Les combats entre les pro-Gueddafi et les rebelles ont fait rage près du poste frontalier Wazen-Dhehiba, toute la journée de mardi. Ils se sont localisés essentiellement dans la zone de Mrabah. 24 heures durant, les tirs ne se sont pas arrêtés. Plusieurs obus et missiles Grad sont tombés sur le territoire tunisien sans faire de victime heureusement. De l'autre côté de la frontière, le bilan est lourd par rapport aux jours précédents. Quatre insurgés ont été tués et une vingtaine d'autres du même camp ont été admis dans les hôpitaux de Dhehiba et Tataouine. Mais le point de passage demeure toujours entre les mains des rebelles. L'armée tunisienne, la gendarmerie, la Protection civile sont en alerte. Elles veillent au grain sur les péripéties des événements. Sans tomber dans la provocation, elles ont intensifié le survol de la frontière, comme pour lancer un avertissement aux milices de Gueddafi qui n'ont pas cessé de récidiver, voulant reprendre le contrôle du poste frontalier Wazen-Dhehiba en violant le sol tunisien. Les points de contrôle se sont également miltipliés et surtout dans les endroits stratégiques de tout le gouvernorat. Les habitants de Dhehiba, notamment ceux qui habitent près de la frontière, considèrent leurs localités comme une zone militaire. Ils vivent dans l'angoisse et la panique. Les ambulances du gouvernorat effectuent incessamment des narettes pour évacuer les blessés du point de passage vers les centres médicaux de la région. Pour les aides humanitaires, «un Libyen vivant en Europe a dépêché un grand camion chargé d'une grande quantité de produits de premières nécéssité», nous confie M. Abdallah Ameur, membre de l'Association de fraternité pour l'accueil des réfugiés. D'autre part, les forces de la coalition ont mené, hier, des frappes aériennes sur la région de Bouknès située à 17km de la frontière tunisienne, ont constaté des témoins oculaires. Ces frappes ont concerné pour la deuxième reprise une caserne située dans cette région. Des réfugiés arrivés de Libye ont affirmé que la région de Zouara a été attaquée par les forces de la coalition. Le flux de réfugiés continue d'arriver par milliers au passage frontalier de Ras Jedir où on a enregistré l'arrivée de journalistes de France 24 et de la BBC. Le rapatriement des réfugiés a repris aujourd'hui après une interruption de plusieurs jours. 418 réfugiés sont partis depuis l'aéroport de Djerba-Zarzis.