ATHENES (Reuters) — La Grèce veut une solution européenne à ses difficultés financières et attend des résultats positifs du Conseil européen de jeudi et vendredi, a déclaré hier son ministre des Finances, Georges Papaconstantinou. L'Allemagne et ses partenaires européens sont en désaccord au sujet de ce qu'il convient de faire face aux difficultés de la Grèce, dont la dette devrait dépasser 120% du produit intérieur brut (PIB) cette année. "La Grèce ne va pas au sommet de l'UE comme un mendiant. Il faut un mécanisme politique qui assure la stabilité de la zone euro et qui soutienne les efforts de chaque pays", a déclaré le ministre des Finances lors d'une conférence à Athènes. "Nous voulons une solution européenne." Georges Papaconstantinou n'est pas entré dans les détails de ce que pourrait être un soutien financier. "La chose la pire que l'on puisse faire avant un sommet est de faire des prédictions et des scénarios", a-t-il estimé. Il a réaffirmé la position du gouvernement selon laquelle la Grèce n'a pas de problème de financement sur les marchés de la dette mais qu'elle veut se financer à un coût beaucoup plus bas. Elle doit payer environ deux fois plus que l'Allemagne pour refinancer sa dette quand celle-ci arrive à échéance. Après les commentaires de Georges Papaconstantinou, cette prime s'est réduite sur les marchés. L'écart de rendement entre les emprunts grecs et allemands (Bunds) à dix ans s'est réduit à moins de 330 points de base, contre 344 points lundi en clôture. L'éventuelle aide coordonnée de la zone euro à l'assainissement des finances grecques ne sera pas assimilable à un renflouement, assure José Manuel Barroso, dans un entretien publié hier par le Financial Times. Pour la chancelière Angela Merkel, confrontée à l'hostilité de l'opinion publique allemande à toute aide en faveur de la Grèce, il n'y a pas lieu de discuter d'un quelconque dispositif lors du sommet européen puisque le gouvernement grec n'a pas demandé d'aide. Georges Papaconstantinou a confirmé des données publiées il y a deux semaines montrant que le déficit budgétaire avait été réduit de 77% sur les deux premiers mois de l'année, tandis que les recettes augmentaient de 13% et que les dépenses reculaient de 10%. Ces données font référence au seul déficit budgétaire. "Est-ce que cela signifie que cette très bonne tendance va se poursuivre sur les prochains mois ?", s'est-il interrogé. "Rien n'est certain mais nous partons d'une bonne base."