Les combats d'hier qui ont eu lieu dans les localités de Zenten, Nalout, Yefren, R'hibet et qui étaient centrés surtout sur le poste frontalier de Wazen-Dhehiba ont fait beaucoup de victimes dans les deux camps.D'après Abdallah Ameur, membre de l'association de fraternité pou l'accueil des réfugiés, présent sur les lieux et qui a participé à l'évacution des blessés avec les agents de la Protection civile «les milices pro-Gueddafi ont perdu des leurs et 5 autres ont été pris en otage L'un d'eux est un Touareg (mercenaire). Dans le camp d'en face, il y a un seul tué, originaire de Nalout. Son cadavre a été introduit à Dhehiba où il a été salué par sa mère, avec des youyous, puis rapatrié par ses proches». La présence de l'Armée tunisienne est très marquée. L'hélicoptère survole incessamment la zone. Les militaires et les gendarmes guettent attentivement les événements. Ils font preuve de toute leur neutralité et n'hésitent pas, le cas échéant, à secourir ou à évacuer les blessés, qu'ils soient milices ou rebelles. Le point de passage connaît un véritable encombrement, à cause de la vaccination du bétail exigée par les autorités tunisiennes qui ont légitimement des craintes pour le cheptel national. Quant aux véhicules allant dans les deux sens, ils ne sont pas nombreux. Les uns ramenant des familles et quelques biens arrivent, par intermittence, et entrent en Tunisie. D'autres, chargés de prouits alimentaires, quittent notre territoire. Hajja Kmar, qui a perdu son mari il y a une semaine, à Zenten, vient d'être déposée par son fils qui est retourné au champ de bataille. Accueillie par des proches et par un membre de l'Afar, elle nous confie : «Ils ont tout pillé, ils ont massacré les petits et les vieux, même les voitures, stationnées à cause du manque de carburant, ont été brûlées. Il n'y a plus rien à manger. La situation est dramatique à Zenten». A Dhehiba-Ville, les habitants sont toujours angoissés. Ils sont habitués au fait qu'à chaque fois que le calme règne sur la place, l'orage ne tardera pas à survenir. L'élan de solidarité se poursuit et les convois humanitaires affluent, surtout le week-end. «Un container et quelques voitures sont arrivés, aujourd'hui, de Bizerte, accompagnés par une équipe médicale», nous apprend M. Kilani Ben Aïssa, membre de l'Afar.