44,8 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. C'est ce qui ressort de l'enquête nationale sur la mortalité maternelle menée en 2010 par l'Institut national de santé publique avec le soutien de l'OMS et dont les résultats ont été passés en revue par le Comité national de mortalité maternelle, réuni mercredi au ministère de la Santé publique, sous la présidence de Mme Habiba Ben Romdhane, ministre de la Santé publique. Les résultats de cette enquête qui a concerné 1.816 ménages ont révélé une réduction de 35% du taux de mortalité par rapport à l'enquête nationale de 1993, mais surtout une diminution significative des disparités régionales. C'est ainsi que le Sud-Ouest du pays et le Centre-Est sont à respectivement 56,8 et 30,5 décès pour 100 mille naissances vivantes contre 105 et 93 décès pour 100 mille naissances vivantes en 1993. Par ailleurs, le taux le plus bas de mortalité se situe au Nord-Est avec 27,9 décès pour 100 mille naissances vivantes et le plus élevé au Nord-Ouest avec 67 décès pour 100 mille naissances vivantes. Ces femmes décédées ont un âge compris entre 30 et 39 ans pour 58% d'entre elles. Le décès est en rapport avec une cause directe dans 67% des cas et il s'agissait d'une hémorragie dans la moitié des cas puis d'une éclampsie (tension artérielle élevée). Pour les causes indirectes, on retrouve les pathologies cardiaques sous-jacentes et les cancers. Après avoir relevé l'amélioration des chiffres des décès maternels en Tunisie qui étaient, en 1993, de l'ordre de 68,9 décès pour 100 mille naissances vivantes, Mme Habiba Ben Romdhane a fait observer qu'il y a encore des décès maternels à éviter moyennant une meilleure qualité des soins aux femmes au moment de l'accouchement et au cours de la grossesse en misant sur des professionnels de santé de qualité dont les compétences sont régulièrement entretenues, ainsi que sur une bonne fonctionnalité des structures hospitalières régionales et universitaires. Le traitement adéquat du problème de la mortalité maternelle permettra, a encore dit la ministre, de résoudre inéluctablement d'autres déficiences du système sanitaire national à l'instar d'une meilleure organisation des urgences, une meilleure répartition des compétences médicales et paramédicales sur le territoire tunisien, une complémentarité entre secteur public et privé et une résolution des problèmes sociaux et de la question du financement de la santé.