Avec 12 petits buts en 19 rencontres, le CAB a battu son record d'inefficacité ! Il y a une énigme au CAB. Après une défense fébrile, voilà que l'on se rend compte que l'attaque n'est pas exempte de tout reproche. Avec douze buts marqués à l'issue de la 19e journée, le compartiment offensif du CAB est le plus faible de la Ligue 1. Et pourtant, à deux éléments près cette même équipe a fait des merveilles la saison passée. L'ex-attaquant des années quatre-vingt, Mondher Mokrani, réagit à cette situation pour le moins inquiétante et incompréhensible. Le champion 1984 tente d'apporter des débuts de réponse et de se projeter dans l'avenir. Les Cabistes sont bons derniers sur le plan offensif… Je suis estomaqué ! Une moyenne de 0,63 but par match, c'est indigne du CAB. On peut comprendre que les Bizertins puissent avoir des difficultés à marquer contre le CSS, l'EST ou encore l'ESS. Mais quand c'est le cas aussi face à d'autres qui ne se distinguent pas par leur rigueur défensive, voilà qui est étonnant. Cela d'autant que cette inefficacité est valable autant en déplacement qu'à domicile. Quelles sont, à votre avis, les raisons de cette indigence offensive ? Quand on sait que ces mêmes joueurs (Ben Sallem, Jabbari, Hmizi, Baratli…) ont déstabilisé plus d'une défense, notamment du CA, de l'EST, du ST, de l'ESS lors du dernier exercice, cette nouvelle situation intrigue. Les joueurs ont-ils pris la grosse tête? C'est fort possible. Quand on possède des qualités techniques reconnues, on ne peut les perdre du jour au lendemain. L'absence d'un véritable meneur de jeu y est-elle pour quelque chose ? Et alors ! Ce n'est pas une raison suffisante pour justifier la faiblesse du rendement offensif de l'équipe. Quand on veut, on peut . Les Cabistes ont les moyens de pouvoir. Seulement, il faudrait mouiller un peu plus le maillot que ne le font actuellement les joueurs. Une équipe ne peut pas reposer sur un seul joueur, puis tout le monde sait que le CAB ne compte pas de stars et tire sa force d'un bon jeu collectif. Alors quelles solutions préconisez-vous ? Malgré un classement peu flatteur, le CAB est en mesure de sauver sa place parmi l'élite. Il est temps de lancer de nouveaux jeunes dans le grand bain et de reléguer sur le banc des remplaçants certains autres dont le rendement est faible. Et si certains d'entre eux ne méritent pas d'être convoqués le jour du match, qu'on le fasse. Le CAB est une grande école de discipline et de sérieux. Je tiens à rappeler qu'on a remporté le championnat en 1984 avec seulement douze joueurs. C'est qu'on se surpassait pour l'amour du maillot qu'on portait. Quand on ne gagnait pas, ou qu'on faisait seulement match nul à Bizerte, au Bsiri, on avait honte de sortir le lendemain en ville. On retournait le mardi pour s'entraîner et pourtant on n'avait pas les privilèges d'aujourd'hui. Un attaquant, ça doit se battre. Pensez-vous qu'il faille recruter pour renforcer l'équipe la saison prochaine ? Certainement ! Il faut commencer à le faire dès à présent, d'autant que le nouveau président du CAB, M. Mehdi Ben Gharbia, semble avoir les moyens. Toutefois, il faut faire attention. Plusieurs agents de joueurs sont sans scrupules. Il n'est pas question de recruter pour recruter, les choix devant être étudiés suivant les priorités du club. Donc pas de folies? Toutes catégories confondues, le CAB possède des joueurs qui alimentent l'équipe nationale. On peut citer Baratli, M'Barki, Ben Mustapha, Jaziri, Jabbari. Ces joueurs ne se rendent peut-être pas compte de la chance qu'ils ont de vivre du football et de jouer au CAB. Ces internationaux doivent savoir préserver leurs intérêts s'ils désirent assurer leur avenir et celui de leur club. Tout cela pour dire qu'il n'y a pas besoin de recruter à coups de centaines de millions, à moins qu'on veuille monter sur le podium. C'est au président du club de définir sa politique et fixer ses objectifs. Un peu d'ambition peut être stimulant…