Indépendamment de l'aspect sportif, la rencontre retour qui avait opposé le Club Africain au champion du Soudan coûtera cher à l'équipe tunisienne. En effet, les sanctions ne manqueront pas de pleuvoir. Il y aura forcément d'autres développements. Ceux qui avaient provoqué cet inacceptable grabuge ne savaient sans doute pas (apparemment c'était le dernier de leurs soucis) que les Clubistes pouvaient se retrouver qualifiés à la faveur du repêchage en faveur de la CCAfricaine. Passons. Ce qui nous intéresse, c'est bien la mise en place de "stadiers" qui n'ont pu tenir le coup. Pourtant, d'après ce qu'on avait assuré, la majorité venait d'un corps constitué, supposé connaître ce qu'est un mouvement de foule. Cela n'a pas été totalement le cas, puisqu'on a appris par la suite, que d'autres recrutés ont cédé leurs dossards pour permetrre à des intrus d'entrer et de participer activement au désordre.C'est là que les choses ont foiré… La mise en place des stadiers ne s'est pas avérée suffisante. Nous avions insisté sur le fait qu'étant donné l'évolution de la psychologie du spectateur, il fallait s'adresser à ceux qui avaient l'expérience, pour acquérir leur savoir-faire. Il fallait tout simplement faire évoluer une organisation qui n'a connu aucune évolution depuis des décades. Si nous posions la question à ceux qui ont connu l'organisation au bon vieux stade "Géo-André" dans les années cinquante et que nous leur demandions si l'organisation a évolué à Radès ou El Menzah, ils nous répondraient que rien n'a beaucoup changé. C'est le même système qui est appliqué: les billets sont mis en vente et achetés. Le détenteur du billet se rend au stade, y entre comme tous les resquilleurs qui occupent les meilleures places, pour créer le décalage énorme entre le taux de remplissage et la recette. Cette fois-ci, ce n'est pas la recette qui était en cause, mais évidemment la provocation et le désordre. Gageons que ceux qui ont été à la base de tout ce grabuge n'ont même pas eu à payer leur billet. C'est au niveau des portes que se situe la faille: 1-le portier-contrôleur devient le maître de la situation. 2-l'organisateur perd le contrôle de son spectacle et ne sait plus qui entre dans son stade, ni combien de personnes y sont entrées. Pensez-vous que dans n'importe quel stade européen les choses se passent de cette manière? Absolument pas. Car indépendamment du civisme qui dicte la conduite du spectateur, lequel paie sa place, l'organisateur contrôle chaque entrée par des moyens mécaniques qu'on peut très difficilement contourner. Le nombre des deuxièmes souches des billets correspond aux chiffres donnés par le système mis en place. Cela limite la resquille par la responsabilisation pleine et entière du contrôleur, secondé par un contrôle mécanique ou informatique strict. Il permet au club organisateur de garantir une recette conforme à la présence du public. Au niveau du contrôle du public lui-même, et depuis les premières alertes qui ont provoqué des dégâts humains et matériels énormes, un travail d'investigation a été fait avec l'aide des autorités compétentes. Cela a permis la mise à l'écart des fauteurs de troubles, qui sont désormais connus, fichés et interdits d'accès. Les abonnements facilitent ce contrôle, mais il n'y a pas que cela. Même le supporter occasionnel est repéré par les stadiers justement, lesquels jouent pleinement un rôle qui ne se limite pas à déchirer un billet ou à canaliser la foule. C'est le fruit de l'expérience, ce qui n'a pas été le cas samedi. Cela justifie l'intervention des gestionnaires de nos installations qui devraient faire évoluer la situation en adoptant des moyens plus appropriés. C'est donc tout un système à mettre en place, un savoir-faire que nous ne possédons pas et pour lequel nous devons agir. A ce propos, les prochains matchs de l'Equipe nationale se joueront-ils aussi à huis clos? N'est-il pas temps que les clubs qui utilisent les mêmes installations, lesquelles doivent évoluer sur le plan de l'infrastructure et des moyens de contrôle, se mobilisent pour faire un travail en commun? Que la fédération (hélas actuellement empêtrée dans ses problèmes internes) prenne les choses résolument en main!