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Qui a peur du Pacte républicain ?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2011


Par Mohamed Ridha BOUGUERRA
La Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme politique et la transition démocratique a entamé depuis quelques jours l'examen du contenu du Pacte républicain destiné à être en quelque sorte le socle commun à tous les futurs candidats à l'Assemblée nationale constituante. La signature de ce document et l'engagement, à la fois moral et politique, à en respecter l'esprit et la lettre lors de l'élaboration et la rédaction du nouveau contrat social seront exigés, avant les élections, de tous les postulants à la représentation nationale. Le document en préparation devrait énoncer d'une manière explicite, entre autres, les critères d'un Etat moderne qui opte pour un régime civil, pluraliste et respectueux du principe de l'accès au pouvoir selon l'alternance pacifique et sur la base d'élections démocratiques et transparentes. On s'attend raisonnablement aussi à ce qu'il proclame l'intangibilité des acquis modernistes qui font la spécificité de la société tunisienne dans l'aire arabo-musulmane comme celle relative à la place qu'occupe la femme dans la société et que vient récemment d'affirmer le principe de la parité entre hommes et femmes sur les listes des candidatures. Ainsi, il devra, en particulier, affirmer l'irrévocabilité des avancées consacrées par le Code du statut personnel qui date de plus d'un demi-siècle déjà. Bref, il s'agit pour l'essentiel d'inscrire dans le marbre ce qui existe incontestablement dans la Constitution établie en 1959, mais dont l'esprit a été tellement dénaturé au fil des nombreux et divers tripatouillages que celle-ci a subis sous Ben Ali essentiellement. On pourrait donc avancer, en toute bonne foi, qu'il n'y a rien de nouveau et, encore moins, rien de véritablement révolutionnaire en tout cela, sous nos cieux du moins, puisqu'il n'y a ici, en fait, que le rappel de ce sur quoi a été bâtie la société tunisienne depuis l'indépendance. Il y a là, serait-on en mesure d'avancer, une sorte de doxa ou ensemble des opinions communément reçues et largement partagées dans notre société et que la Révolution du 14 janvier n'a cessé de revisiter, de parrainer en quelque sorte et de proclamer dans maintes manifestations publiques. Le consensus sur le Pacte républicain ne devrait donc pas poser réellement de problème, pourrait-on pronostiquer, sans grands risques, croit-on.
Manœuvre dilatoire
C'est là un optimisme qui ne tient pas compte, hélas, des esprits chagrins qui n'entendent pas tout cela de cette oreille-là ! Ce sont-là, en effet, des valeurs qui, pour être largement répandues parmi nous, ne sont pas encore, malheureusement, unanimement partagées ! Comment s'opposer, cependant, d'une manière frontale à une large opinion publique, déterminée de surcroît ? Alors, on cherche à biaiser, à louvoyer, à tergiverser dans l'espoir de gagner du temps, en attendant de voir de quel côté le vent va tourner et en escomptant, secrètement, un échec total de la manœuvre en cours ! Il y a là manifestement un attentisme actif, si l'on peut oser cette alliance de termes, car l'adage populaire selon lequel «Qui ne dit mot consent» fonctionne différemment en politique. Dans les assemblées où se traite le devenir d'un pays, cette formule serait, plutôt, synonyme de blocage, d'entrave; bref, d'une nette volonté d'obstruction.
C'est là, précisément, l'attitude choisie par le mouvement Ennahdha qui a décidé de boycotter les travaux de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution. Certes, les représentants du parti islamiste se sont bien gardés de déclarer ouvertement la guerre au Pacte républicain, car il y a là risque pour eux de s'aliéner ainsi une frange importante de l'opinion publique. Ils ont cru habile, au contraire, de prétexter le report de la prochaine échéance électorale ainsi que l'absence de détermination d'une nouvelle date des élections pour se retirer temporairement (?) de la Haute Instance. Mais la principale raison à l'origine de cette dérobade et de cette manœuvre dilatoire échappe-t-elle réellement à tout observateur objectif de la scène politique tunisienne aujourd'hui ? La concomitance entre le début de l'examen du contenu du Pacte républicain et la sortie fracassante des représentants du mouvement Ennahdha de la Haute Instance n'est-elle pas, par elle-même déjà, suffisamment significative ? Croit-on par ces petits et mesquins calculs pouvoir mystifier durablement l'opinion publique ? Refuser de prendre part aux travaux de rédaction du Pacte républicain, n'est-ce pas refuser celui-ci dans son principe même, d'abord, et refuser, ensuite, d'avoir à l'adopter plus tard ? Que nous cache réellement ce double refus ? Que compte nous proposer, directement ou indirectement Ennahdha à la place du Pacte républicain ? Si le parti religieux considère qu'il ne se sent lié véritablement que par la seule sainte Parole révélée qui ferait office à ses yeux de Pacte républicain et même de Constitution, cela est son droit, mais il faudrait alors, par une élémentaire honnêteté intellectuelle, avoir le courage politique de le proclamer haut et fort plutôt que d'entretenir le double langage et de semer la confusion dans l'esprit des futurs électeurs ? A force de chercher continuellement à tromper les gens, on finit par perdre leur estime ainsi que toute crédibilité ? La Fontaine nous dit dans Le Dépositaire infidèle : «Quand l'absurde est outré, l'on lui fait trop d'honneur/ De vouloir par raison combattre son erreur».
Mais, d'ailleurs, à quelle crédibilité peut prétendre un parti politique qui, au lieu de se soucier de l'intérêt général, de participer à l'effort commun de refondation, de hâter la sortie de cette période d'incertitude pleine de défis et de menaces, pratique le boycott alors que la stabilité du pays est en danger, ses institutions menacées, son économie délabrée et l'insécurité généralisée. Peut-on logiquement compter sur un pareil mouvement partisan et l'associer à la construction de la nouvelle Tunisie née de la Révolution du 14 janvier, une Tunisie que nous voulons moderne, ouverte, tolérante, pluraliste, égalitaire et démocratique ?


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