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Pas de risques de pénurie durant le Ramadan
Consommation
Publié dans Le Temps le 03 - 09 - 2007

- Il faut sensibiliser les consommateurs pour tempérer leur frénésie d'achat pendant ce mois et éviter d'être la proie des spéculateurs.
La haute saison de tout secteur est une occasion pour évaluer son potentiel et l'agriculture n'échappe pas à cette logique. Et comme Ramadan constitue le mois où l'on consomme le plus de produits, il est plausible d'évaluer le potentiel agricole tunisien en fonction de sa capacité à répondre aux besoins nationaux en cette période.
Ce bilan est d'autant plus révélateur que le Ramadan de cette année coïncide avec l'arrière-saison touristique et la rentrée scolaire. Donc, le marché en Tunisie est au pic de la demande en matières de lait, viandes, légumes et fruits. C'est un moment propice pour évaluer ses capacités. Ce bilan permet aussi de se situer sur le taux d'inflation dans le pays durant l'année passée à travers une simple comparaison entre les cours des divers produits de référence de deux Ramadan successifs du couffin de la ménagère. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard si le mois indiqué est celui qui connaît le plus de persévérance dans les descentes des équipes de contrôles économique et sanitaire. Cet état se justifie par deux raisons fondamentales : la poussée notable de la consommation et la frénésie des consommateurs comme s'il s'agit d'une pénurie. Donc, Ramadan permet d'évaluer le potentiel agricole tunisien tout comme l'Aïd pour le segment des textiles et de l'habillement. Si telle est la situation, qu'en est-il du bilan de cette année ?

Niveau d'approvisionnement du marché
Ramadhan est, certes, connu pour ses pics de consommation. Tous les ratios de l'alimentation sont déboussolés et connaissent des hausses notables. Pourtant, l'approvisionnement du marché se poursuit régulièrement. D'ailleurs, l'Office du Commerce procède, souvent, à la régulation de l'offre par l'importation de tout produit dont le potentiel local s'avère insuffisant. Et comme la balance agricole est largement excédentaire, ces dernières années, le déficit ne touche pratiquement que la viande bovine. Secteur, dans lequel on procède à l'importation de viande réfrigérée. L'année dernière, l'escalope de dinde a été aussi importée. Mais, c'est plutôt pour des raisons passagères dues à la frayeur des professionnels et des consommateurs face aux risques de la grippe aviaire. Pour ce qui est de la viande ovine, son importation vise à lutter contre la spéculation si l'on laisse libre cours au marché. Ces différentes quantités importées sont injectées, chaque semaine, sur le marché pour le réguler. D'ailleurs, l'importation de la viande de dinde s'explique, aussi, par le chevauchement de la fin de la haute saison touristique avec le Ramadan. Pour ce qui est des légumes, ce sont plutôt les pommes de terre et les tomates qui attirent l'attention. En effet, Ramadan a coïncidé, durant ces trois dernières années, avec l'intersaison pour les patates. Et comme les besoins augmentent, aussi bien en été qu'en Ramadan, elle aussi, l'on se retrouve dans l'obligation d'importer. Encore faut-il veiller à choisir une variante adaptée aux goûts des consommateurs tunisiens friands de frites ! En effet, certaines variantes, qu'on a importées par le passé, ne répondent pas aux critères et n'étaient pas « fritables ». L'Office de Commerce avait eu du mal à liquider les fins de stock. Donc, le mieux serait de faire les choix adéquats. Pour ce qui est des tomates, le phénomène est nouveau. La production locale permettait dans le passé, et permet toujours, de couvrir largement la consommation. Nos tomates trouvaient, même, des difficultés à s'imposer sur le marché extérieur. Leur prix n'étant pas très compétitif. Les ratios tunisiens de productivité sont très faibles comparativement aux autres producteurs. D'ailleurs, les agriculteurs vendaient leurs produits à crédit et attendaient des mois pour être payés par les usines de transformation. Ils sont payés parfois en boites de conserves qu'ils écoulaient sur le marché parallèle à des prix inférieurs à leur cours habituel. Ce phénomène n'a pas eu lieu cette année en raison des quantités limitées du produit, d'une part, et à l'exportation, d'autre part. La montée vertigineuse des prix du pétrole a fait que nos voisins, et notamment l'Algérie, sont sur tous les produits qui leur manquent sur leur marché. Du coup, les patates et les tomates tunisiennes sont très prisées, et à portée de main. D'ailleurs, il est légitime de se demander sur les conséquences de ceci sur leurs prix sur le marché local. A moins d'importation d'autres pays pour réguler l'offre.

Maîtrise des prix
En effet, c'est au niveau de la maîtrise des prix que l'on ressent l'effet de Ramadan, surtout pour les produits de première nécessité. Là, les plus fortes hausses se ressentent au niveau des viandes. Cette denrée qui a été échangée à dix dinars, au cours de cet été en raison du creux des prix en cette période. Elle a subitement grimpé ces derniers temps à douze, voire treize dinars. Le fait que la quantité de viande écoulée pendant le Ramadan représente 25 % de la consommation annuelle n'est pas étranger à cette hausse subite. Mais, les hausses ne se limitent pas à cette denrée très prisée en ce mois de jeûne. En effet, la frénésie de la consommation aidant, les prix de tous les produits connaissent un glissement à la hausse. Les spéculateurs exploitent les spécificités ramadanesques pour exploiter à fond les ficelles de la liberté des prix. Ce phénomène de l'autorégulation du marché se ressent pour les produits agricoles et notamment pour les pommes de terre et les tomates. La liberté des prix permet aux spéculateurs d'agir sur l'indexation des produits en injectant des quantités insuffisantes sur le marché pour laisser les prix à des niveaux très élevés.
Pour lutter contre ce phénomène, les services concernés sont appelés à approvisionner suffisamment les marchés et lutter contre la spéculation pour protéger les consommateurs. Autrement, les classes populaires vont se retrouver dans l'impasse face à ce Ramadan qui vient en même temps que la rentrée scolaire.
Mourad SELLAMI

Réactions
Mahdi, un consommateur : « Nous ne sommes pas organisés pour lutter contre la spéculation. »
Du côté des consommateurs, c'est plutôt la résignation qu'on ressent le plus. Ils sont plutôt habitués à des rituels auxquels ils se reconnaissent et s'y intègrent pleinement. Mais, quelques uns essaient toutefois d'interpréter ce qui leur arrive : « La frénésie de la consommation est un phénomène social en Tunisie, lors des grandes occasions comme l'Aïd, Ramadan, le Mouled, la rentrée scolaire, etc...Le Tunisien trouve un plaisir dans cette quête des habits ou des produits alimentaires. Seulement, il y a le risque de spéculation de la part des vendeurs. Et là, les consommateurs ne sont pas protégés. Les lois existent sur la certification, l'origine du produit, sa consistance, le service après-vente, etc..mais, elles ne sont ni vulgarisées, ni appliquées. Il est vrai que les interventions des services de contrôle se renforcent pendant des évènements comme le Ramadan. Mais, c'est au niveau du consommateur qu'il faut agir, aussi. Le jour où ils deviennent une force d'action, ils peuvent influer sur le cours des évènements et déterminer les orientations du marché. Or, et jusqu'à maintenant, leur organisation (l'Organisation de défense du Consommateur) ne fait que caresser dans le sens du poil. Elle intervient par des communiqués généraux, des slogans ou des opérations pointées qui ne peuvent pas avoir une incidence nationale. Il faut qu'une telle organisation ait des ramifications actives régionales et locales pour réagir efficacement. C'est un élément important de la société civile qui peut concrétiser l'efficacité de cette force tranquille que sont les consommateurs. Cet objectif est aussi important que le résultat des négociations sociales. Car, il influe sur le pouvoir d'achat des citoyens. »

Un intermédiaire : « Nous ne sommes pas responsables de la hausse des prix. Le marché se régule spontanément en fonction de la demande. »
Pour les professionnels, ce n'est sûrement pas le même son de cloche pour la simple raison que les intérêts ne sont pas identiques. Toutefois, ils rejettent la balle dans le camp des consommateurs en se justifiant par la régulation automatique du marché. L'un de ces professionnels explique : « L'approvisionnement du marché se fait suivant la demande. Or, la frénésie crée une apparence de pénurie sur des produits qui existent en quantités suffisantes. Ce phénomène s'observe à chaque début de Ramadan et entraîne les prix vers le haut. Il ne provient pas de la spéculation, mais plutôt de l'absence de rationalité chez les consommateurs. Notre pays dispose d'autosuffisance sur tous les segments de la production agricole. Ce n'est pas un slogan creux que de dire que tout sera disponible et dans des quantités suffisantes. Mais, si chacun d'entre nous s'approvisionne pour tout le mois de Ramadan durant la première semaine, il est normal qu'il se crée un déséquilibre entre l'offre et la demande. Donc, c'est le comportement des consommateurs qui est à réviser. On ne peut pas nier que certains professionnels exploitent cette situation pour grignoter des dividendes. Mais, c'est une minorité. La majorité agit dans un sens de réponse à une demande qui se montre, il est vrai, pressante et entraîne les prix à la hausse. »


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