Quand on dispose d'autant de solutions, on surmonte tous les handicaps. Doublé mérité Pour une équipe qui achève la saison avec un doublé, la moisson ne peut être que parfaite et optimale. L'ESS a atteint ses objectifs du début de la saison : remporter les deux titres locaux. Pour cela, l'ESS a mis le paquet en ramenant Rezig, Maoua et Popovic,en plus de l'avènement de Predrag à la tête de l'équipe. Le départ de Salah Mejri n'a pas pesé sur l'équipe sahelienne. Au contraire, l'Etoile s'est montrée régulière cette saison avec une seule défaite dans son parcours. Les statistiques plaident donc en faveur des Etoilés qui auraient pu perdre la finale avant-hier. Cela s'est joué sur quelques détails vers la fin. Mais au bout du compte, l'ESS cartonne, pour le grand bonheur de ses supporters. Franklin, l'homme à tout faire L'équipe de Predrag n'a pas évolué sur un même rythme le long des 40' de la partie. Elle commence très mal le match, puis revient et passe la vitesse supérieure, avant d'accuser le coup et de permettre au SN de revenir. Il a fallu toute l'expérience et la solidité physique des joueurs-cadres pour contrer les grosses pointures nabeuliens. La réussite du tenant a deux explications. D'abord la fraîcheur physique qui a permis à Predrag d'appliquer la défense homme à homme avancée avec supériorité numérique sur le porteur de la balle. Quand vous avez 9 joueurs qui se valent plus ou moins, vous pouvez tourner facilement votre effectif sans perdre en efficacité. La forme de Franklin, c'est en effet l'intenable meneur de jeu qui a pris ses responsabilités au moment où l'équipe a bloqué. C'est un fait : l'Américain est une pièce maîtresse dans le cinq étoilé. Ses tirs à trois points, ses débordements qui ont ramené de nombreuses fautes chez les joueurs de Nabeul et sa bonne lecture du jeu ont permis à son équipe de rester en pôle position. Il y a aussi le rôle de Amine Rezig, joueur enfin retrouvé et qui a joué son meilleur match sous les couleurs étoilées. Ben Romdhane, Toumi et Naddari dans un petit jour, c'est Amine Rezig qui était là pour des paniers décisifs à 2 et à 3 points et pour bloquer la route devant Sergueï et Béchir H'didane. La victoire de l'Etoile, aussi difficile qu'elle soit, s'explique par les difficultés à déverrouiller la défense de zone orientée 2-3 du SN. A chaque fois que la possession était en faveur de l'ESS, il y avait d'énormes problèmes à approcher la zone et le panneau nabeuliens. En revanche, l'ESS s'est montrée très créative et entreprenante quand elle est en contre ou quand elle récupère la balle haut. Défense agressive, joueurs patients et maladresses nabeuliennes dans les paniers à trois points, l'Etoile a fini par avoir gain de cause. A nous l'Afrique! Mouhli, Franklin, Popovic, Toumi, Ben Romdhane, Brâa, Naddari, Rezig, Maoua, Mestiri et Bokri, voilà les hommes du titre. Une équipe qui, à notre humble avis, n'a pas encore tout donné. Avec le potentiel existant et la valeur des joueurs disponibles, l'Etoile possède une énorme marge de progression. Cette finale SN-ESS n'a pas atteint des sommets pour une simple raison‑: Nabeuliens et étoilés n'ont pas de concurrents sérieux sur la place. Absents des compétitions arabes et africaines, nos clubs n'ont plus de références. Avec tous les investissements opérés, elle doit aller en Afrique pour se situer et pour capitaliser son savoir. Ce n'est pas normal que nos clubs se contentent de jouer toute la saison en Tunisie alors que tout le monde sait que notre championnat est très modeste! Terminons avec le SN. L'équipe a joué un match honnête mais a manqué d'adresse et de solutions de rechange. Il suffit que Kenioua ou l'un des H'didane cale ou récolte 3 fautes pour que l'équipe doute. Le grand match de Anis H'didane et à un degré moindre de Nizar Kenioua et de Béchir Hdidane n'a pas suffi. Mohamed Hdidane, joueur de base, était dans un jours sans, alors que Serguei était handicapé de 2 fautes après 2' de jeu. Le changement d'entraîneur n'a pas apporté grand-chose, c'est au niveau de la tête que tout s'est joué. A Nabeul, le potentiel technique est insoupçonnable mais il faudra un banc des remplaçants plus garni et du sang-froid. Pour le moment, l'ESS réussit pleinement sa saison et peut savourer sa performance!