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Devraient-elles souffrir encore le martyre ?
Les familles de martyrs
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 06 - 2011


Par Fethi Frini*
Les victimes des exactions policières à l'origine, tout particulièrement, de la Révolution du 14/01/2011, se devaient de recevoir une juste indemnisation de l'Etat. Ils seraient, déjà,plus de 1000 parmi les blessés et quelque 300 décédés, selon les toutes dernières estimations, tous tombés, un peu partout, au champ d'honneur certainement, en vrais martyrs pour la Tunisie. Déjà, une petite avance leur a été octroyée, à ces familles meurtries, trois mille dinars pour les blessés et vingt mille dinars pour les décédés. Et c'est déjà chose faite, pour la plupart. Une bien modique somme,diriez-vous, qui n'aurait rien de vraiment substantiel. Légitimement, les familles de victimes auraient bien droit à davantage. Seulement voilà, depuis, elles ne voient rien venir. Elles continuent de souffrir le martyre et certaines s'enfoncent déjà dans la solitude et l'oubli.
Sidi Bouzid, Regueb, Thala, Kébili et bien d'autres localités, pour ne citer que les plus touchées ,ont bien vécu, des semaines durant, des scènes hélas devenues familières de répression sauvage, de violences physiques suivies d'incendies fracassants et de sirènes hurlantes, semant un peu partout la désolation et la mort. Autant de crimes atroces demeurant pour la plupart impunis. De leur côté, les autorités policières et judiciaires demeurant encore lentes à se mettre en branle. D'où, depuis, une indignation quasi générale. Les coupables seront, nous-a-t-on toujours assuré, traqués sans relâche. Ils passeront en justice et seront sévèrement punis. Ils ne connaîtront surtout pas de répit ni d'indulgence. Dont acte.
Des semaines, si ce n'est des mois durant, on assiste à des attroupements monstres, particulièrement devant le ministère de la Justice, le siège des gouvernorats continuellement… assiégés ou alors des locaux de la police pris d'assaut, bousculades de caméras et de micros, lors des conférences de presse, à ajouter aux reportages et autres comptes rendus passant au peigne fin les moindres des détails et pour ne pas trop exagérer, autant d'affaires éminemment médiatisées. Et puis après? Le silence. Un silence bien pesant. Le terrible silence dont on ne voudrait plus jamais. Oui, mais, qui se soucie encore du destin de ceux et de celles qui ont été frappés dans leur chair, spoliés de leurs biens, marqués à jamais ? Mais qui se sont retrouvés, en somme, impuissants, la mort dans l'âme.
La «bagatelle» gouvernementale
De leur côté, les pouvoirs publics, si vous préférez le gouvernement transitoire d'alors, c'est-à-dire juste à la fin des évènements sanglants vécus, auraient décidé, sous la pression sans doute de la rue, d'indemniser les victimes en leur accordant une avance estimée à 3 mille dinars pour les blessés et à 20 mille dinars pour les décédés. Qu'importe le montant, quelque peu dérisoire, néanmoins louable initiative en soi et non des moindres.
L'Etat se devrait légitimement d'indemniser les dommages causés par les émeutes, particulièrement lors de manifestations pacifiques. Il le devrait encore à titre de reconnaissance pour ceux et celles qui se seraient donnés corps et âme pour nous libérer du joug de Ben Ali et consorts. Car, tenues sans doute dans une totale ignorance du déroulement de l'enquête policière, si enquête policière il y avait, et bien plus tard du déroulement de la procédure judiciaire, les familles souhaitent bien évidemment alerter l'opinion.
L'Etat paie donc, avec sa sensibilité peu coutumière, après évaluation de la douleur, expertise des larmes et analyse du sang pur versé pour une noble cause. Un enseignant universitaire à Kébili au Sud, s'étant retrouvé dans la rue, par le plus pur des hasards, sur la scène du crime, a été mortellement atteint d'une balle en pleine tête. Sa famille s'est vu proposer la «bagatelle» gouvernementale, qu'elle a aussitôt refusée. Catégoriquement. Au-delà de l'exemplarité du geste, honnêtement, fort significatif que nous saluons. Pour les nombreuses familles encore dans l'attente d'un règlement juste et honorable, cette modique somme déjà avancée, se disent-elles, serait-ce le prix de leur silence? Qu'elles devraient s'abstenir de porter l'affaire devant les tribunaux pour que la vérité—il y aura certainement une sinon plusieurs à révéler—éclate enfin au grand jour? Et que justice soit enfin faite? De guerre lasse, devant l'inertie, elles finiront vraisemblablement par transiger, avec les compagnies d'assurances, pour au cas où elles voudraient bien les reconnaître, et se contenteraient alors de miettes? Ou alors renoncer à leurs droits légitimes devant la modicité des indemnités proposées devant le coût et la lenteur des procédures à suivre.


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