On est venu voir l'Etoile et on a vu le Club Sportif d'Hammam-Lif Avant de parler de tactique, de technique, de coaching, de résultat et de prestation des joueurs, il y a lieu de rappeler l'image de fin de match qui a vu le public étoilé réserver une belle ovation aux vainqueurs et aux vaincus à leur sortie du terrain. Une image qui a énormément manqué par le passé récent à nos arènes sportives et qui nous réconcilie réellement avec les vertus du sport et ses nobles valeurs de compétition loyale et d'émulation saine. Ce sont peut-être là les prémices prometteuses d'une nouvelle ère dans notre Tunisie libre et démocratique, les fruits de la Révolution de la jeunesse du 14 janvier dernier.Une belle et encourageante attitude saluée comme il se devait par le coach des "Verts", le Serbe Dragan, dans sa déclaration d'après-match : "D'abord, je ne vais pas parler de football, mais je voudrais bien saluer le comportement exemplaire du public local et son attitude respectueuse envers notre équipe.Tout au long du match, il n'a cessé de pousser ses couleurs avec passion, enthousiasme et ferveur. Une fois les 90 minutes terminées, il a rendu un bel hommage aux 22 acteurs dans les belles règles du... sport", a-t-il souligné. Pourvu que ça dure! Dragan Cevtkovic : "La trêve a nivelé les valeurs" Passons à l'analyse de cette partie pour dire que le vieil adage qui disait dominer n'est pas gagner s'est encore bel et bien confirmé. L'Etoile a eu beau conserver le ballon, multiplier les essais, se créer les meilleures occasions, harceler l'arrière-garde adverse, elle a fini par mordre la poussière sur la seule erreur défensive commise. D'ailleurs, l'entraîneur Dragan y consent entièrement : "Nous n'avions pas d'autres alternatives que défendre et subir face à un adversaire de gros calibre qui évolue de surcroît à domicile et qui est appelé à faire le jeu et à provoquer des situations dangereuses. Nous étions très chanceux de concrétiser la seule occasion qui nous avait été offerte.Cela montre une fois de plus que celui qui a la maîtrise du ballon n'est pas forcément le vainqueur potentiel. Dans mes réunions d'avant-match, j'avais dit aux joueurs que l'Etoile du 16 avril ne sera pas celle qui avait balayé l'Espérance de Tunis le 4 janvier dernier.Si c'était la même copie, nous aurions davantage souffert.A cause de cette longue trêve, les valeurs sont nivelées.C'est une nouvelle saison qui redémarre. Nous avons pratiquement le même rythme et les mêmes repères.Pour toutes ces raisons, je leur ai demandé de jouer sans complexe.Le message a été reçu. Les consignes ont été appliquées.La réussite a été de notre côté. On est très content de ce résultat", a-t-il confié. Mondher Kbaier : "Par cette défaite, nous avons certainement causé du mal à beaucoup de gens" A l'opposé, c'était la consternation dans le camp étoilé après ce revers essuyé à domicile."On n'est jamais mieux trahi que par les siens", devaient se dire beaucoup de joueurs étoilés après le but assassin réussi par un des leurs, Eric Asamoah Fripong, connu sous le pseudonyme de Karikari, prêté pour une saison aux Hammam-Lifois.Mais en réalité, ils n'ont qu'à s'en vouloir à eux-mêmes pour avoir galéré tout au long du match, pour avoir cafouillé à l'approche des buts adverses et pour avoir peut-être sous-estimé leurs adversaires du jour.Une défaite fait toujours mal et c'est toujours le coach qui en paie les pots cassés et qui se voit mis à l'index.Sans être alarmiste, Mondher Kbaier n'en disconvient pas: "Je l'admets.C'est un résultat qui doit certainement dépiter pas mal de gens.Je suis vraiment désolé pour ce grand public qui nous a portés à bout de bras, qui nous a soutenus jusqu'au bout.Nous l'avons déçu.Nous sommes tous redevables d'une rapide réhabilitation.Sincèrement, la chance nous a tourné le dos face au CSHL. Les joueurs ont terriblement manqué de réussite.Nous avons créé des situations dangereuses, mais dans les derniers duels où il fallait faire la différence, les joueurs ont manqué de percussion.Ensuite, plus le temps passait, plus le groupe doutait.Puis nous avons encaissé un but stupide qui a coupé l'herbe sous nos pieds.Depuis ce moment on était tombés dans la précipitation dans notre tentative de revenir dans le match à tout prix.C'était peine perdue face à un adversaire qui a un grand potentiel, un adversaire bien organisé et bien discipliné avec de surcroît un portier dans un grand jour qui avait effacé des buts tout faits.Bon, le fait est là.La défaite est consommée.A nous d'en tirer les meilleurs enseignements pour l'avenir.Nous avons un groupe de qualité qui a les ressources nécessaires pour rebondir et pour renaître de ses cendres.Tournons la page et projetons-nous vers les prochaines échéances", a-t-il martelé. L'art de la simplicité Ce que nous retenons finalement de ce débat, c'est que, techniquement, il fut très peu séduisant avec des déchets de part et d'autre et en particulier du côté étoilé avec des déceptions à la pelle.Nous pensons particulièrement à Lassâd Jaziri qui avait abusé du jeu individuel et a fait perdre à ses coéquipiers plusieurs aubaines de supériorité numérique.Lemjed Chéhoudi a, lui aussi, erré comme une âme en peine sur le terrain et ne savait pas où se placer par rapport au porteur du ballon.Dans de nombreuses situations, on sentait que l'on se gênait et que l'on se bousculait dans la surface de réparation. Danillo Bueno, sur qui portaient tous les espoirs, s'est trouvé très mal à l'aise face au marquage de zone que lui imposaient, tantôt Ahmad Harrane, tantôt Ahmed Hammi, et n'a pas bénéficié de l'espace nécessaire pour s'exprimer.Sur les balles arrêtées, son arme privilégiée, il n' a pas eu beaucoup de réussite. Dans le camp adverse, on doit parler de l'émergence de tout un groupe.Les tâches étaient bien réparties et les consignes claires.Tout le monde défendait et tout le monde veillait à une remontée rapide et réfléchie du ballon.Dans ce registre, les trois gauchers de la zone médiane : Ahmed Harrane, Mehdi Mezgheni et Hamdi Jbali ont fait étalage de la pureté du geste technique et d'une belle conduite de balle. Ahmed Hammi et Walid Messoudi, par leur expérience et par leur sens de l'anticipation et de la lecture du jeu, ont apporté de l'eau au moulin. Grâce à un entrejeu travailleur, compact et technicien, la défense hammam-lifoise adossée à un Anis Zitouni dans un jour de grâce et composée d'éléments saignants dans les duels à l'image de Slim Cissé et de Chamseddine Dhaouadi, a su tenir en respect la redoutable armada offensive étoilée. Bravo les banlieusards.