Le tourisme tunisien traverse une période critique et les sonnettes d'alarme ont déjà été tirées. Normal. Bien plus, cela n'effraye que les impatients, car ce n'est qu'un nuage d'été, après les troubles qui ont secoué le pays du sud au nord. Par delà, l'on a vraiment de quoi espérer ou plutôt de quoi assurer à notre tourisme la relance escomptée. Sachant que les atouts n'y manquent guère. Cela dit, l'on dispose d'une infrastructure aussi bien respectable que fiable. Ajoutons que le pays jouit d'une notoriété allant crescendo depuis la révolution du 14 janvier. Ce qui drainera sans aucun doute des touristes de partout, en quête de découverte de ce petit bout du monde qui a fait parler de lui en Chine et en Inde et ne cesse de fasciner la planète par la grandeur de son peuple. Voilà un avantage dont il faut savoir profiter pour cibler le haut de gamme et doper les recettes d'un secteur vital. De ce fait, la plaisance serait une véritable opportunité du secteur touristique, tant en matière d'emploi que d'aménagement du territoire et d'apport de richesses. Il convient donc de créer des conditions attractives pour l'accueil des plaisanciers. Bref, on peut compter sur la plaisance pour sauver la saison. Etant donné que les six ports de plaisance de Sidi Bou Saïd, de Tabarka, de Bizerte, de Hammamet, de Sousse et de Monastir n'accueillent que 1% de la flotte maritime qui sillonne la Méditerranée chaque année (300 mille bateaux de plaisance), il faut reconnaître une flagrante faiblesse de la compétitivité de la destination tunisienne. En effet, la capacité d'accueil de nos ports est estimée à 2.060 anneaux. Un chiffre en deçà du minimum requis pour le développement de cette filière. Puis, il faut dire que la majorité de nos ports de plaisance s'avère, faute de bon aménagement, des espaces isolés en manque d'animation. Or, pour séduire des touristes touchant le haut de gamme, on n'a qu'à mettre en valeur les spécificités et l'originalité de son territoire, améliorer les structures portuaires du point de vue technique et assurer un accès souple et agile aux villes proches. Par ailleurs, le rôle du port de plaisance comme outil de développement d'une politique touristique locale est encore sous-estimé par les différents acteurs du développement touristique et de la plaisance. Sinon, comment expliquer l'absence de produits artisanaux et de spectacles typiques dans ces ports ? Comment pousser les plaisanciers à dépenser davantage en Tunisie sans leur présenter ce qu'on a de plus authentique ?