La question du "sauvetage des biens spoliés dans la ville de Monastir" a été le thème d'une conférence organisée, samedi, par l'Association de sauvegarde de la Médina de Monastir, en présence d'un grand nombre de citoyens, en particulier ceux dépossédés abusivement de leurs biens. La rencontre a offert l'occasion d'évoquer la question du palais présidentiel de Skanès, acheté par la Société d'études et d'aménagement de Skanès, sur la base d'un contrat établi avec le ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, en vue d'y créer un complexe touristique. L'avocat près la Cour de cassation Chokri Ghadhab, chargé du dossier, a indiqué que le palais présidentiel de Skanès avait été cédé en 2002 par l'Etat pour la somme de 12 millions 261 mille 231 dinars (12 261 231 DT), sous forme de crédit. Il a ajouté que le contrat de vente oblige la Société d'étude et d'aménagement de Skanès à réaliser un complexe touristique, dans un délai de trois ans, à compter de la date de l'établissement du contrat. Mais ce projet n'a jamais vu le jour, surtout que la société a procédé au lotissement du terrain du palais présidentiel dont la surface est d'environ 37 hectares dont 32 hectares en lots qui ont été cédés à des particuliers, ce qui implique automatiquement l'annulation du contrat établi entre le ministère et la société. Il a, en outre, expliqué que les anciens propriétaires des terrains composant le palais présidentiel de Skanès demandent la restitution de leurs biens dont certains avaient été cédés sous forme de dons au leader disparu Habib Bourguiba, alors que pour une partie, les propriétaires ont été dépossédés sous prétexte d'intérêt public, ou vendus à un prix symbolique. De son côté, le président de l'Association de sauvegarde de la Médina de Monastir Chamseddine Helal a indiqué à l'agence TAP que l'association va porter l'affaire du palais présidentiel de Skanès devant la justice. Il a rappelé que l'association avait exprimé, dans un télégramme adressé au président déchu, en date du 20 septembre 1989, son opposition à la cession du palais et a demandé au gouverneur de Monastir de revoir la décision de céder ce monument historique qui fait partie du patrimoine public. Il a, aussi, expliqué que l'Association avait proposé de transformer le palais en musée et d'utiliser son jardin comme parc public.