• Condamnation de l'agression dont a été victime un membre du PDP Le Parti démocratique progressiste condamne fermement l'agression dont a été victime Wafa Joua, membre de la fédération du parti à Sfax et du bureau national de la femme. Il rend Ennahdha responsable de cet acte de violence caractérisée. C'est ce qu'a déclaré Maya Jeribi, secrétaire générale du PDP, au cours d'une rencontre de presse tenue hier au siège de la campagne électorale de son parti. La victime, avec un plâtre au bras, a expliqué que dimanche dernier, elle a organisé en compagnie de membres de la fédération de Sfax, dans un quartier de la ville, une campagne de propreté à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement. Mais ils furent " violemment pris à partie par un membre qui s'est déclaré appartenir à Ennahdha, lui causant une fracture au bras avant qu'un groupe se réclamant de la même mouvance ne s'attaque à la tente que nous avons dressée pour la circonstance, la mettant sens dessus dessous, obligeant ses occupants à déguerpir". Motif invoqué, d'après la victime, " l'agresseur nous a fait savoir que ce quartier est le leur et qu'ils ne permettront à personne d'y mettre les pieds ". Suite à cet incident, le PDP a décidé de porter l'affaire devant la justice et d'alerter l'opinion publique pour la prendre à témoin contre ce genre d'agissements de nature à fausser tout le jeu démocratique. " Nous attendons la réaction d'Ennahdha qui doit non seulement condamner cet acte de violence mais aussi sanctionner son auteur ", indique Maya Jeribi " ou nous dire clairement que cet individu ne représente pas son parti" ajoute-t-elle. Cette rencontre a été, également, l'occasion d'évoquer les douloureux événements de Métlaoui qui ont causé plusieurs morts et blessés. " Ces événements traduisent un sentiment de frustration et de colère vis-à-vis d'une situation de précarité qui dure encore ", explique la secrétaire générale du PDP, ajoutant que "le flou qui caractérise le processus démocratique se répercute sur la situation sociale et économique du pays. C'est pourquoi, nous devons sortir de cet imbroglio et assurer le passage à la légitimité pour faire naître l'espoir et ceci ne pourrait se réaliser qu'à travers des élections libres et transparentes ". Elle appelle à un mouvement de solidarité avec les habitants de Métlaoui. " Il faut que les partis politiques prennent leurs responsabilités en ces moments difficiles. De notre côté, nous sommes en train d'étudier plusieurs options que nous rendrons publiques très prochainement ". A propos des élections et du débat qui n'en finit pas autour de leur report, Maya Jeribi ne reste pas dubitative. " Maintenant que le report est décidé pour les raisons que l'Instance supérieure indépendante des élections a expliquées, il devient inutile d'abonder dans un débat byzantin. Nous sommes pour un consensus sur une nouvelle date et nous ne voulons pas être taxés de fauteurs de troubles. Oui pour le mois d'octobre mais non pour la date du 16 ". Pourquoi ? " Nous sommes tenus par des délais de rigueur dont notamment l'article 25 du code électoral qui stipule que les candidatures doivent être présentées 45 jours avant le jour du scrutin, or ce délai risque de coïncider avec les fêtes de l'Aïd, d'où la nécessité de se mettre d'accord sur une autre date ". Toutefois, précise-t-elle, " nous voulons sortir au plus vite de la période de transition qui semble durer plus longtemps que prévu. Cette situation est porteuse de beaucoup de risques. Nous plaidons pour une feuille de route à la fois claire et irréversible ". Au milieu de ce débat autour des élections de la Constituante, des voix s'élèvent pour appeler à l'organisation d'un référendum populaire sur la Constitution de 1959 ou sur une nouvelle Constitution. Cette idée semble trouver écho dans certains milieux politiques, voire populaires. Maya Jeribi, qui rappelle que son parti était favorable dès le départ à des élections présidentielles, se dit prête pour des discussions autour de toute autre option, mais tient à préciser que " pour le moment, nous allons vers des élections d'une Assemblée nationale constituante ", plaidant pour le maintien du consensus pour éviter au pays les dérapages et l'enlisement.