Enfant du club, il ne fait pourtant pas l'unanimité autour de lui Sa nomination à la tête de l'équipe a été contestée par une frange de la famille élargie de l'Espérance. Quoi de plus naturel : un footballeur est aussi un homme public et il est appelé à faire face à ses détracteurs et à la critique. C'est la règle de jeu. Lundi après-midi, nous sommes allés voir le coach de l'Espérance pour connaître son évaluation des faits, des résultats obtenus depuis sa prise de fonctions et sa réaction par rapport aux critiques qui fusent de partout à la moindre contre-performance. L'entraîneur "sang et or" a tout simplement refusé de nous parler ! On croyait pourtant que la communication était son point fort. C'est raté et bravo quand même… pour la victoire remportée face au CAB. D'autant qu'elle est venue à point nommé. Bravo aussi pour ses choix sur Bouazzi, Baghouli, Sameh Derbali et le jeune Driss M'hirsi. On aurait aimé parler football avec lui. Mais bon... Question d'affinités Et si l'entraîneur espérantiste préfère le silence, Riadh Bennour, président de la section football au sein de l'EST a bien voulu jouer le jeu. Pour le responsable "sang et or", il n' y a pas un problème Maâloul. Polémique, théorie du complot, spéculations... Qu'en est-il réellement? Riadh Bennour précise : "Je ne veux pas évoquer la théorie du complot. Je préfère plutôt parler football et intérêts du club. Il y a un fait que beaucoup ne prennent pas en considération dans la vie d'un club. Certains ne le savent pas, mais avez vous une idée de la décision la plus difficile à prendre ? C'est la nomination de l'entraîneur de l'équipe senior. Ce n'est pas le choix lui-même qui pose problème, mais plutôt l'adaptation entraîneur-joueurs. Dos Moraïs, qui remplissait largement les conditions pour entraîner n'importe quelle équipe en Tunisie, n'a pas réussi son passage à l'EST", rappelle le président de la section football et de poursuivre à propos de Maâloul : "Il y a une particularité quand on est un ancien joueur du club et qu'on débarque pour prendre une responsabilité administrative ou technique : on traîne son passé avec soi. Alors, comme tout enfant du club, Maâloul a des amis, mais ne peut pas avoir des affinités avec tout le monde. Et puis dans cette ère de démocratie, personne ne peut prétendre à l'unanimité", explique Riadh Bennour. Phase d'adaptation La première sortie officielle de Maâloul à Sousse a été ponctuée par une lourde défaite sur le score de 5-1. Une déconvenue restée en travers de la gorge des supporters et qui n'a fait que rendre la situation encore plus difficile pour le nouvel entraîneur "sang et or". Cette défaite a été suivie par des résultats en dents de scie : une large victoire à Radès en Ligue des champions face au modeste club béninois, l'AS Pac (5-0). Un adversaire qui a pris sa petite revanche à domicile en battant les protégés de Maâloul par un doublé. Puis retour à la compétition locale. Une reprise ponctuée par une victoire de 3-0 au détriment du CAB de Maher Kanzari. Elle intervient à point nommé, soit à une semaine de la confrontation contre les Sénégalais de Diaraf. Comment expliquer l'irrégularité des résultats? Riadh Bennour l'impute à "une phase d'adaptation. Je crois que Nabil a enfin trouvé la bonne formule. Il a tissé des liens avec les joueurs et ça se passe très bien. Toutefois, il ne faut pas que la victoire de samedi dernier nous induise en erreur", précise le responsable espérantiste. L'Espérance est-elle prête pour la suite de son parcours, notamment en Ligue des champions qui demeure l'objectif primordial du club? La réponse du responsable "sang et or" est réaliste : "Pour la période actuelle qui précède la phase des poules, l'effectif actuel est prêt et a les moyens d'atteindre les objectifs du club. Pour la suite, des renforts s'imposent. La solidarité du groupe est son point fort. Toutefois, on en fait un peu trop avec les critiques. N'a-t-on pas mis des réserves sur notre prestation lors de notre première sortie amicale face à l'OB, alors qu'un test sert à faire tourner l'effectif et à essayer des formules tactiques?", s'interroge-t-il. Une chose est sûre : la pression ne lâchera jamais Nabil Maâloul même s'il a gagné brillamment contre le CAB. Et ça, il doit composer et vivre avec. Sans rancune !