Après l'Irak et la Turquie, la Tunisie a fêté du 22 au 25 mai 2011, à Tlemcen, ses journées culturelles dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011", avec la participation de plus de 30 artistes. Riche était le programme concocté par le ministère de la Culture, comportant des concerts de musique, des représentations théâtrales, des projections de films et des rencontres littéraires. Outre l'ouverture qui a été marquée par un récital de poésie et un concert de musique soufie présenté par la troupe "Assalam" de Béni Khiar, les conférences-débats ont occupé une place importante dans la programmation de ces journées. Ainsi, trois universitaires tunisiens ont présenté des communications (23 et 24 mai) ayant pour thèmes :"la liberté selon les pionniers de la renaissance intellectuelle en Tunisie", ''la révolution tunisienne et l'échéance culturelle" et "le pouvoir de la parole". Quant aux expositions, elles se sont articulées autour de trois thématiques "les manuscrits islamiques et la calligraphie arabe", "la littérature tunisienne" et "l'œuvre picturale contemporaine en Tunisie". Même si aucun cinéaste tunisien, amateur ou professionnel, ne s'est déplacé à Tlemcen, le 7e art était de la partie au palais de la culture de cette ville. Aussi, les cinéphiles algériens ont-ils pu découvrir quelques films réalisés sur l'histoire de la Tunisie dont "Thalathoun" de Fadhel Jaziri, ainsi que des courts métrages et des documentaires tels que "Ezzitouna au cœur de Tunis", "Le Mouled", "La Mosquée Okba Ibn Nafaâ". L'avant-dernier jour (24 mai) a été consacré au théâtre et à la poésie. Un public nombreux a fortement applaudi la pièce "Une lettre à ma mère", texte et mise en scène de Salah Ben Youssef Faleh. Ecrite juste avant la révolution du 14 janvier, cette production défend le droit des sociétés arabes à la démocratie et à la liberté. De son côté, le poète Jamel Sliï a été apprécié pour sa veine engagée à travers ses textes patriotiques et pour ses poèmes sur la femme. Les journées culturelles tunisiennes à Tlemcen ont pris fin mercredi dernier, avec le concert de la chanteuse Zohra Lajnef, connue pour son répertoire inspiré du patrimoine. Rappelons que lors de l'ouverture de ces journées, M. Azzedine Beschaouch, ministre de la Culture, a, dans un discours prononcé en son nom par son chef de cabinet, souligné la richesse historique et civilisationnelle de la ville de Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011. Il a rappelé les liens spirituels et culturels unissant Tlemcen et Kairouan, illustrant la solidité de rapports qui ont toujours existé entre la Tunisie et l'Algérie. De son côté, Mme Khalida Toumi, ministre algérienne de la Culture, s'est félicitée, dans un discours dont lecture a été faite par son conseiller M. Noureddine Othmani, de la forte présence tunisienne qui constitue un volet important de cette manifestation. Elle a fait remarquer que l'appartenance de la Tunisie et de l'Algérie au même espace culturel, humain et géographique, requiert le rapprochement et la consolidation de l'action commune, dans un contexte marqué par des mutations régionales et internationales. Lors de la soirée d'ouverture Jamel Sliï a lu un poème dédié de Kairouan à Tlemcen, un geste qui a été hautement apprécié par le public présent au palais de la Culture.