• Alors que certains habitants consomment jusqu'à 400 litres d'eau en moyenne, d'autres n'en consomment que 30 litres • Il est nécessaire d'améliorer la qualité de l'eau dans toutes les régions La Tunisie abrite les 28 et 28 juin 2011 un séminaire international important sur les problèmes de l'eau et de l'assainissement. Le thème a trait aux mécanismes et stratégies à mettre en œuvre pour faire du droit de l'eau une réalité. Organisé par l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le séminaire vise à débattre de la possibilité de créer un mécanisme de régulation universel—sortant de la logique Nord/Sud—pour garantir à tous l'accès à l'eau et à l'assainissement. Les participants parleront aussi des dispositions d'une gouvernance multi-partenaires Sud/Nord de ce mécanisme dont le centre nodal est les collectivités territoriales. Enfin, le débat abordera les possibilités et les contraintes politiques, juridiques et opérationnelles relatives à la mise en place d'un prélèvement volontaire sur les budgets réservés à l'eau et gérés par les collectivités territoriales, mis à la disposition des projets relatifs à l'eau des collectivités territoriales des pays en développement. Pour réaliser le développement durable et atteindre les objectifs du millénaire fixés par les Nations unies, il est nécessaire de préserver l'eau. Il s'est avéré qu'excepté l'Afrique sub-saharienne et l'Océanie, toutes les régions sont en voie d'atteindre l'objectif du millénaire en matière d'eau potable. Un résolution de l'Assemblée générale des Nations unies en date du 28 juillet 2010 relative à l'accès à l'eau comme un droit humain et le dernier sommet des objectifs du millénaire pour le développement en date du mois de septembre 2010 ont d'ailleurs confirmé qu'il est urgent de renforcer les actions dans le domaine de l'eau. Pour ce qui est de l'assainissement, les prévisions préviennent que sans une accélération immédiate de la mobilisation des moyens financiers, le monde n'atteindra même pas la moitié de l'objectif du millénaire en 2015! Des personnes qui n'ont pas accès à l'eau Selon M. Abessalem Kallala, chargé de la coopération internationale à l'OSS, "dans les pays développés, la consommation moyenne d'eau par jour est de 400 litres, alors qu'elle n'est que de 30 litres dans les pays du tiers monde". D'où la nécessité de réduire ce déséquilibre en garantissant l'accès à l'eau à tous. Une résolution des Nations unies appelle les pays développés à réserver 1% de la facture de l'eau aux pays tiers mondistes. Le gaspillage de l'eau dans les pays nantis est légion. Pourtant, 3% des ressources hydriques dans le monde sont potables sans être accessibles dans leur intégrité. Aussi, 73% des ressources en eau sont utilisés dans les activités agricoles et industrielles. L'objectif est de réduire de moitié le nombre des personnes qui n'ont pas accès à l'eau d'ici à 2015. En Tunisie aussi, la répartition de l'eau n'est pas équitable, dans la mesure où les régions du littoral sont mieux loties que celles des régions de l'intérieur du pays. Dans un même pays, comme le nôtre, les disparités sont réelles en matière d'eau dans la mesure où il y a des gens qui utilisent en moyenne par jour 400 litres et d'autres n'ont droit qu'à 30 litres. Pour M. Kallala, "il faut faire participer les associations hydriques dans les stratégies à mettre en œuvre". En fait, la Tunisie a mis en œuvre une stratégie décennale pour la mobilisation des ressources en eau. Une étude a également été élaborée par le passé et a montré, chiffres à l'appui, que notre pays ne va pas avoir soif d'ici à l'an 2020. "Pour pouvoir bénéficier de l'aide internationale qui est un droit pour tous, estime notre interlocuteur, il est nécessaire de présenter des chiffres exacts. La répartition de l'eau devrait également être revue". La démocratisation de l'accès à l'eau est à l'assainissement sont aujourd'hui indispensables et passent même pour un grand nombre de citoyens avant les activités politiques. Un citoyen qui a faim ou soif n'est pas intéressé par la politique. Le système d'irrigation est également à revoir. La sensibilisation devrait être renforcée à tous les niveaux pour réduire le gaspillage de cette ressource vitale d'autant plus que les touristes participent, eux aussi, à une utilisation abusive de l'eau lors de leur séjour dans notre pays. "La qualité de l'eau devrait également être améliorée dans toutes les régions", estime ce responsable à l'OSS.