L'école, cet antre du savoir, est l'un des premiers espaces de l'insertion sociale avec les jardins d'enfants. Ce temple des lumières et de l'éducation a toujours incarné par excellence le berceau de la conscience citoyenne. En outre, le célèbre philosophe et sociologue anglais Herbert Spencer a eu raison de dire : «Ce qui est le plus négligé dans nos écoles est justement ce dont nous avons le plus besoin dans la vie». Car tout bonnement, qui dit école, dit non seulement vie mais aussi avenir. C'est dans cette optique que l'association Trait d'Union Tunisie (T.U.T.), avec la présence de ses partenaires, a organisé, récemment, à la Cité des sciences de Tunis, une conférence de presse, pour présenter son projet «L'opération Madrassati» qui vise à réhabiliter des écoles primaires en Tunisie. Lors de son intervention, Mme Thouraya Hammami Bekri, vice-présidente de l'association, a commencé par jeter les feux des projecteurs sur le constat de l'éducation nationale sous nos cieux en matière d'infrastructures et conditions de vie. En effet, bien que l'éducation occupe la seconde place des dépenses de l'Etat tunisien, juste derrière la dette publique, la réalité sur le terrain reste très alarmante. Selon les statistiques de l'année scolaire 2009/2010, on dénombre en Tunisie 4.517 écoles publiques dont 558 écoles bénéficient du PEP (Programme d'éducation prioritaire), 25.841 salles de classe et 1.008.600 élèves inscrits au premier cycle de l'enseignement de base : «Mais, voilà, après les actes de pillages et de casses qui ont accompagné la révolution tunisienne, plusieurs écoles ont été sinistrées. En effet, les dégâts ont été estimés à 15 millions de dinars tunisiens (entre écoles, collèges et lycées). D'autre part, plusieurs autres problèmes parasitent le quotidien de plusieurs écoles tels que : l'alimentation et le système des cantines scolaires, surtout dans le milieu rural (par exemple : dans certaines écoles le budget par jour est de 47 dinars pour 160 élèves), le transport des élèves (où des enfants, dans certaines zones, doivent parcourir jusqu'à 6 km à pied pour aller à l'école), la santé (les infirmiers par exemple se font rares et les équipements sont obsolètes voire inexistants), manque de matériels (à l'ère d'Internet, certaines écoles ne disposent pas suffisamment de tables et de chaises), l'eau et l'électricité (par exemple plusieurs écoliers sont obligés de quitter les cours à 16h00 car l'électricité fait défaut) et les sanitaires qui laissent à désirer dans beaucoup d'établissements (les cuisines, les réfectoires et les blocs sanitaires sont rarement fonctionnels). Face à ce constat, notre association a mis au point un programme dont la finalité est la réhabilitation et la mise à niveau des écoles primaires en Tunisie en accompagnant toutes les associations mobilisées sur le sujet. C'est pour cela qu'on va organiser le 30 juin, lors de la journée du savoir, une opération médiatique d'envergure qui permettra de collecter des fonds.». Toujours selon Mme Hammami Bekri, cette campagne médiatique débutera à travers une couverture Radio (du 13/06/2011 au 01/07/2011) et une couverture TV (du 30/06/2011 au 01/07/2011), assurée par leurs partenaires: la radio et la Télévision nationales, sans parler des affiches et des campagnes médiatiques dans la presse écrite et sur internet. Elle a ajouté: «Notre projet vise aussi à faciliter l'intégration des enfants à mobilité réduite (handicapés) dans des écoles ordinaires». Une étroite collaboration avec les autres associations De son côté, Mme Neïla Attia, présidente de Trait d'Union Tunisie, a insisté sur le fait que cette opération ne pourra puiser sa réussite qu'avec l'alliance des acteurs de la société civile tunisienne. Elle a déclaré : «L'école est le cœur battant d'une localité et d'une région. On est conscient en tant que société civile de notre devoir pour aider l'Etat dans ses efforts pour réhabiliter les écoles défavorisées et sinistrées. Certes, pour les associations nées post-14 janvier, l'un des problèmes majeurs auquel elles font face, c'est la collecte des fonds. C'est pour cela que «l'opération Madrassati» dont le slogan est «L'avenir de notre pays passe par l'éducation de nos enfants» s'est fixé les objectifs suivants : tout d'abord, organiser une étroite collaboration avec le ministère de l'Education et les différentes associations tunisiennes, ensuite, aider ces associations dans la gestion et le développement des projets destinés à promouvoir les écoles défavorisées. Notons que ces associations doivent proposer des projets inhérents, visiter les écoles sinistrées afin de confirmer l'étendue des dégâts et organiser des animations partout du 25 juin au 1er juillet 2011. Surtout durant le journée du Savoir au cours de laquelle les Tunisiens pourront notamment honorer les enseignants du primaire qui ont atteint l'âge de la retraite. Quant aux écoliers tunisiens, dont l'année a été marquée de rebondissements souvent incompréhensibles et mal vécus pour des enfants de leur âge, durant cette journée, ils auront l'occasion de finir l'année scolaire sur une note joyeuse en compagnie de leurs amis, leurs enseignants et leurs parents». Enfin, Toujours selon Mme Attia, un numéro bancaire, le «39 40 40» (fruit d'une collaboration entre leurs deux partenaires: la Banque nationale agricole (BNA) et la Poste tunisienne, sera mis à la disposition des citoyens tunisiens ainsi qu'un site internet: «tut.org.tn» développé par la communauté «Open Source». Sans parler d'un système SMS développé par leur partenaire Tunisiana permettant la collecte des dons via GSM quel que soit le nom de l'opérateur téléphonique, dans la transparence totale. * Madrassati: mon école