La Fondation pour la démocratie arabe a entrepris un week-end prolongé itinérant laborieux qui a proposé à Sfax, à Zaghouan et à Tunis, depuis vendredi, en partenariat avec des associations locales, son «Atelier de débat national» sur le thème : «A la veille de l'Assemblée constituante, quel système politique voulons-nous?». Avant-hier à Zaghouan, en partenariat avec l'association «Le devoir de citoyenneté est mon droit», hier à Sfax en collaboration avec la Ligue tunisienne pour la citoyenneté et l'association Majida-Boulila pour la modernité, aujourd'hui au Majestic à Tunis, de nouveau avec la Ligue tunisienne pour la citoyenneté, l'association internationale à dimension arabe que dirige le Tunisien Mohsen Marzouk poursuit son action dynamique en faveur de la popularisation des concepts de la démocratie pluraliste. Le but de cet atelier, comme l'explique M. Marzouk, est d'enclencher un processus de discussion sur les options essentielles de la future Constitution, afin que l'électeur puisse faire un choix conscient et sain, et que la forme du régime politique et social soit réellement conforme à la volonté populaire. Le docteur Amine Mahfoudh, membre de l'Instance supérieure de réalisation des objectifs de la révolution, a expliqué, à propos du questionnement «Quel régime nous voulons ?», que cette problématique ancienne/nouvelle se pose différemment aujourd'hui par rapport à la Constituante de 1956-1959. Le mode de scrutin choisi qu'est la proportionnelle va conduire cette fois-ci à une cartographie politique riche et diversifiée qui garantira un pluralisme effectif et durable. Il a mis en évidence la nécessité que la nouvelle Constitution garantisse l'équilibre entre les différents pouvoirs et mette en place les conditions d'une démocratie pluraliste digne de la révolution. Car la Tunisie a besoin qu'une nouvelle mentalité s'installe à tous les niveaux. De son côté, M. Akram Ben Issa, président de l'Association développement et citoyenneté de Zaghouan, n'a pas manqué de souligner la nécessité, dans cette petite ville, d'une action volontariste en faveur de la citoyenneté et d'un développement accéléré, sachant que l'action citoyenne est essentielle dans l'activation du développement local et l'identification de ses ressources spécifiques. Autre membre de l'Instance, M. Ghazi Ghraïri a estimé que les droits et libertés énoncés dans la Constitution de 1959 n'étaient pas assortis de véritables garanties constitutionnelles. Ce sera par conséquent la tâche de la nouvelle Constitution qui devra donc étoffer et compléter l'acquis républicain de l'ancienne Constitution. Enfin, M. Mohamed Salah Ben Issa, professeur de droit constitutionnel, évoque la place revenant à la justice au sein de la future Constitution. Il a notamment insisté sur la nécessité d'une justice constitutionnelle, avec une Cour constitutionnelle dont les membres seront démocratiquement désignés et qui devront avoir toutes les qualités de l'indépendance et de la compétence.