• Au terme du premier trimestre de 2011, le volume des exportations de biens a diminué de 26,5%, par rapport à la même période de l'année précédente. • Le taux de couverture a atteint 79,2 % et peut s'améliorer au cours des mois à venir si le rythme des ventes à l'extérieur s'améliore. Cette période transitoire n'a pas été favorable à la promotion de nos exportations. En effet, les entreprises tunisiennes opérant dans divers secteurs n'ont pas pu retrouver le rythme habituel de vente sur les marchés extérieurs, et ce, pour plusieurs raisons. Les événements pré et post-révolution ont mis à genoux plus d'une unité de production. Certaines unités ont été tout simplement incendiées ou endommagées, ce qui a eu pour conséquence l'arrêt de la production et la fermeture de l'entreprise qui faisait pourtant travailler des milliers de travailleurs, toutes catégories confondues. En fait, le nombre des chômeurs n'a cessé d'augmenter suite à la fermeture de ces unités, ce qui a obligé le gouvernement par intérim à chercher des solutions en vue de placer le nombre impressionnant des jeunes sans travail, dont certains sont diplômés de l'enseignement supérieur, des travailleurs venant de Libye pour fuir les combats et une main-d'œuvre locale en chômage technique. Tout cela pour dire que quand l'exportation va, l'économie est en bonne santé. Les entreprises sont dépendantes dans une large mesure – surtout celles qui sont totalement exportatrices – des marchés extérieurs et particulièrement du marché européen qui est notre premier partenaire. Manque à gagner important en devises Déjà, avant même la révolution, certaines entreprises avaient du mal à commercialiser leurs produits sur le marché européen vu la diminution de la demande due à la crise économique et financière. Certes, certains secteurs sont plus touchés que d'autres dans cette crise qui a affecté le commerce international. Les quotas conclus entre les exportateurs tunisiens et leurs partenaires européens n'ont pas pu être totalement honorés à cause de l'arrêt même temporaire des activités des ports, de l'absence des travailleurs et de l'endommagement des unités productives. Et dire que des mesures ont été prises pour inciter les entreprises à augmenter leurs ventes à l'étranger et à renforcer leur compétitivité. Pendant quelques jours, tous les chiffres du commerce extérieur ont été revus à la baisse, ce qui constitue un manque à gagner important en devises pour le pays, pourtant appelé à effectuer plusieurs dépenses d'ordre social, économique, voire politique (soutien d'une cinquantaine de partis politiques qui ont eu leur visa). Dommage que les entreprises tunisiennes n'ont pas pu profiter d'une conjoncture considérée comme favorable dans la mesure où elle se caractérise par une augmentation des prix de plusieurs produits de consommation courante. Au terme du premier trimestre de 2011, le volume des exportations de biens a diminué de 26,5%, par rapport à la même période de l'année précédente. Ce résultat est imputé essentiellement à la forte régression du volume des exportations durant le mois de mars 2011, comparé au mois de mars de l'année 2010, soit une diminution de 41,9%. Heureusement que la hausse des prix à l'exportation a permis de sauver un peu la mise, puisque la valeur des exportations a augmenté de 10,3% par rapport au premier trimestre 2010. Cependant, une baisse de 7 % en valeur a été enregistrée en comparaison avec le 4e trimestre 2010. Concernant le volume des importations, une diminution de 15,3% a été enregistrée au terme du premier trimestre 2011 contre une baisse de 7% à la fin du mois de février 2011. La hausse des prix sur le marché extérieur a eu ses effets également sur les importations. Cette augmentation de 20% a eu pour conséquence une évolution de la valeur des importations au terme du 1er trimestre 2011 de 1,7% par rapport au premier trimestre de 2010 et a baissé de 10,3 % par rapport au dernier trimestre 2010. Compte tenu de ces résultats, le taux de couverture a atteint 79,2 %. L'espoir demeure permis pour l'amélioration de la situation des exportations au cours du reste de l'année à condition que la machine productive reprenne son rythme de travail habituel (voire plus) pour essayer de compenser un tant soit peu les pertes enregistrées. Les partenaires européens ne doivent pas tenir compte du retard constaté au cours de la dernière période car les entreprises tunisiennes n'en sont pas responsables. Ce contretemps peut être considéré comme une force majeure qui a empêché plus d'une entreprise d'honorer à temps ses engagements vis-à-vis de ses partenaires.