La création du musée international du bélier, considéré comme n'existant nulle part ailleurs, a fait l'objet de pas moins de trois décennies d'efforts incessants, tenaces et persévérants, dans une optique historique, scientifique, archéologique et touristique. Nombre de pays amis, via leurs missions diplomatiques accréditées à Tunis, convaincus du sens et de la portée de cet établissement sur le plan touristique, ont participé activement à son enrichissement. Comme la Tunisie, ils ont également des traditions et des souvenirs étroitement liés à ce fabuleux animal. Le bélier a toujours constitué un fécond symbole unificateur de cultures différentes et universelles. Malheureusement, l'ancien régime a tout fait, par l'indifférence, l'équanimité et le détachement total qui les séparent de la réalité, pour l'éliminer du sol natal. Ils ont infligé à la direction du musée la pire des violences morales : celle du silence absolu. Leurs cordes vocales ont toujours été défaillantes, sauf pour les calomnies et les imputations mensongères au vu et au su de l'opinion publique, les mass-média et surtout au regard du corps diplomatique. Celui-ci, vu le manque de volonté politique de la part des autorités compétentes en la matière, a demandé aux responsables du musée la restitution des dons et legs qui étaient destinés à rendre le musée plus précieux, plus riche et plus attractif. A ce jour, il n'a cessé de se poser la question : «Par quel mystère la Tunisie ne se préoccupe-t-elle pas du prix et de l'importance que le musée mérite!…». Même les propos de M.Frédéric Mitterand, actuel ministre français de la Culture, qui disait : «Il ne faut pas priver le tourisme tunisien de s'enorgueillir du seul musée au monde dont il puisse vraiment se distinguer», n'ont pas eu l'heur d'être bien perçu et sérieusement appréhendés. Messieurs Azedine Beschaouch, Mehdi Haouas et Slim Chaker, responsables des destinées de la culture et du tourisme, ont reçu récemment les membres du comité directeur du musée. Tout en acceptant d'être à la tête du comité d'honneur, ils leur ont promis d'envisager une issue qui doit aboutir à la résurrection du musée et l'octroi d'un espace correspondant à ses aspirations. Sans verser dans l'hagiographie, on peut être sûr qu'il sera réellement consubstantiel avec l'animation du tourisme tunisien, actuellement en mal d'innovation et de diversification de son produit.