• Nombreux ont été les candidats des sections mathématiques, économie et sciences à plancher sur le sujet de l'Etat de droit Hier, ils étaient des milliers à prendre le chemin des établissements afin de passer les épreuves du fameux sésame qui ouvre les portes de l'enseignement supérieur. Alors que certains ont continué à réviser jusqu'à la dernière minute pour pouvoir mémoriser le maximum de données, d'autres ont opté pour une légère révision et se sont couchés tôt pour être frais et dispos le jour J. Au programme pour cette première journée: l'épreuve de philosophie. Les élèves des sections math, sciences et économie ont planché sur une épreuve composée de deux parties, chacune notée sur dix. La première partie a comporté deux questions portant sur les thèmes de l'identité et de la force ainsi que sur un texte s'articulant autour du rapport étroit entre l'identité et la nation. La seconde partie de l'épreuve a porté, quant à elle, sur deux énoncés au choix: le premier sur la standardisation scientifique et le second énoncé sur l'Etat de droit comme garantie de la citoyenneté. Bien que l'épreuve ait duré trois heures, un grand nombre d'élèves des sections mathématiques, sciences et économie sont sortis au bout de deux heures soulagés d'avoir passé correctement le premier examen du baccalauréat, jugé sans surprise et à la portée de l'élève moyen. A partir de dix heures,devant l'établissement d'El menzah 9, surveillé par des agents de police, plusieurs groupes se sont progressivement formés pour débattre des thèmes qui ont été proposés pour cette épreuve, discutant de vive voix du niveau de difficulté de l'examen. Elève en section économie, Linda Zoghlami, jeune lycéenne, vive et dynamique, a opté, dans la seconde partie proposant deux questions au choix, pour le sujet relatif à l'Etat de droit. «Il fallait choisir entre le thème de la standardisation scientifique et celui de l'Etat de droit. Autant le premier est un sujet assez difficile à traiter autant le second est un sujet classique. Et puis, c'est un sujet qui est d'actualité. J'ai argumenté en m'inspirant de l'exemple tunisien». Bac mathématiques, Nader affichait, hier, une mine satisfaite. Lui aussi a choisi le thème de l'Etat de droit, sujet classique et facile à traiter. «Il s'agit d'une épreuve équilibrée qui comporte des questions faciles et des questions difficiles. Etant donné que je n'ai pas révisé convenablement tous les chapitres du programme, j'ai préféré opter pour l'énoncé portant sur l'Etat de droit qui est un sujet facile». Chedly, un autre candidat, section mathématiques, a décidé plutôt d'opter pour le sujet relatif à la standardisation scientifique, un chapitre «qu'il a bien révisé», a-t-il souligné. «Je suis content que ce thème ait figuré dans l'épreuve de philosophie. C'est le chapitre que j'ai le mieux révisé». Devant le lycée EL Menzah 6, des parents anxieux attendaient que leurs enfants sortent. A la sortie de l'établissement, Ahmed Amin Ghzel, Bac mathématiques, s'est directement saisi de son téléphone portable pour appeler ses parents et leur annoncer que l'épreuve est abordable et qu'il n'a pas éprouvé de difficultés pour la passer. Lui aussi a préféré opter pour le sujet sur l'Etat de droit. «La question de l'Etat de droit se pose aujourd'hui avec acuité. J'ai bien préparé ce chapitre car je m'attendais à ce qu'il soit proposé comme sujet d'examen vu les derniers événements qui ont marqué le pays. J'ai fait une dissertation sur l'Etat de droit en construisant une thèse et une antithèse. J'ai parlé des philosophes qui ont défendu la nécessité de l'existence d'un Etat de droit et dans la partie antithèse, j'ai exposé les philosophes qui ont, au contraire, défendu l'idée de la dictature». Nada, Bac sciences, qui avait pratiquement révisé tous les chapitres du programme, sauf celui concernant la standardisation, a elle aussi choisi le thème de l'Etat de droit. «C'est une épreuve qui est à la portée de l'élève moyen. Nous avions tous révisé le chapitre sur l'Etat car nous nous attendions à ce qu'une des questions portent sur ce thème». Au lycée de la rue de Marseille, les élèves de la section Lettres planchaient eux aussi, pendant quatre heures, sur l'épreuve de philosophie, une des matières principales du programme du baccalauréat lettres, avec un coefficient 4. A midi, les élèves ont commencé à sortir des salles de classe, tenant à la main les copies des énoncés. Comportant deux sujets de dissertation sur la condition de l'esclave et les systèmes symboliques ainsi qu'un texte de Karl Jaspers, l'épreuve a été jugée abordable. «Nous avons été un peu surpris par le premier sujet qui porte sur la condition de l'esclave. Ce n'est pas un thème facile à traiter. Beaucoup d'entre nous ont préféré plutôt plancher sur le second sujet relatif aux systèmes symboliques, a observé Olfa, Bac lettres. C'est un thème classique et facile à traiter. Il reste que les énoncés qui ont été proposés sont plus simples que celui que nous avons eu à l'examen du baccalauréat blanc. Celui qui a bien révisé le programme peut obtenir aisément la note de dix sur vingt à cette épreuve».