Hier, jeudi 1er juillet, c'était la dernière journée de la session de contrôle du bac 2010. Les candidats ajournés avaient rendez-vous avec les deux dernières épreuves : le français et l'anglais. D'abord la langue de Molière de 8h à 10h, ensuite celle de Shakespeare de 11h à 13h. C'était la dernière étape de cette session de rattrapage dont les candidats devraient profiter le maximum pour franchir la barrière qui les sépare de l'université. Encore faut-il qu'ils sortent leur épingle du jeu en affrontant ces deux dernières épreuves de français et d'anglais qui, d'habitude, ne sont pas toujours réussies par les candidats. D'ailleurs, c'était l'impression générale qui se dégageait des propos recueillis auprès des candidats. Il y avait ce jour-là trois sujets de français différents : un sujet commun pour les sections mathématiques, sciences expérimentales, économie-gestion et informatique. Cette épreuve dont la durée est 2h est dotée d'un cœfficient 2. La section Lettres et celle des Sciences techniques ont eu chacune un sujet à part, sauf que le coefficient n'est pas le même : 2 pour les littéraires et 1 pour les techniciens. « Le Rapport de Brodeck » Le sujet relatif à la section Lettres consistait en un texte sur la guerre extrait du roman « Le Rapport de Brodeck » de Philippe Claudel avec des questions de compréhension et de langue notées sur 10 points. Un essai où il s'agissait de rédiger un texte argumentatif sur le thème de la guerre : les hommes sont-ils incapables d'éviter la guerre ? Si la plupart des candidats étaient unanimes pour dire qu'il était facile d'accéder au sens du texte, leurs opinions divergeaient concernant la portée des questions, surtout celles de langue. L'essai semblait également avoir posé des problèmes pour certains candidats. D. M., un prof de français, n'était pourtant pas de cet avis : « le texte est clair et ne présente aucune difficulté insurmontable ; d'ailleurs les questions posées sur ce texte pourraient guider le candidat vers la réponse. Quant aux questions de langue, elles se réfèrent à des faits linguistiques du programme bien étudiés au cours de l'année. Que certains candidats rouspètent, c'est évident puisqu'ils ne consacrent pas le temps nécessaire à la révision de cette matière et au cours de l'année, le taux d'absentéisme en séance de français est très élevé ! » Maxime Gorki Pour ce qui est du sujet des autres sections (maths, sciences, technique et informatique), il s'agit d'un texte autobiographique extrait du roman « Enfance » de Maxime Gorki. Les candidats avaient à répondre aux questions de compréhension notées sur 7 points, d'autres portant sur le vocabulaire et la grammaire notées sur 3 points et enfin un essai noté sur 10 points où il était question de rédiger un texte argumentatif sur le thème des souvenirs : « Pensez-vous que l'évocation du passé soit toujours source de joie et de bonheur ? » D'après les témoignages de deux profs de français présents lors de la sortie des candidats, le sujet était à la portée, mais c'est le niveau des élèves en langue française qui laisse à désirer. Hanène, une candidate scientifique : « En français, je ne pouvais pas donner au-delà de ce que j'ai fait. En cette dernière journée, je me sens à bout de souffle. Je n'aspire pas à obtenir une bonne note en cette matière ! L'essentiel pour moi est d'avoir bien travaillé les matières de base. ». Les candidats en sciences techniques exprimaient également leur mécontentement après avoir subi l'épreuve de français. C'était pourtant accessible, selon les appréciations des mêmes profs. Il s'agissait en effet d'un texte d'Emile Zola extrait du roman « Au Bonheur des Dames » traitant d'une relation amoureuse entre un riche directeur d'un grand magasin et sa vendeuse. Les questions de compréhension et de langues ne posaient aucun problème sérieux aux candidats. L'essai traitait des différences sociales et culturelles qui pourraient représenter un obstacle devant les gens qui s'aiment. Un thème très proche de la jeunesse et presque toujours d'actualité. Et pourtant, la majorité des candidats n'étaient pas très satisfaits de leur travail rendu ! Martin Luther King Concernant l'épreuve d'anglais, les candidats ont eu des sujets différents selon qu'ils soient littéraires, scientifiques économistes ou techniciens. Tous les sujets étaient classiques. Chaque sujet comportait trois parties : lecture et compréhension, questions de langue et un essai à rédiger. Les thèmes étaient variés. Les littéraires ont eu à l'essai un sujet sur le shopping. Pour les quatre branches scientifiques, mathématiques, informatiques et d'économie-gestion il s'agissait de rédiger une biographie de Martin Luther King, le fameux leader noir et un paragraphe sur les dangers qui menacent le globe terrestre. Les candidats en sciences techniques, eux, ont eu comme sujet une lettre de doléances adressée à un chef d'agence de voyages pour lui faire part de son mécontentement des services rendus par son agence. Les questions portant sur la langue sont de même nature ; elles comportaient des questions de vocabulaire des exercices à trous et des réponses à cocher. Cependant, la langue de Shakespeare n'a toujours pas été bien réussie par la majorité des candidats. Cela revient au fait que les élèves de 4è année secondaire n'accordent pas beaucoup d'intérêt à cette langue, tout comme à celle de Molière. Deux langues dont les méthodes d'apprentissage sont encore archaïques dans nos établissements scolaires et qui sont encore loin de motiver davantage nos élèves. Le rideau tombe. Bonne chance à tous !