La croissance phénoménale de la circulation des produits alimentaires de base vers la Libye peut-elle influer sur le marché de consommation national ? On est en droit de poser la question, dans la perspective de la période de pic de consommation qui va jusqu'à la mi-septembre (Ramadan, l'Aïd et la rentrée scolaire). Cette circulation des produits alimentaires de base vers la Libye peut-elle entraîner certaines pratiques monopolistiques et un impact sur le niveau de disponibilité de certains produits‑? Ces derniers temps, on a enregistré une «dynamique commerciale inhabituelle» sur la frontière tuniso-libyenne, par le passage de nombreux camions chargés de produits de base, notamment le sucre, les huiles végétales ainsi que les pâtes alimentaires, outre des tonnes de légumes et de céréales. Selon une source au ministère du Commerce et du Tourisme, les mesures sont prises pour garantir un approvisionnement régulier du marché en produits de base. C'est donc à la douane de contrôler les flux de marchandises de manière à prévenir tout déséquilibre brutal au niveau du marché intérieur. Mais reste à surveiller le passage sur la frontière tunisienne des intermédiaires qui n'ont cure de la régulation du marché ou du déficit éventuel des produits. En effet, ces intermédiaires vendent aux commerçants libyens à des prix relativement élevés soit par exemple entre 2 et 2,5 D le litre de lait à la frontière. Parallèlement à la pression sur le marché tunisien, les prix relativement élevés de certains produits relevés dans la période précédente devraient être maîtrisés avant et pendant Ramadan, sinon bonjour les pratiques monopolistiques et la spéculation au détriment du consommateur tunisien. Chaque année, à l'approche de Ramadan, tout le monde se mobilise. Si le souci du consommateur est de faire ses emplettes quotidiennes sans problème, celui des organismes économiques et sociaux consiste à approvisionner le marché en stocks suffisants pour éviter toute sorte de pénurie ou de spéculation commerciale pendant ce mois saint. En effet, depuis quelques semaines, plusieurs départements ministériels concernés (commerce, agriculture, santé...) organisent des réunions à l'échelle nationale et régionale pour se concerter et prendre les mesures nécessaires visant à maintenir un certain équilibre au niveau de l'offre et de la demande et de prémunir le consommateur contre toutes les pratiques illicites qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur le budget familial. Des campagnes de sensibilisation à l'intention de tous les acteurs (producteurs, commerçants et consommateurs) sont également lancées. L'Organisation tunisienne pour la défense du consommateur (ODC) est aussi l'un des organismes qui met le paquet pour faire face aux éventuelles anomalies pouvant nuire aux intérêts du consommateur .