• Mise en place de programmes de recherche pour améliorer la production agricole en milieu intensif et extensif En 2007, la Banque nationale des gènes (BNG) prend ses fonctions et deviendra l'organe national habilité à conserver légalement le patrimoine génétique. En tout, plus de trente-huit mille accessions de ressources génétiques autochtones, dont 5.000 rapatriées des centres internationaux de recherche agricole, vont être identifiées, recensées et conservées dans des chambres froides. 66% sont des variétés de céréales et 17% des accessions de fourrage. Chaque accession a reçu un numéro d'inventaire et a été introduite dans une base de données numérique qui contient ses origines et ses caractéristiques phénotypiques et génétiques. Les recherches qui sont effectuées par la banque sur ces accessions permettent d'identifier les plus intéressantes en termes de rendement et d'adaptation aux conditions climatiquesles plus difficiles. «La valorisation de la diversité génétique est une piste qui s'offre aux chercheurs pour apporter des réponses aux agriculteurs», explique M'Naouer Djemali, directeur général de la BNG. Améliorer la reproduction chez les ovins de la race barbarine La race barbarine a fait l'objet de recherches, afin de déterminer le gène lié à la prolificité, permettant, ainsi, de multiplier le nombre d'ovins au sein des troupeaux prévus pour l'élevage intensif. A partir d'un échantillon de sang prélevé sur une femelle barbarine, il est possible de prédire si cette dernière va donner des naissances doubles ou multiples. Ainsi, les ovins destinés à l'élevage intensif peuvent être sélectionnés suivant leur performance. Afin d'exploiter ce résultat, la Banque juge intéressant de mettre en place, en collaboration avec l'Office de l'élevage et des pâturages, un programme de sélection des reproducteurs mâles et femelles basé sur la supériorité génétique. «Le système de contrôle de performance mis en place par l'Office doit être combiné aux méthodes dé génétique quantitative et à la biotechnologie, ce qui permettrait aux éleveurs d'améliorer leur production. Cette méthode représente un grand espoir pour les éleveurs qui ont mis en place des systèmes d'élevage intensif, dans la mesure où elle a des retombées positives sur la productivité numérique des troupeaux ovins», explique le directeur général. Diminuer la consanguinité chez la sicilo-sarde La Banque nationale des gènes s'est également intéressée à la brebis sicilo-sarde, la race unique de brebis laitière dans l'Afrique du Nord qui, depuis son introduction en Tunisie, a atteint 200.000 têtes en 1995, mais qui a failli disparaître en raison de la privatisation des coopératives, les investisseurs lui préférant la vache laitière. En 2003, une association d'éleveurs s'est formée à Béja pour sauvegarder cette race, dont le lait est utilisé pour la production de fromage. Mais les problèmes de consanguinité qui touchent cette espèce ont fini par se répercuter sur sa reproduction et sa performance. Afin d'améliorer le rendement de cette espèce, la banque a eu recours à la biotechnologie. Des échantillons de sang ont été prélevés sur de jeunes béliers reproducteurs, afin d'identifier les liens de parenté entre ces derniers. Les jeunes béliers qui ont des distances génétiques éloignées ont été identifiés pour être utilisés dans le même troupeau afin de minimiser l'impact de la consanguinité et améliorer la production laitière de cette race. Les résultats de ces recherches seront également mis à la disposition des éleveurs. Des variétés de céréales qui s'adaptent aux conditions de sécheresse Des recherches ont été, en outre, effectuées sur la diversité génétique de certaines variétés de céréales. cultivées dans les gouvernorats du Centre et du Sud. En 2008 et 2009, une prospection effectuée par la Banque des gènes a montré que les petits agriculteurs détiennent des variétés qui sont non seulement réputées pour leur qualité nutritionnelle mais qui, par ailleurs, présentent l'avantage de s'adapter à des conditions climatiques difficiles et de résister à certaines maladies. La banque a démarré, l'année dernière, un programme de réhabilitation de ces variétés afin qu'elles soient, vu leurs caractéristiques, cultivées sur tout le territoire. Des agriculteurs ont reçu 50 kilos de chaque variété. «Cette initiative peut servir d'exemple pour créer une association de producteurs de variétés autochtones et développer des produits du terroir. La première récolte aura lieu en juin».