays d'accueil, rappelant que plusieurs incitations financières et réglementaires ont été mises en place pour les encourager à investir en Tunisie et tirer profit de leur expertise. De son coté, Mme Carmela Godeau, directrice régionale adjointe à l'OIM, a indiqué que ce programme visait à soutenir les efforts de la Tunisie pour développer et promouvoir des capacités locales dans les zones favorables à l'émigration, à travers des schémas innovateurs de micro financement, la formation pour la réalisation de coopératives, la facilitation de la création de joint-ventures et l'association des ressortissants tunisiens dans le processus de développement local. Elle a affirmé l'engagement de l'OIM à continuer à coopérer avec le gouvernement tunisien pour faire face aux défis croissants de la migration, soulignant que la migration et l'intégration sociale des migrants constituent un enjeu partagé qui nécessite une approche stratégique visant à renforcer les avantages de ce phénomène pour tous les partenaires. M.Antonello De Riu, premier conseiller de l'Ambassade d'Italie en Tunisie, a souligné que son pays est engagé depuis plusieurs années à coté de la Tunisie dans les gestions migratoires dans une double perspective fondée sur l'aide au développement socioéconomique et l'identification des moyens d'appuyer la gestion concertée des flux migratoires et la lutte contre l'émigration clandestine. Les participants ont été unanimes à souligner que la mobilité des travailleurs migrants constitue un élément clé de la mondialisation et exerce une influence considérable aussi bien pour la croissance des économies européennes à travers la compensation du déficit du marché de l'emploi que des économies maghrébines par le biais de la réduction de la pression sur les marchés de l'emploi. Toutefois, ils ont précisé que nombre des travailleurs migrants et travailleurs « saisonniers » continuent de faire face à des difficultés dans beaucoup de parties du monde, de mauvaises conditions de travail à de diverses formes d'abus et de discrimination. A noter que de la communauté tunisienne établie à l'étranger à atteint en 2009 environ 1057 797 personnes dont 48,5% moins de 25 ans. Près de 83% des ressortissants tunisiens sont installés en Europe, en particulier en France, Allemagne et Italie.