Suite à la publication, ces dernières semaines de plusieurs articles dans la presse concernant la néphrologie et la dialyse, la Société tunisienne de néphrologie(STN) tient à apporter les éclaircissements suivants : La néphrologie est une spécialité médicale qui a pour objectifs la prise en charge globale et adéquate des patients atteints de maladies rénales qu'elles soient aiguës ou chroniques. Les maladies rénales, qui sont souvent insidieuses et complexes, nécessitent un suivi régulier sur plusieurs années et, dans certains cas, un traitement lourd par dialyse et/ou transplantation rénale ( 2 techniques thérapeutiques néphrologiques indissociables de notre spécialité). La néphrologie tunisienne est reconnue à l'échelle nationale et internationale grâce à des néphrologues qui, malgré leur nombre réduit, fournissent des efforts considérables pour offrir les meilleures prestations à leurs patients et pour hisser bien haut le drapeau tunisien au niveau des instances scientifiques internationales. Grâce à ces néphrologues et à une volonté politique voulant offrir la santé pour tous, la Tunisie est pionnière dans le domaine de la néphrologie clinique, la dialyse et la transplantation rénale aussi bien à l'échelle arabe, maghrébine que francophone. Vers les années 90, et devant l'accroissement rapide du nombre des dialysés et des unités privées d'hémodialyse, les néphrologues hospitalo-universitaires ont décidé d'opérer un transfert d'une partie de leurs tâches et de leurs compétences à des médecins généralistes pour assurer la surveillance médicale des séances d'hémodialyse. La formation de ces médecins d'une durée de 12 mois a été faite dans les divers services hospitalo-universitaires de néphrologie; et il a été convenu que cette délégation de tâches soit supervisée par les néphrologues hospitaliers. Il est à préciser, cependant, que cette formation de médecins dialyseurs, qui a été dictée à l'époque par le manque de néphrologues, n'existe pas dans d'autres pays. Les médecins hémodialyseurs ont certainement contribué à la prise en charge de plusieurs milliers de malades hémodialysés et il a toujours existé une complémentarité entre néphrologues et hémodialyseurs qui ne peuvent que travailler ensemble pour le bien des patients. Mais la prise en charge médicale d'un patient en hémodialyse ne se limite pas à la surveillance de la séance; elle s'inscrit dans un contexte plus global qui fait appel à des compétences difficiles à acquérir au cours d'une seule année de formation dans une unité d'hémodialyse. C'est ainsi que depuis plusieurs années et devant la nécessité d'offrir une qualité optimale de traitement aux malades atteints de maladies rénales, les autorités de tutelle ont permis la formation de plusieurs dizaines de néphrologues. Cette formation, qui nécessite la réussite au concours national de résidanat, se poursuit sur 4 années au prix d'efforts considérables fournis par ces résidents (tant pendant les gardes que lors de leurs activités quotidiennes) et est couronnée par un examen de fin de spécialité. Actuellement, nous estimons qu'il y a un nombre suffisant de néphrologues déjà formés ou en cours de formation, capables de couvrir les besoins du pays en néphrologie et en dialyse. Il incombe au ministère de la Santé publique de programmer la formation des néphrologues ainsi que l'ouverture des unités de dialyse qu'elles soient publiques ou privées en fonction de la progression des besoins du pays et selon une carte sanitaire clairement établie. La Société tunisienne de néphrologie déplore vivement toute la polémique agressive entre confrères, parue récemment dans les journaux et condamne les propos diffamatoires prononcés à l'encontre de la néphrologie et des néphrologues, surtout en pareilles circonstances où l'intérêt général du pays doit primer sur toute autre considération et nécessite l'union de toutes les forces vives du pays. Nous devons tous garder à l'esprit que notre principale préoccupation doit être d'offrir la meilleure qualité de soins à nos patients dans une ambiance calme et sereine.