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La ville aux charmes irrésistibles
A TRAVERS LES REGIONS — SPECIAL MAHDIA
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 03 - 2010


«Lâchez tout, lâchez dada… lâchez vos espérances et vos craintes. Semez votre enfant au coin d'un bois. Lâchez la proie pour l'ombre, ce qu'on vous donne pour une situation d'avenir. Partez sur les routes». Au bonheur d'une vadrouille. De la capitale des Fatimides, port de l'âme où espoir et rêve voyagent avec le temps, s'émancipent et s'embrassent, commence le périple. Située dans le centre-est du pays pour couvrir 1,9% de sa superficie totale, Mahdia est limitée à l'est par la Méditerranée, sur des côtes étendues sur 70 km, au nord par les gouvernorats de Monastir et de Sousse et à l'ouest par le gouvernorat de Kairouan. Mais il y a deux manières pour comprendre Mahdia. L'une est de remonter dans sa riche histoire, se noyer dans ses rues, se perdre dans ses cours et ses palais, dans les plis sinueux de sa médina. L'autre est d'en prendre une vue d'ensemble. Une alvéole civilisationnelle Point de départ Tunis, il faut compter pas moins de deux heures et demie pour atteindre une cité balnéaire qui baigne dans la douceur. A l'accueil, des oliveraies s'étendent à perte de vue, à même de cacher l'horizon. Au fil des paysages défilant, des civilisations antiques qu'a connues la ville, ne subsistent que quelques traces, comme des cicatrices au cœur de la montagne. D'ailleurs, à en croire les historiens, Mahdia est tout d'abord un comptoir phénicien puis romain. Jemma, Aphrodisium, Cap Africa, telles étaient ses appellations successives au fil des années. En effet, diverses études et recherches en histoire des régions donnent à lire qu' un navire découvert au XXe siècle, à 5 km au large de Mahdia et par 39 mètres de fond, a permis de cerner au mieux l'âge des pierres de la ville. Son contenu d'œuvres d'art tels le buste d'Hermès et celui d'Aphrodite, entre autres, a fait l'objet d'une étude éclairante sur la date du naufrage. Comme l'avance un groupe de recherche en archéologie navale, il s'agit probablement d'un transport de matériel provenant de pillage ou d'une opération commerciale en provenance du Pirée vers 80-90 av.J-C. Par ailleurs, le règne des Fatimides sur Mahdia a véritablement commencé en l'an 910 avec le prince Obeid Allah El Mehdi suite à la lecture des étoiles de ses astrologues, qui voyaient la domination du signe du Lion, symbole de puissance. Ainsi, une ceinture fut construite autour de l'actuelle médina afin de veiller à la sécurité de la forteresse et de ses palais. Mahdia fut proclamée capitale des Fatimides le 20 février 921. Le Calife El Mansour Ibn El Kaim succéda à Obeid Allah El Mehdi en 934. Grâce à lui, la cité a été fortifiée en creusant d'imposantes tranchées. Mais éphémère sera la paix dans la cité. Abou Yazid El Khariji El Nakari (l'homme à l'âne), qui occupait la ville de Kairouan, impose un embargo de neuf mois sur la ville de Mahdia en 945. En 953, la ville a perdu son titre de capitale dû à l'établissement de sa nouvelle base à El Mansouria, suite à l'accès du Calife Ismaïl El Mansour au pouvoir. Devenus les maîtres incontestés du Maghreb, les Fatimides se sont, par la suite, orientés vers Le Caire où ils ont construit une nouvelle capitale en 969. Quelques décennies plus tard, les Béni Hilal qui ont envahi la Tunisie entre 1052 et 1057 ont redonné à Mahdia le titre de capitale. Les dangers ne cessaient pour autant de guetter Mahdia qui fut occupée par les forces normandes de Roger II en 1148, pour demeurer colonie latine durant 12 ans. Plus tard, vers 1160, ces mêmes Normands ont été chassés de la ville berbère par les Almohades, dirigés alors par Abdul Moumen Ibn Ali, devenu gouverneur. Nombreux furent les bouleversements. Mahdia demeura, néanmoins, une grande puissance militaire par ses remparts et son port punico-fatimide. Elle fut de nouveau détruite par les Hafsides qui l'avaient occupée en 1260 pour procéder à son réaménagement en 1360. Autre détail déterminant de l'histoire : les Espagnols ont encerclé Mahdia en 1509, à l'arrivée de Charles Quint, empereur d'Espagne, à Tunis. Les troupes maritimes espagnoles ont donc envahi Mahdia pour l'abandonner quatre ans plus tard après la destruction totale de ses remparts et son infrastructure. La ville s'est consécutivement vidée de sa population et n'a commencé à se repeupler qu'à l'arrivée des Ottomans. Lors de ce repeuplement, Grecs, Andalous, Albanais et Anatoliens s'étaient adjoints à la population locale. Les Français regagnèrent Mahdia en 1881 pour construire la première école en 1884. Telle est la part de l'histoire succinctement et sans focalisation sur les détails (faute d'espace). Reste à se noyer dans les artères et ruelles de la médina pour goûter aux délices d'une méditation sur ses joyaux architecturaux. Partout où le visiteur promène son regard, la vieille ville regorge de vestiges d'une valeur inestimable. Ses monuments épris d'histoire s'élèvent encore, défiant l'usure du temps pour raconter un passé glorieux. De la «Skifa Kahla» (vestibule noir) à la Grande Mosquée datant du Xe siècle et restaurée mille ans plus tard, en passant par la rue des tisserands de soie, l'œil n'a qu'à puiser dans une texture chromatique incandescente. Les nostalgiques et adeptes de contes relatifs au bon vieux temps n'auront qu'à se rendre au Café Gamra sis place du Caire, où chasseurs et pêcheurs se retrouvent à l'ombre des arbres entrelacés. Les plus âgés portent le nombre de leurs années comme des médaillons honorifiques sur leur poitrine. Sur les bords du port punique, construit par les Phéniciens et rénové par le prince fatimide Obeid Allah El Mehdi, pas loin de Borj El Kébir, forteresse érigée à la fin du XVIe siècle, encore appelée Kasbah, ils avouent qu'ils ont vécu. Et laissent entendre que la ville est à la fois bénie et protégée par des saints qui veillent à sa quiétude, à savoir Sidi Messaoud, Sidi Jaber et Sidi Ben Ghayadha, entre autres. Les plus jeunes d'entre eux prêtent oreille, fiers d'une telle gloire et d'une telle appartenance. Difficile de cerner toute la beauté de Mahdia, sans se rendre du côté de son café Sidi Salem et son cimetière marin. Des paysages face auxquels le cœur se met à nu. Au coucher du soleil, le boulevard donnant sur la Kasbah commence à s'animer de sa vraie vie. Avec un soleil du soir parcourant les vagues agitées et la colline d'à côté, le tableau s'annonce riche et mouvant. Le coup d'œil est fort beau. S'attabler à la terrasse du café Sidi Salem, déguster un thé à la menthe face à un paysage paradisiaque, est un plaisir inégalé. Mahdia est riche non seulement de son passé, de sa douceur, de son climat tempéré et de ses joyaux archéologiques, mais aussi et surtout de l'hospitalité et de la typicité de ses habitants. Dans le détail du rite social, lors du mariage, la fille mahdoise, de famille aisée ou non, doit porter le costume du trône, un habit de mariage féminin très dispendieux, étant fabriqué de fil d'or, de soie et de toiles fines. Une tradition à laquelle les autochtones sont attachés. C'est, à l'évidence, cette envoûtante typicité qui fait de Mahdia une perle sur le littoral tunisien. Et une ville «qui vole dans ses enfants comme l'arbre vole dans l'oiseau qui le quitte», un brave septuagénaire l'a dit tout en confiant que le présent de Mahdia est rassurant et son avenir s'annonce radieux.

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