Comme prévu, les combats ont repris intensivement entre les deux camps libyens, près des localités de Zenten, Yefren, Nalout, Kabaou et R'hibet. Du poste frontalier Wazen-Dhehiba, on entendait bien, hier, les explosions et les sifflements des missiles Grad. Les ambulances ont bien travaillé, hier matin. Elles ont fait plusieurs fois la navette entre le point de passage et les divers centres médicaux de la région (Dhehiba-Remada et Tataouine) où elles ont déposé beaucoup de blessés et quelques cadavres. Le trafic routier a connu, pour sa part, une baisse. Peu de voitures transportant des familles fuyant les massacres et quelques camions chargés de bétail ont franchi la frontière. Omar, un rebelle libyen, originaire de Tkout, venu se ravitailler en vivres et en carburant, semble un peu pressé de rejoindre ses camarades sur le champ de bataille. «Ils n'ont épargné ni mosquées, ni dépôts pour le stockage de produits alimentaires, ni réseau d'éclairage… Par des actes de vandalisme, ils ont tout pillé et saccagé biens, voitures, habitations…dans la nuit de samedi à dimanche. Mais les braves insurgés se postent toujours bien sur les hauteurs et ils ont un bon moral. Bien qu'ils nous soient supérieurs en nombre et en équipement militaire, nous leur tenons tête et nous avons pu les repousser», confie-t-il. Les forces nationales (armée et gendarmerie) suivent de près les événements. Soutenues par des hélicoptères qui survolent la région, elles ont redoublé de vigilance et sont bien positionnées le long de notre frontière.