• L'eau est un patrimoine de notre nation, chaque citoyen doit le protéger et le léguer aux prochaines générations • La gestion de l'eau est soumise au contrôle démocratique • L'Etat garantit le droit d'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour tous les Tunisiens Les événements survenus en Tunisie ont démontré que les pouvoirs publics ne sont pas parvenus à assurer un développement équitable entre les régions du pays dans tous les domaines socioéconomiques et la souveraineté alimentaire. La Tunisie est entrée dans une phase de transition qui conduira à la naissance d'un nouveau régime de gouvernance politique. Nous aspirons à ce que ce régime protège les plus vulnérables et défende les principes de la démocratie économique et sociale. Aujourd'hui, il apparaît impératif de réfléchir ensemble aux orientations de notre développement socioéconomique, afin de permettre une amélioration durable du bien-être de tous les Tunisiens. Le peuple a exprimé son désir de rédiger une nouvelle Constitution qui définisse les relations entre gouvernants et gouvernés, ainsi que les devoirs, les droits et les libertés fondamentales nécessaires à l'épanouissement de chaque citoyen dans la dignité et la justice. Il est commun de dire que l'eau est un élément vital pour tous les êtres vivants et un facteur essentiel au développement national. Notre pays se caractérise par des ressources en eau fragiles et rares, qui supportent des pressions de plus en plus fortes de la part des différents secteurs socioéconomiques (eau potable, agriculture, industrie, tourisme, etc.), ainsi que des dégradations et des gaspillages. Cette réalité préoccupante nous interpelle pour mener une réflexion collective sur l'avenir et la durabilité de l'eau dans notre pays. Une réflexion susceptible de nous amener à agir efficacement et collectivement pour préserver nos ressources et en faire un usage équitable entre les différents utilisateurs sans oublier les écosystèmes. D'où la nécessité de promouvoir dans la nouvelle Constitution, la reconnaissance de l'eau en tant que patrimoine de la nation. Une telle reconnaissance est susceptible d'orienter nos décisions de développement. Bien que le code des eaux réglemente l'utilisation de cette ressource sur tout le territoire, il ne précise pas pour autant la responsabilité de chaque Tunisien dans sa préservation. La prise de conscience collective de l'état actuel de nos ressources en eau impose donc d'inscrire dans la loi fondamentale qu'est notre Constitution, le devoir de chaque citoyen de faire bon usage et de protéger cette ressource essentielle. Dès lors, des mesures précises et effectives seront nécessaires pour améliorer la gestion durable de ce patrimoine. En outre, l'Etat doit se porter garant des droits humains dans leur conception universelle. C'est pourquoi, il convient aujourd'hui de tenir compte de l'évolution du droit international et d'intégrer le droit d'accès à l'eau de qualité et à l'assainissement comme un droit humain fondamental de tout citoyen. Le respect et la protection de la ressource afin de la léguer aux générations futures est une condition nécessaire pour garantir l'accès à l'eau à tous. La défense de la souveraineté de notre pays est aussi un devoir de tout citoyen et la sécurité hydrique est l'un des piliers fondamentaux de cette souveraineté. Il devient aujourd'hui nécessaire et pertinent d'affirmer que la gestion de l'eau doit être soumise au contrôle démocratique, ce qui signifie que les citoyens doivent être appelés à participer à l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques relatives à l'eau. Ainsi, pour que l'inscription de l'eau dans la Constitution devienne une réalité, il faut susciter une prise de conscience citoyenne à l'égard de nos ressources en eau. Il est temps que tous les citoyens s'unissent pour participer à cette réflexion sur l'avenir de nos ressources et sur leur pérennité qui soit capable de conduire à des actions pratiques, pour protéger l'avenir de tous. Le groupe Eau dans la Constitution