• L'endettement inquiète toujours les agriculteurs La saison des moissons des grandes cultures a démarré cette semaine dans le gouvernorat du Kef, où l'on table sur une récolte avoisinant les trois millions de quintaux. En dépit des coups de tonnerre qui ont éclaté la semaine écoulée, affectant quelques fiefs agricoles situés à Sakiet Sidi Youssef, Tajerouine et le Ksour, les céréaliculteurs nourrissent un grand espoir de réaliser une bonne saison agricole, d'autant plus que toutes les conditions ont été réunies, cette année, pour garantir une bonne récolte, favorisée en cela par une forte pluviométrie ayant, de surcroît, battu les records dans de nombreuses délégations, notamment à Sakiet Sidi Youssef, où le cumul pluviométrique enregistré au cours de la période du premier septembre 2010 à fin mai 2011 a frôlé le double de la moyenne annuelle (près de 800 mm) alors que partout ailleurs la moyenne annuelle a été largement dépassée. Autant alors relever tous les espoirs émis par les professionnels qui veillent au grain pour que la campagne se déroule dans les meilleures conditions. Les autorités régionales et le commissariat régional au développement agricole ont d'ailleurs pris plusieurs dispositions sécuritaires visant à prévenir les sinistres grâce à une étroite surveillance des champs céréaliers et l'entretien du matériel roulant afin d'optimiser les rendements. Cela dit, les agriculteurs, inquiets, soulèvent la question de l'endettement du secteur, qui représente une entrave à la promotion du secteur agricole dans son ensemble. En dépit des nombreuses voix qui se sont élevées pour déplorer un tel état de fait, le gouvernement n'a pris aucune mesure de nature à alléger ce fardeau et de répondre par des mesures concrètes à une demande pressante de levée fiscale et d'imposition sur tout le secteur du machinisme agricole, devenu de plus en plus onéreux, surtout que la facture énergétique continue d'évoluer à un rythme effarant, voire inquiétant, et qui plus est ne laisse que peu de marge de manœuvre aux agriculteurs et réduit considérablement leurs profits. Auquel cas, il serait pertinent, voire opportun, d'examiner la question de la dette et des coûts afin d'encourager les agriculteurs à persévérer dans l'effort et à investir dans les secteurs innovants, d'autant plus que certains secteurs comme l'élevage laitier a reçu un véritable coup de grâce, cette année, suite à l'incapacité d'écouler la production nationale abondante de lait frais dans tout le pays.